dimanche 1 avril 2012

Mme Guyet-Desfontaines femme de théâtre

En 1849, les Guyet-Desfontaines inaugurent un théâtre qu’ils ont fait aménager dans leur maison de campagne de Marly-le-Roi. Séchan (1) avait transformé l’orangerie en salle de spectacles. C'était un véritable théâtre en miniature, assez large et profond pour que les acteurs y pussent agir avec une certaine liberté. La salle, ornée de guirlandes de fleurs et de feuillages, et fort bien éclairée, offrait un charmant coup d'œil.

Alophe : Jean François Bayard
Le jour de la fête d’Emma, le 15 août, on donna une première représentation au bénéfice des pauvres de la commune. On commença à huit heures du soir. On y joua le Mari de la dame de chœurs, un vaudeville en deux actes de Jean François Bayard (2) et de F. Duvert. Bayard avait aussi composé un prologue pour l'inauguration du petit théâtre de son ami Guyet-Desfontaines. En voici le début (3) :


Pardonnez si je viens, selon l'usage antique,
Du prologue en ces lieux jouer l'emploi classique,
Et retarder encor le plaisir qu'on attend.
Mais, pour bien commencer, c'est un point important !
Ouvrir sans un prologue est d'un fâcheux présage.
C'est comme qui dirait un dîner sans potage.
Des gens d'un goût suspect voudraient le supprimer ;
Mais en vain... il tient bon ! dès qu'on le voit fumer,
Il est fêté, goûté, comme une pièce en vogue...
Je parle du potage et non pas du prologue ;
Et de l'heureux convive au banquet invité,
Il ouvre l'appétit, l'esprit et la gaieté.
Je vais vous en servir un conforme à l'usage...
Je parle du prologue et non pas du potage.
…………………………………………

C’est dans ce cadre que les amis et les membres de la famille jouèrent au théâtre. Peintre, auteur dramatique, chanteur, musicien, chacun s’était fait un nom dans son art, mais tous partageaient cette idée promue par la théorie romantique, de l’union de tous les arts. Les amateurs se désignaient comme tels, mais leur pratique théâtrale ne constituait pas, pour eux, un fait d’exception. La revue l’Artiste, fondée en 1831, annonçait « cette conception de l’art dans sa vignette (4) initiale de Tony Johannot (5), qui représentait un atelier où travaillaient un peintre, un sculpteur, un écrivain et un musicien, ce dernier accompagnant de sa guitare deux femmes qui chantaient. » (6)

Jules Janin
Tony Johannot était un ami des Guyet, ainsi que Jules Janin (7) qui écrivit dans cette revue un article manifeste : « Être artiste » : « Le jeune critique y proposait, dans son style hyperbolique, la définition la plus large de la notion ď «artiste », mettant en cause les catégories trop étroites des néoclassiques : « Vraiment imaginerait-on que l'art ne consiste qu'à peindre, que l'art n'appartient qu'à celui qui manie le pinceau et la plume ? [...] l'artiste, c'est aussi bien le faiseur de caricatures que l'écrivain des Caractères [La Bruyère] »

Souvent, le spectacle chez les Guyet comprenait une partie jouée par des amateurs et une autre partie réservée à des professionnels. Et toujours des grands noms de l’époque dans les deux parties. C’est ainsi que le vaudeville en un acte de Scribe (8) et Xavier, l’Ours et le Pacha, représenté pour la première fois au Théâtre des Variétés le 10 décembre 1820, a été joué plusieurs fois au théâtre Guyet-Desfontaines. Voici une affiche s’y rapportant :

THÉATRE  GUYET-DESFONTAINES






Aujourd’hui 13 avril, jour de la SAINT-MARCELLIN


REPRÉSENTATION EXTRAORDINAIRE


Pour cette fois seulement




L’OURS


ET


LE PACHA


Vaudeville en un acte, de M. SCRIBE, de l’Académie-Française


DECOR NOUVEAU DE MMM. SECHAN, DIETERLE, DEPLECHIN, etc.



Suivi d’UN DIVERTISSEMENT


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DIVERTISSEMENT



DISTRIBUTION NOUVELLE DE L’OURS ET LE PACHA


                              Chœurs  Cortège.
SCHAHABAHAM ……………………….
MARECOT ………………………………
LAGINGEOLE ………………………….
ALI ………………………………………
ABDUL-TAQUINE ……………………..
TRISTAPATTE …………………………
ROXELANE …………………………….
ZETULBE ……………………………….
MM. P. DE MUSSET
         ANICET-BOURGEOIS
         ANATOLE JAL
         GODEFROY JADIN
         AMAURY-DUVAL
         DOM. LABRADOR
Mmes ANTIGONE-DUVAL
         ADRIENNE D.



1° L’AIR DU DÉSERTEUR chanté par M. PONCHARD
2° AIR STYRIEN chanté par M. RIGAL
3° DUO DE RICHARD chanté par MM. PONCHARD PERE et FILS
4° ENTRÉE DE HOMARDS.
5° REBUS.
6° LA VRAIE POLKA dansée par LE VRAI CELLARIUS


Scribe et Séchan, deux amis des Guyet, étaient deux sommités dans leur art.

Les acteurs sont tous amis entre eux, liés aux Guyet-Desfontaines. Faisons brièvement connaissance avec les personnages et ces acteurs de l’Ours et le Pacha :

Shahabaham est un pacha (personnage crédule). Paul de Musset, homme de lettres, est le frère d’Alfred, le célèbre poète romantique.
Marécot, son conseiller (espèce d’imbécile suffisant). Anicet-Bourgeois est un auteur dramatique célèbre. A. Dumas a aussi interprété ce rôle.
Roxelane, sultane favorite, jouée par Mme Guyet-Desfontaines (Antigone Sophie Emma étaient ses prénoms à l’état-civil).
Zétulbé, sa suivante. Nous ne connaissons pas l’actrice.
Tristapatte, époux de Roxelane (homme bonasse). L’acteur était peintre, élève d’Amaury-Duval : Edmond de Labrador.
Lagingeole, associé de Tristapatte (intriguant rusé). L’acteur était fils d’Auguste Jal. Il fut un architecte renommé et un peintre, élève d’Amaury-Duval. Il a travaillé à Linières.
Ali, premier eunuque. Jadin était un peintre animalier, aussi ami d’Alexandre Dumas. Il fut présent au mariage d’Isaure Chassériau.
Abdul-Taquiné, le Grand Estafier. Le rôle est joué par Amaury-Duval, frère d’Emma et peintre.
Quant aux chanteurs, Ponchard était ténor à l’Opéra-Comique et professeur de chant.
Henri Cellarius, était maître à danser, introducteur de la polka en France, et auteur du livre « La Danse des salons » (1847). La polka était devenue à la mode en 1844 (9).

D’autres programmes mettent à l’affiche les acteurs de la Comédie Française, dans des « représentations au bénéfice des pauvres des communes de Louveciennes et de Marly le Roi ». Ainsi le 30 septembre 1849, deux têtes d’affiches, Mlles Rachel (10) et Anaïs (11), en compagnie d’acteurs de la célèbre troupe, jouent au théâtre Guyet-Desfontaines :

Le Moineau de Lesbie, comédie en un acte et en vers d’Armand Barthet,

Les Préventions, comédie en un acte et en prose de M. d’Epagny.

Pour terminer, deux chanteurs célèbres « se feront entendre dans la soirée » : M. Delsarte (12) et M. Darcier (13).

Amaury-Duval : Rachel
À l’occasion de ce spectacle, un poète « amateur », Augustin Jal, a composé une ode de cent huit vers en l’honneur de Rachel, première star théâtrale européenne et voisine des lieux à Marly : Les lauriers de Marly à Mademoiselle Rachel. En voici une strophe en extrait (14) :

Mais, vous Rachel, au milieu des merveilles
Qui naissent sous vos pas, vous souvenir de nous !
Vous rappeler que nous comptions sur vous !
Et sans souci des fatigues, des veilles,
Nous dire : mes amis, vous souffrez, me voilà !
C’est bien, le malheureux, Rachel, vous bénira
Et dans l’auréole immortelle
Qui brille à votre front, cette couronne là
Est le plus noble et la plus belle !
Marly n’est pas bien riche, et vous l’enrichissez
Le théâtre est petit, mais vous l’agrandissez
De votre nom, de votre gloire !
Il deviendra pour nous le temple de mémoire
La mémoire du cœur ne s’efface jamais
Tout ici parlera de vous, de vos bienfaits.

Un court billet de Rachel à Emma Guyet révèle la complicité de leur relation : « C’est pour vous seule que je jouerai Hermione ce soir. Ma reconnaissance et mon dévouement sont à vous. » Rachel a interprété le rôle d’Hermione dans Andromaque de Racine pour la première fois le 4 septembre 1838.

Un article sur le Théâtre de Marly-le-Roi, se fondant sur des manuscrits de la Bibliothèque Nationale (concernant Augustin Jal) confirme nos informations : « La troupe ordinaire y joua l’Ours et le Pacha, le Suisse malade, proverbe de Carmontel, (15) le Caporal et le sage, la Sœur de Jocrisse, la Meunière de Marly, l’Omelette fantastique, la Rue de la lune, le Mari de la dame des chœurs, les Gants jaunes, le Mariage de raison, le Chevalier du guet. Quelquefois des comédiens de divers théâtre s'associèrent à la troupe ordinaire : c'étaient les grands jours ! C'est ainsi que Mme Anaïs, du Théâtre Français, joua le rôle de Pinchon qu'elle avait joué au Gymnase ; qu'Odry (16) joua le rôle de Marecot dans l'Ours et le Pacha. La troupe, pleine de zèle, et dont les emplois étaient fort bien remplis, tint bon contre la redoutable comparaison et les aimables artistes voulurent bien exprimer plusieurs fois leur étonnement de rencontrer des amateurs chez lesquels ils trouvaient presque des émules.
La belle, jeune et bonne comtesse de Fitz‑James, qui mourut à Marly des suites d'une horrible brûlure qui lui dépouilla les épaules, tenait ordinairement le piano. La recette fut encore fructueuse (comme on le verra, ces représentations étaient au profit d'œuvres charitables)
M. Jal avait dans sa troupe de Marly le triple emploi de souffleur, de régisseur de la scène et de régisseur parlant au public. C'est ainsi que chaque représentation fut précédée d'un prologue en vers qui peut faire connaître M. Jal sous un jour nouveau et tout à fait inédit, non poète, il n'avait pas cette prétention, mais versificateur fin et spirituel. » (17)

Le 21 septembre 1851, un autre spectacle est programmé, aux bénéfices des pauvres, où l’on joue :
Porte ouverte ou Fermée, proverbe d’Alfred de Musset, avec Mlle Anaïs (11),

Le Tableau parlant, opéra-comique de Louis Anseaume et Grétry, en un acte et en vers, mêlé d’ariettes, joué par M. Mocker (18) et Mme Casimir (chanteuse d’opéra),

Le Mariage de raison, vaudeville en deux actes de Scribe, joué par des amateurs, Édouard Bertin (19) et Marie Mocker (20).

L’accompagnement musical est assuré au piano par Mme Mocker et Ambroise Thomas (21).

J. A. Barre :
caricature d'Augustin Jal
Le discours en vers prononcé par le souffleur du théâtre avant la représentation, A. Jal, donne le ton de simplicité, de bienveillance et de gaîté qui imprégnait ce type de spectacle, où des amateurs côtoyaient de grands acteurs et des chanteurs réputés. Nous en reproduisons le début (22) :
« Rassurez-vous, messieurs, ne craignez rien, mesdames,
Je vous le dis, en vérité,
Je ne viens point pour attendrir vos âmes
Par un sermon de charité.
 La charité, vous l’avez faite,
Noblement, avec zèle, et déjà la recette,
Apprend aux malheureux, au malade en son lit
Ce qu’ils doivent à vous, et que grande est leur dette
Envers les magistrats qui veillent sur Marly.
Tout bienfait a sa récompense ;

Certains spectacles de Marly ont revêtu un caractère plus privé, tel celui raconté dans une lettre de Louveciennes à son frère par Emma Guyet. Elle lui parle du « festin » qui eut lieu pour sa fête en 1835 (23) : « T’a-t-on assez regretté !! La comédie de ces demoiselles est un chef d’œuvre et elle a été jouée comme on ne joue pas au théâtre. Les acteurs étaient Clémence en jeune paysanne italienne, Isaure (24) en demoiselle de la ville, Louise Nodier (25) en fille de jardinier des environs de Venise, M. Jal père (26) en satire inouï, Emma Heath, (27) ma filleule, en jeune artiste français, peintre distingué. Jusqu’à Pierre qui a servi un léger souper, et qui, dans son trouble, a cassé une pile d’assiettes. Isaure a joué à merveille. Emma était divine et elle a joué…Mme Jal l’avait coiffée à la Raphaël, elle avait une blouse, un petit chapeau de paille, de petites moustaches, c’était trop joli à voir. Après le spectacle il y a eu un impromptu de bouquets, de couplets, de larmes, et …Mme Boulanger (28) (ils ont loué une chaumière à Luciennes avec M. et Mme Dubois) ont dansé la saltarelle (29) qu’on danse à Albane (30) en vrais costumes, et de ma vie, je n’ai rien vu de si joli et de si séduisant. Ils étaient charmants tous les deux. Pour couronner le tout, un feu d’artifice, mais un fameux, a été tiré sur notre admirable pelouse.

Des feux de Bengale de toutes les couleurs éclairaient tout le buisson, un temple, le château ; au milieu du bouquet a paru un transparent, fait par Boulanger (31) et Roqueplan (32) et qui me représente assise, suivant avec une grâce parfaite des fleurs apportées par mes amis en grand nombre (qui ressemblent pour la plupart) et repoussant avec horreur Molière, Macaire (33), son ami Bertrand, l’infâme Fieschi (34), Laroulière (ayant sous les pieds la raison de son crime, un coquillage nommé …cherche la suite) qui veulent aussi me souhaiter ma fête. Il n’y a rien de si comique. Après, bal et glace de chez Tortoni (35).

Le lendemain Jal a fait un journal complet comme un vrai journal, où est relaté tout ceci, un feuilleton de la pièce et orné de deux vignettes à la plume de Boulanger. » (31)


(1) Charles Séchan (1803-1873) fut peintre d’architectures, paysages urbains, de compositions murales, dessinateur, décorateur. Étant l’un des premiers décorateurs de son temps, il peignit à Paris (galerie Apollon du Louvre, l'Opéra et divers théâtre), en province et à l’étranger pour décorer des salles de spectacle : Dresde, Bruxelles, Baden-Baden, ainsi que le palais du sultan à Dolma-Baktchi à Constantinople. Il fut témoin au mariage d’Isaure Chassériau, la fille d’Emma Duval.
(2) Jean François Bayard (1796-1853) auteur d’environ 200 pièces de théâtre, était neveu du célèbre Scribe.
(3) Théâtre de J.F. Bayard, volume 12, page 535.
(4) Ornement ou petite estampe d’un livre.
(5) Tony Johannot (1803-1852), est un graveur, illustrateur et peintre.
(6) Edwards Peter, Romantisme, 1990, n°67. Avatars de l'artiste. pp. 111-118.
(7) Jules Janin (1804-1874) fut un romancier et critique dramatique. Il fut critique au Journal des Débats (propriété de la famille Bertin) à partir de 1830, où il y resta quarante ans. Son autorité l’a fait surnommer « le prince des critiques ».
(8) Augustin Eugène Scribe (1791-1861) composa près de trois cent cinquante pièces : comédies, vaudevilles, drames, livrets d'opéra. Il publia également des romans, qui n'eurent pas autant de succès que ses ouvrages dramatiques.
(9) Delphine de Girardin, Lettre Parisienne du 26-2-1844.
(10) Rachel née Élisabeth Rachel Félix (1821-1858) fut une actrice de théâtre qui créa un modèle nouveau d'actrice et de femme et fut une des femmes les plus célèbres de son siècle. Amie d’Emma Guyet et de son frère, voisine à Marly.
(11) Anaïs Aubert, actrice, sociétaire de la Comédie Française et habituée du salon d’Emma Guyet. Elle possédait une maison de campagne à Louveciennes.
(12) François Delsarte (1811-1871) fut chanteur (ténor) à l’Opéra-Comique, et professeur. Il fut témoin au mariage d’Isaure Chassériau, la fille d’Emma Duval.
(13) Darcier, né Joseph Lemaître (1819-1883) était un compositeur-parolier-interprète qui fut un des premiers "noms" de la chanson française et la première vedette de Café-Concert.
(14) Archives de la société éduenne d’Autun, fonds Amaury-Duval : K8 33, Les lauriers de Marly à Mademoiselle Rachel non daté.
(15) Louis Carrogis, dit Carmontelle (1717-1806), est un peintre, auteur dramatique et architecte-paysagiste. Il a écrit des petites comédies improvisées appelées Proverbes.
(16) Odry (1780-1853), commença une carrière d’acteur en 1803 et obtint la consécration dans un rôle où il n’avait rien à dire, mais où son jeu de pantomime fit sensation.
(17) G. Vauthier, Revue de l'histoire de Versailles et de Seine et Oise… (1899‑1976).
(18) Ernest Moker (1811-1895) fut chanteur à l’Opéra-comique (basse) et professeur de chant.
(19) Édouard Bertin (1797-1871) fut le 3e directeur du Journal des Débats (de 1854 à 1871), peintre et élève d’Ingres en 1827.
(20) Marie Mocker, fille d’Ernest, a fait ses débuts de chanteuse en août 1854 au Théâtre du Vaudeville, puis entra à l’Opéra.
(21) Ambroise Thomas (1811-18996) composa des opéras, devint professeur de composition au Conservatoire de Paris en 1856, et directeur en 1871. On lui doit la version officielle de la Marseillaise, en vigueur de 1887 à 1974.
(22) Archives de la société éduenne d’Autun, fonds Amaury-Duval : K8 33, discours prononcé par le souffleur du théâtre de Marly le Roi le 22 septembre 1851 avant la représentation donnée aujourd’hui aux bénéfices des pauvres de la commune. 
(23) Archives de la société éduenne d’Autun, fonds Amaury-Duval : K8 34, Lettre d’Emma Guyet à Amaury-Duval du 18-8-1835.
(24) Isaure Chassériau, fille du premier mariage d’Emma Guyet.
(25) Nièce de Charles Nodier.
(26) Auguste Jal (1795-1873), officier de marine d’opinion libérale, il fut historiographe de la marine. C’est lui qui fit la déclaration à l’état civil de la mort de Guyet-Desfontaines en 1857. 
(27) Fille des amis anglais.
(28) Clément Madame Boulanger (1809-1882), née Marie-Élizabeth Blavot, s’est mariée en 1831 avec Clément Boulanger. Veuve, elle s’est remariée avec Edmond Cave en 1843. Elle fut peintre, aquarelliste et écrivain.
(29) La saltarelle est une danse d’origine italienne à trois temps, nommée à partir d'un de ses pas particulier, d'après le verbe italien saltare (sauter).
(30) Ville italienne.
(31) Clément Boulanger (1805-1842), peintre, élève d’Ingres.
(32) Camille Roqueplan, Rocoplan (1802-1855), fut un peintre de paysages principalement.
(33) Robert Macaire est un personnage imaginaire de bandit, d’affairiste sans scrupule au théâtre et dans l’art, avec son complice Bertrand. Il fut créé par Benjamin Antier et incarné par Frédéric Lemaître dans le drame l’Auberge des Adrets, représenté pour la première fois en 1823. Il fut ensuite repris en 1835 dans une deuxième pièce intitulée Robert Macaire.
(34) Fieschi Giuseppe (1790-1836) est un conspirateur qui organisa un attentat contre Louis-Philippe et la famille royale. Il manqua son but mais fit dix-neuf morts le 28 juillet 1836. Il fut condamné à mort et guillotiné.
(35) Célèbre café parisien proche de la Bourse, réputé pour ses glaces.

Emmanuel François, tous droits réservés
Avril 2012, complété en août 2014

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jeudi 1 mars 2012

Emma Guyet-Desfontaines musicienne

Dans le Fonds Amaury-Duval de la société Éduenne d’Autun, ont été conservés quelques programmes et affiches des soirées et fêtes organisées chez les Guyet-Desfontaines. Nous reproduisons ici le programme le plus ancien.


Concert chez Mme Guyet-Desfontaines en 1847


Il n’est pas daté, mais au vu du catalogue des œuvres jouées, les morceaux qui figurent ici donnent une date approximative vers 1847. On peut lire :

Programme
1ière Partie

                     1° Symphonie en quatre parties ………….…………………….…..H. Reber
                     2° Pavane chant du 160 siècle ………………………………..... Thoinot Arbeau
                                                                                     Accompagnement de Mr Weckerlin
                     3° Air des Abensserages Chanté par Mr Delsarte …...............  .…Cherubini
                     4° Solo de harpe exécuté par …………………………………...…Godefroid
                     5° Prière avec cœur chantée par Mr Delsarte ..................… . Mlle Louise Bertin

2ière Partie
                     Ouverture et Morceaux détachés de La Nuit de Noël par …........ H. Reber
                                      Couplets chantés par Mme Mamignard
                                      Air chanté par Mr Bussine
                                      Duo (il m’a battue) chanté par Mme Mamignard et Mr Mocker
                                      Air chanté par Mr Mocker
                                      Duo et Trio final chantés par Mme Mamignard et MMr Mocker & Bussine

L’orchestre sera dirigé par Mr Seghers
Les chœurs seront conduits par Mr Weckerlin

Amaury-Duval : Henri Reber (1852)
(musée de Mulhouse)
Le programme est centré sur Henri Reber, l’ami des Guyet-Desfontaines et d’Amaury-Duval. Il deviendra un habitué de Linières. La postérité l’a en grande partie oublié, à la différence d’Hector Berlioz qui est de la même époque. Ses œuvres s’apparentaient à celles de Haydn et Mozart, moins en vogue alors que la mode romantique. Pianiste et flûtiste, il obtint un poste de professeur au conservatoire de Paris. Ses succès de compositeur chez Guyet-Desfontaines l’ont aidé à se faire connaître, si l’on en croit Théophile Gauthier (1) : « L’immense succès obtenu par quelques-unes de ses compositions chez M. Guyet-Desfontaines, un des rares salons de Paris dont la gaieté charmante n’exclut pas les plaisirs délicats de l’intelligence, et où l’attente d’un bal ne fait pas trouver longue l’exécution d’une symphonie, a sans doute décidé M. Reber à donner, dans la salle de M. Herz (2), un concert qui avait attiré une foule nombreuse et choisie. » (3)

Nous avons publié en septembre 2012 sur ce site un article intitulé : La symphonie no 4 d’Henri Reber.


Salle de concert Herz en 1843
La Société des concerts du conservatoire a été fondée en 1828 à Paris et c’était l’institution principale pour la diffusion de la musique instrumentale, qui a mis Beethoven à l’honneur notamment. Il existait d’autres sociétés : Gymnase musical dans les années 1830, les Concerts Valentino créés en 1839, mais le nombre de structures d’expression pour les nombreux compositeurs de musique était insuffisant. Ainsi, dans certains bals publics élégants on commençait par jouer un concert avant de dégager la piste de danse. Des salles spécialement dédiées à l’interprétation musicale virent le jour : la salle Herz, rue de la Victoire, la salle Erard, rue du Mail et la salle Pleyel, rue Rochechouart.

La symphonie jouée ici est la No 1 ou la No 2. La Nuit de Noël est un ouvrage en trois actes, qui fut représenté à l’Opéra-Comique au début de 1848 et disparut de la programmation avec la Révolution de février.

Cette amitié avec Henri Reber a inspiré à Emma Guyet le personnage principal d’une nouvelle qu’elle a publiée en 1868 : Une Histoire de piano. Rarement le compositeur a été croqué aussi justement et amicalement, notamment dans ses habitudes, comme celle consistant à se retirer du monde pour composer : « Veuillez me pardonner de vous écrire une lettre aussi bête et aussi décousue. Mais dans ma retraite, qu’on pourrait appeler une tanière, je n’ai pas beaucoup de choses intéressantes à communiquer ; un jour ressemble à l’autre ; on pourrait appeler cela de la monotonie, mais j’appelle cela du calme.

Bien, chère Madame Guyet, ne tardez pas à me répondre, je vous en prie. Mes amitiés les plus vives et les plus sincères à ce bon M. Guyet que j’aime de tout mon cœur. Ne m’oubliez pas non plus auprès de tous nos amis, ainsi qu’auprès de Mlle Isaure et d’Amaury. » (4)

Notons aussi le portrait de Reber (ci-dessus) dessiné par Amaury-Duval (1852, Mulhouse, musée des Beaux-arts), et celui sur une fresque du château de Linières. Emma Guyet lui offrit dans son testament en 1868 une tabatière de son choix d’un prix de 500 F. Et elle demanda qu’on chante à sa sépulture du Beethoven et du Reber. 

À l’époque de ce programme musical en 1847, François Seghers (5), qui dirige l’orchestre chez Guyet-Desfontaines, étant chef d'orchestre et violoniste, réfléchissait à créer une nouvelle société de concerts (6). C’est ce qu’il fit avec des collègues en 1849 avec la Société Sainte-Cécile pour aborder un répertoire plus novateur et faire applaudir Reber, Gouvy, Gounod et Saint-Saëns. Reber fut au début chef de chants à la Société Sainte Cécile, remplacé par Weckerlin (7). Seghers reçut le soutien de Mme Guyet-Desfontaines. Mais cela ne suffit pas à sauver l’entreprise qui ne dura pas, faute d’une stratégie adaptée à son marché.

Sur ses ruines, Pasdeloup (8) lança la Société des jeunes artistes du conservatoire (qui donnait ses concerts dans la salle de M. Herz) à partir de 1853. Puis, en 1861, il créa les Concerts populaires.
Pour terminer sur ce programme, précisons qu’H. Reber n’est pas le seul créateur contemporain à l’honneur. Dieudonné Félix Godefroid (1818-1897) – ne pas confondre avec son frère Jules- est un auteur de pièces pour la harpe, entre autres, dont il était un virtuose.

Louise Bertin
Et Louise Bertin, fille et sœur des directeurs du Journal des Débats, pour qui V. Hugo a écrit le texte d’un opéra (La Esmeralda), sa présence au programme est celle d’une artiste reconnue autant que celle d’une amie intime. Et à côté des auteurs contemporains, nous trouvons un musicien reconnu avec Luigi Cherubini (9) et un compositeur de la Renaissance, Thoinot Arbeau (1519-1595), dont la présence au répertoire témoigne d’une vraie érudition musicale.  

Mme Mamignard, sœur de Darcier, était une des étoiles du chant à l’Opéra-comique. Ernest Mocker (10) est un habitué du salon, ainsi que François Delsarte (11). et Romain Bussine, (12) venant du conservatoire de Paris et de l’Opéra-Comique. Comme on le voit, ce programme musical ne représente pas qu’une soirée musicale pour distraire des bourgeois aisés. Il témoigne d’une participation à la création artistique de son époque. Et le fait n’est pas unique.

Son soutien à Berlioz


Les goûts musicaux d’Emma Guyet ne se bornaient pas au style classique de Reber. Elle a aussi aidé Berlioz, le grand musicien romantique, auteur de la Symphonie Fantastique. J. B. Weckerlin (7) raconte la genèse de l’oratorio de Berlioz, l’Enfance du Christ. L’œuvre remporta un vif succès à partir de 1855 (13), alors qu’elle est très classique et assez éloignée de la manière gracieuse et romantique de l’auteur. Weckerlin écrit :


« C’est dans les salons de Mme Guyet-Desfontaines qu’on exécuta d’abord La Fuite en Égypte, fragment d’un mystère de Pierre Ducré, maître de musique à la Sainte Chapelle en 1679. Il n’y avait que ce qui forme aujourd’hui la deuxième partie de l’Enfance du Christ : ouverture, adieu des bergers et solo de ténor.
Quand Seghers m’apporta ce soi-disant mystère, à la première lecture des chœurs je lui dis : « votre mystère n’a seulement pas vingt ans. » Seghers me fit : pschitt, pschitt : Berlioz était au bout de la salle des répétitions causant avec M. Bez (14). 1769, c’était l’année ou Lully donnait son opéra Bellerophon, on n’avait qu’à comparer. Berlioz prenait son public pour une huître, ou bien il ne se rendait pas compte de la musique qu’on faisait alors. À la fin de la répétition, je dis à Seghers : cela doit être de Berlioz ; nouveau pschitt !
La Société Saint Cécile n’exécuta qu’en 1853, le 18 décembre, les trois morceaux de La Fuite en Égypte, fragments d’un morceau en style ancien, le solo de ténor chanté par M. Chapron de l’Opéra-Comique. Ce n’est que depuis ce temps-là que M. Berlioz a complété son œuvre, finalement appelée l’Enfance du Christ. » (15)

Formée à l’art des classiques, dans la musique et les autres arts, Emma Guyet semble être restée attachée à cette école, même si elle a aidé Berlioz, l’emblème des musiciens français romantiques. À titre d’exemple, elle a rencontré Litz (16) chez Sophie Gay, mais ce dernier ne semble pas l’avoir intéressée. Elle n’est pas comme Balzac qui un soir, ayant entendu Litz jouer magnifiquement chez Erard, s’exclame devant lui : « Bravo ! Sublime ! C’est le Dieu du piano ! » Et pour exprimer son enthousiasme il se roule sur le parquet (17). De même elle se moque de Paganini, « l’éternel premier violon de l’Europe » (18).

Cette implication d’Emma Guyet dans la vie musicale de son temps n’est pas étonnante quand on se souvient que pour gagner sa vie, elle a donné des cours de chants et de piano à Paris, et même à Londres en juin 1829.

Choriste de talent avec son frère Amaury-Duval 


On a une lettre d’elle à son frère en 1844, alors que ce dernier est en Italie, qui montre leur pratique du chant à tous les deux. Et toujours le style si spontané et le ton espiègle d’Emma, que nous préférons reproduire tel quel : 

Ambroise Thomas
« Hier nous avons eu une première répétition chez Mlle Louise (19). C’est te dire qu’on a parlé de toi, et qu’on te regrettait de toutes parts. Ta voix me manquait, et en effet elle manquait, car M. Anatole est seul grand ténor. Si bien que dans un moment il devait partir seul, il part…mais la peur le prend, et il pousse un miaulement tel qu’un éclat de rire général s’en est suivi. Du reste rien n’est changé, les deux hommes de Delsarte (11) de l’année dernière, Delsarte, La Piron, La Martini, la Roger (20), moi, Thomas (21) au piano, Reber chef d’orchestre … à propos de cela j’ai peur que les deux puissances pour nous conduire ne fassent, comme quand on met deux locomotives à un convoi de chemin de fer…elles ne s’entendent pas. L’une veut presser, l’autre ralentir, l’une crie : des nuances ! l’autre reste impassible et dit : c’est inutile ! De tout cela où irons-nous ?
J’oubliais le plus beau. L’ambassadeur de Constantinople est enrôlé, c’est notre camarade (22). Il a chanté hier. (Est-ce bien sûr qu’il ait chanté, je ne l’ai pas entendu). Reber, dans un moment où ce haut et puissant diplomate a risqué un son, a dit, sans cesser de battre la mesure, et sans lever les yeux de sa partition, qu’est-ce que j’entends par là (c’était à côté de l’ambassadeur), qu’est-ce qui chante faux ? Tout le monde a frémi. Eh bien, pour la première fois de sa vie de diplomate, le pauvre choriste improvisé a répondu avec une franchise qui mérite l’ordre de la jarretière : c’est peut-être moi ! C’était lui.
Mlle Louise, toujours la même, criait à tue-tête : pianissimo ! Elle a fait un nouveau chœur fort beau, large, assez calme et suivi. Elle te pleure à chaque phrase : j’ai perdu le plus beau fleuron de ma couronne, s’écrie-t-elle ! Jeudi prochain Jousserando y sera. Elle en a d’avance des crispations. Édouard (23) ne sait pas mieux ses parties et fiche toujours les partitions par terre ; enfin, mon cher ami, nous serions conservés dans de l’esprit de vin [alcool], que nous ne serions pas plus pareils à l’année dernière. 
L’ambassadeur a été charmant pour moi, il en est trop heureux d’être choriste. C’est bien de l’honneur pour nous, ai-je répondu, en baissant les yeux : Ah Madame, le bonheur est pour moi et je ne pourrais m’empêcher d’en parler au Sultan. Mais si cela le tentait, ai-je dit, il y a place pour lui. Un moment j’ai cru jouer les Trois sultanes ! (24) Puis on a apporté des gaufres, de la galette, de la bière, et à une heure on s’est dit adieu.
Ce soir on donne la première représentation de Marie Stuart (25) à l’Opéra, et je n’y suis pas ! J’ai cependant bien intrigué pour cela et je ne verrai que la deuxième. Pillet (26) a donné toute la salle. Il a écrit à tous les feuilletonistes, lui-même. Mme Stolz (27) est allée chez Armand (28). Il avait du monde, il l’a fait attendre dans son salon, et quand il a été libre, elle était partie ! partie ! et dans quelle colère. Charmant ! » (29). 

Michel Labonne : Les musiciens
(Galerie Moineau, Nantes)
Emma et son frère ne font pas partie d’un club de chanteurs amateurs pour V.I.P. avec la présence d’un ambassadeur parmi eux. Leurs collègues de chant sont des professionnels qui se produisent à l’Opéra-comique, et parmi eux il y a même des professeurs de chant. Et Mlle Louise qui a composé la musique de quatre opéras, continue de créer des cantates, restant cantatrice et pianiste elle-même pour ses amis. C’est dire le niveau !

Qui plus est, la présence des deux compositeurs de musique, Ambroise Thomas et Henri Reber, ensemble, l’un au piano et l’autre à la direction d’orchestre, situe la haute qualité artistique du groupe de chanteurs. Cette présence n’est pas sans poser de problèmes, d’ailleurs. Ce sont deux égos d’artistes doués qui se frottent parfois, mais ils sont amis et s’apprécient. Ils sont aussi de la même mouvance libérale, ce qui créera une difficulté en 1871 au gouvernement républicain provisoire pour choisir le nouveau directeur du conservatoire de musique (30). Ils sont en concurrence. La fille d’Armand Bertin (Mme Léon Say) soutient Reber, ainsi qu’Étienne Arago (31). Le ministre de l’Instruction Publique, Jules Simon, nommera Thomas directeur et Reber inspecteur. Avec des convictions fermes, J. Simon pouvait se montrer d’exécution souple.

Que de monde rencontré quand la propriétaire de Linières s’adonne à la musique !


(1) Théophile Gauthier (1811-1872) poète, romancier, peintre et surtout critique d'art
(2) Henri Herz (1806-1888) est un pianiste et compositeur célèbre à son époque, qui ouvrit une manufacture de piano à Paris et une salle de concert à son nom.
(3) T. Gautier, Histoire de l’art dramatique en France depuis 25 ans (1859).
(4) Archives de la société éduenne d’Autun, Fonds Amaury Duval : K8 33, lettre d’Henri Reber à Emma Guyet du 15-7-1841.
(5) François Seghers (1810-1881) avait été cofondateur de la Société des concerts du conservatoire, dont il était premier violon. Avec sa femme, ils ont été les professeurs de piano de Cosima Litz.
(6) Léon Kreutzer dans la Revue contemporaine vol. 5.
(7) Jean Baptiste Weckerlin (1821-1910) fut un compositeur notamment de pièces vocales et un harmonisateur renommé.
(8) Jules Étienne Pasdeloup (1819-1887) est un chef d'orchestre.
(9) Luigi Cherubini (1760-1842), compositeur franco-italien, a composé Les Abencérages, opéra-ballet en 3 actes. 
(10) Ernest Moker (1811-1895) fut chanteur à l’Opéra-comique (basse) et professeur.
(11) François Delsarte (1811-1871) fut chanteur (ténor) à l’Opéra-Comique, et professeur.
(12) Romain Bussine (1830-1899) fut poète et professeur de chant. Le célèbre morceau de Gabriel Fauré Après un rêve a été inspiré d’un poème de Bussine, de même que Sérénade Toscane.
(13) dans la salle de l’Opéra-comique le 7 avril 1855.
(14) Président de la Société Sainte Cécile.
(15) Le Menestel du 4-2-1900, article de Weckerlin sur l’Enfance du Christ, de Berlioz.
(16) Franz Litz (1811-1886), pianiste virtuose hongrois et compositeur de musique romantique.
(17) Gonzague Saint Bris, Balzac une vie de roman, Ed. Télémaque (2011), page 237.
(18) Amaury-Duval, Souvenirs (1829-1830), Plon (1885), page 63. Niccolo Paganini (1782-1840) est un violoniste virtuose italien et compositeur de musique romantique.
(19) Louise Bertin, poétesse, chanteuse, compositeur de musique.
(20) La Piron, La Martini, la Roger : chanteuses d’opéra.
(21) Ambroise Thomas (1811-18996) rencontra Amaury-Duval en 1830 à Rome, composa des opéras, devint professeur de composition au Conservatoire de Paris en 1856, et directeur en 1871 (en concurrence avec Reber). On lui doit la version officielle de la Marseillaise, en vigueur de 1887 à 1974. Il joua souvent dans les fêtes des Guyet-Desfontaines comme simple pianiste.
(22) Prince Kallimaki, de religion orthodoxe grecque et aussi gouverneur de l’île de Samos.
(23) Édouard Bertin, frère de Louise (19), peintre et directeur du journal des Débats.
(24) Comédie en trois actes et en vers de Charles Favart (1761).
(25) Opéra en 5 actes, paroles de Théodore Anne, musique de Niedermeyer, représenté à l’Opéra de Paris le 6 décembre 1844. L’ouvrage n’obtint qu’un succès d’estime, malgré la performance de la cantatrice Mme Stoltz (selon un critique de l’époque).
(26) Léon Pillet, directeur de l’opéra depuis 1841, avait donné beaucoup d’invitations.
(27) Rosine Stoltz (1815-1903), de son véritable nom Victoire Noël, était une célèbre cantatrice. Elle débuta le 25-8-1837 à l’Opéra (dans La Juive), qu’elle quitta en 1847. 
(28) Armand Bertin, frère de Louise et d’Édouard, directeur du Journal des Débats.
(29) Archives de la société éduenne d’Autun, Fonds Amaury Duval : K8 33, lettre d’Emma Guyet à Amaury-Duval du 6-12-1844.
(30) Archives de la société éduenne d’Autun, Fonds Amaury Duval : K8 33, lettre de Henri Reber à Amaury-Duval du 29-5-1871.
(31) Étienne Arago (1802-1892) est un dramaturge et homme politique républicain, né à Perpignan. Sa vie mouvementée l’amena, notamment, à se cacher en Vendée après 1834 pour se soustraire à la police, poursuivi pour avoir participé à des insurrections républicaines. Il sera maire de Paris en 1870. Il est l’un des frères du célèbre savant français (astronome, physicien, mathématicien) François Arago (1786-1853), qui fut aussi député avant d'être ministre de la Marine et des Colonies en 1848 (signataire du décret abolissant l'esclavage dans les colonies).


Emmanuel François, tous droits réservés
Mars 2012

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