jeudi 2 décembre 2010

Le mystère Joseph Guyet


Depuis notre article publié en novembre 2010, nos recherches, plutôt nos trouvailles, ont progressé sur le compte de Joseph Guyet. Il y a d’abord eu la découverte du dossier de rectification des limites communales en 1817 entre Chauché et Saint-André-Goule-d’Oie, avec l’intervention écrite de Joseph Guyet (voir l'article publié sur ce site en juillet 2011 : Louis XVIII s’intéresse à la Morelière. Puis nous avons découvert une trentaine de baux des métairies de Linières entre 1800 et 1830, au temps de Joseph Guyet. Elles nous ont permis de décrire les activités agricoles de cette époque à Linières (octobre et novembre 2012), le statut des métayers (décembre 2012) et l’implication du propriétaire (août 2012). Un internaute nous a informé des biens possédés par Joseph Guyet dans la plaine de Vendée. Nous avons pu aussi reconstituer l’essentiel de la fortune de son père (avril 2013). Enfin, l’accès aux Archives de Grissay (Essarts) donne de précieuses informations sur l’intimité de la famille le meurtre du père, Simon Guyet, en mars 1793. Tout ceci nous conduit à mettre à jour le présent article dans une nouvelle rédaction, corrigée ensuite et remplaçant celle de novembre 2010. Le mystère de cet homme s’est bien éclairci, même sur un point essentiel : les débuts de sa vie sentimentale avec la vicomtesse de Lespinay.

Ses parents, ses frères et sœurs


Saint-Fulgent
Joseph Guyet, né et baptisé à Saint-Fulgent le 20 avril 1774, est le fils de Simon Charles Guyet et de Catherine Couzin. Son grand-père Louis Guyet (mort en 1758), était marchand, aubergiste à l’enseigne du « Chêne-Vert » à Saint-Fulgent et maître de poste dans ce bourg. Il s’était marié avec Catherine Tricouëre en 1725, elle-même fille d’un marchand de Saint-Fulgent. Son arrière-grand-père (mort avant 1725) s’appelait aussi Louis Guyet et s’était marié vers 1700 avec Marie Mesmin.

Son père Simon Charles, né le 28 octobre 1733, était le cinquième d’une famille de douze enfants nés entre 1726 et 1744. Il avait épousé le 19 juillet 1768 à Triaize, Catherine Couzin, originaire de Champagné-les-Marais, veuve de Jean Charles Pillenière (1741-1767), et fermier demeurant à Triaize (1). Elle était née à Champagné-les-Marais le 26 mars 1744, fille de fermier, et elle est morte à Saint-Fulgent le 12 janvier 1807. La famille d’où est issu Joseph appartient au milieu des notables bourgeois dès avant la Révolution, fréquentant aussi la petite noblesse des environs. Son père Charles Guyet est parrain au baptême de Jeanne de Tinguy le 24 juin 1761 à Saint-Fulgent, fille d’Abraham seigneur de la Sauvagère, et demeurant alors à la Chevaleraye, sur la paroisse de Saint-André-Goule-d’Oie.

Son père était lui aussi à ses débuts aubergiste à Saint-Fulgent et il hérita de la charge de maître de poste située dans ce bourg. Son activité principale était d’affermer des biens qu’il sous-louait ensuite : des métairies et même la terre de la baronnie des Essarts (1772-1787) et le prieuré de Chavagnes. Et avec l’argent gagné il acheta des métairies : deux à la Boissière de Montaigu, une à Beaurepaire, deux à Saint-André-Goule-d'Oie, neuf provenant de l’abbaye de la Grainetière en tant que bien national, trois cabanes dans le marais. Il acheta aussi avant la Révolution le fief de Puyberneau (Sainte-Florence-de-l’Oie), avec ses deux borderies et ses trois métairies, et le fief de la Barette (appelé ensuite Grissay aux Essarts), avec une borderie et deux métairies (2).

Champagné-les-Marais
Mais il faut compléter l’énumération ci-dessus par les achats dans le pays de sa femme à Champagné-les-Marais que fit Charles Guyet. À la déclaration de succession de cette dernière à Luçon le 20 juin 1807, ses biens propres comprenaient deux cabanes (métairies de Maison Neuve et de la Balise) et des marais salants, évalués au total à 1 622 F de revenus annuels, soit 32 440 F de capital. À cela s’ajoutait la moitié des acquis de la communauté avec son mari défunt, laquelle était évaluée à 4 120 F de revenus annuels, soit 82 400 F de capital (3). Joseph Guyet eut sa part dans l’héritage de Champagné-les-Marais, qu’il augmenta ensuite.

Charles Guyet poussa l’ambition jusqu’à acheter, deux ans avant 1789, la charge de « garde de la porte de Monsieur », qui lui donnait le droit de porter le titre d’écuyer. À Saint-Fulgent il était la personnalité en vue à la veille de la Révolution, avec ses entrées dans la noblesse locale.
De ses neuf enfants, frères et sœurs de Joseph, deux moururent en bas âge et les autres ont, eux aussi, connu une certaine fortune :
  1. Catherine Sophie, baptisée le 19 août 1770. Elle se maria en 1791 avec Étienne Benjamin Martineau, médecin. Ce dernier fut un révolutionnaire très actif, haï pour cela dans la région de Saint-Fulgent, et qui déménagea plusieurs fois avant de se stabiliser comme juge de paix aux Herbiers.
  2. Charles Jacques, baptisé le 9 juin 1772.  Dit Guyet-Desroches, il épousa en 1796 à Champagné-les-Marais, où le couple résida toute sa vie, Rose Boileau, fille d’un marchand. C’était la paroisse d’origine de sa mère, Catherine Couzin. Ils eurent neuf enfants, dont Charles Jean Baptiste (1797-1867) capitaine de vaisseau mort sans alliance (4), Armand Germain, notaire à Marans, Eugène qui fut avocat à Paris où il mourut en 1879, Rose Désirée qui épousa Pierre Hilaire Martineau, notaire à Chaillé-les-Marais (un cousin éloigné de son oncle par alliance).
  3. Joseph, baptisé le 20 avril 1774, avec pour parrain Claude Joseph Frappier, notaire royal et apostolique, sieur de la Rigournière, et pour marraine, Françoise Delagroix (parente de sa mère). Il acheta le domaine de Linières et se maria civilement en 1804 avec Félicité du Vigier, divorcée de Charles de Lespinay. Il fut Chef à l’agence judiciaire du Trésor Royal en 1717, et aussi probablement dans la période antérieure, c'est-à-dire responsable de contentieux au ministère des Finances, en langage moderne.
  4. Pierre Louis, baptisé le 10 avril 1775. Il acheta pour 3 000 livres l’église de Saint-Fulgent incendiée pendant la guerre de Vendée, qu’il revendit en 1803. En 1803 il habitait les Roches-Baritaud à Saint-Germain-de-Prinçay, voisin du fermier général du domaine, Samuel Majou. Il épousa en 1811 Marie Linyer, fille du procureur de Vouvant. Il acheta à Claude III de Beauharnais une partie du domaine des Roches-Baritaud en 1816. Les Marchegay achetèrent la moitié du domaine en 1817. Pierre Louis est mort en 1842 sans enfants. 
  5. Louis René, baptisé le 2 novembre 1776, et mort sans alliance le 4 avril 1853 au château du Bignon (Herbiers), qu’il avait acheté en 1828 à Nicolas de Rouault, après avoir longtemps habité au bourg de Saint-Fulgent. Il y recevait son neveu, Guyet-Desfontaines, fils de Joseph, quand celui-ci venait se faire élire député aux Herbiers, au temps de la monarchie de Juillet. Le château fut vendu en 1854 par les héritiers à Gustave Lelièvre.
  6. Auguste Jacques, baptisé le 15 avril 1783. Il fut à l’origine de la branche de Grissay, du nom de la propriété, située aux Essarts, dont il hérita, aussi appelée la Barette. Il se maria en 1813 à Triaize avec une cousine, Marie Anne Guyet, et ils eurent une nombreuse descendance. En 1807, il habitait à Paris chez son frère Joseph, au no 32 de la rue des Moulins. Il était alors sous-commissaire de la marine, dans un emploi de comptable.
  7. Victoire Adélaïde, baptisée le 17 septembre 1784. Elle se maria en 1815 avec Georges Sibuet (1767-1828), avocat républicain, nommé juge au tribunal de cassation en 1794 (ancêtre de la cour de cassation), puis juge à Bruxelles et député de l’Aisne en 1815. Elle est morte à Paris le 29 juin 1834 sans postérité.

Sa jeunesse 


Joseph Guyet fit des études de droit. Certes, il n’a pas confié son diplôme aux archives, mais en 1817, il occupait le poste de chef à l’agence judiciaire du Trésor Royal (5), c'est-à-dire responsable de contentieux au ministère des finances. Ce poste, même si les relations pouvaient aider à y accéder parfois à cette époque, exigeait une véritable formation juridique. Joseph Guyet possédait sans doute une licence en droit en conséquence, obtenue à Paris probablement. N’oublions pas qu’il avait un oncle, licencié ès lois, qui résidait à Paris. Dans la signature d’un bail de métairie en 1800, il est qualifié « d’homme de lois ».

Après cela il n’est pas facile de croire qu’au lieu de faire ces études, il a été soldat dans les troupes républicaines pendant la guerre de Vendée. Une rumeur a longtemps affirmé que le 7 avril 1794, il était cavalier au 1e escadron de la Charente-Inférieure, comme on le constate sur l’état-civil de Saint-Hermand (devenu Sainte-Hermine), dans un acte de mariage d’un cavalier de cet escadron où il est témoin de la mariée. Sauf que rien ne prouve que ce Joseph Guyet est bien le fils de Charles Guyet de Saint-Fulgent. En poursuivant les recherches, on découvre qu’il existe un autre Joseph Guyet, de quatre ans plus âgé, un cousin originaire de Saint-Michel-Mont-Mercure. Il fut aubergiste, comme son père, dans sa commune. En rapprochant les signatures, il parait probable que ce cousin est le cavalier du registre d’état-civil de Saint-Hermand en 1794. En tout cas ce n’est pas celle du propriétaire de Linières.
Revêtu d’un uniforme de « bleu », on a pu se laisser tenter ensuite par faire de ce Joseph Guyet le sauveur de Mme de Lespinay des noyades de Nantes. Sauf que ce Joseph n’est pas le sauveteur désigné par les livres d’histoire ensuite.

On a dit aussi que Joseph était employé chez les de Lespinay. Après le rachat du domaine de Linières en août 1796, sa nouvelle propriétaire, Félicité Duvigier (épouse de Lespinay), habitait Paris. Joseph Guyet s’est occupé pendant ce temps du domaine sur place, quand il n’était pas à Paris, alors qu’il vivait déjà intimement avec sa propriétaire. À cet égard on a pu le présenter à bon droit comme le régisseur, mais certainement pas au temps du vicomte, parti dans l’émigration à la fin de 1791. On sait qu’ensuite Linières fut mis sous séquestre l’année d’après (6), puis confisqué nationalement en octobre 1793.

Sa jeunesse s’arrêta net, tout juste ses études terminées. Après la mort de Simon Guyet le 15 mars 1793, un premier acte de notoriété du 7 messidor an 3 (25 juin 1795) de son décès a été rédigé par un notaire de Luçon (7). Sa femme devint « chef de la communauté existante entre elle et ses enfants mineurs et majeurs ». En septembre 1796, elle désigne son deuxième fils, fondé de sa procuration dans un bail du domaine de Grissay (8). Son fils aîné, Jacques Charles, est dans sa famille maternelle dans le Marais, où il se mariera à Champagné en février 1796. Son deuxième fils est Joseph, jeune étudiant en droit, vivant alors entre Paris et la Vendée. C’est donc lui qui assume un rôle de chef de famille. Ses deux frères, Pierre Louis et Louis René, respectivement âgés de 20 ans et de 19 ans restent probablement à Saint-Fulgent auprès de leur mère. Le cinquième fils âgé de 12 ans en 1795, Jacques Auguste, sera envoyé à Paris chez son oncle Jacques Guyet, l’avocat, pour y faire des études (9). À Grissay (aussi appelé la Barette) les métayers s’appelaient Jean et Nicolas Landais, et leur bail, commencé en 1791, s’était poursuivi au-delà de son terme de 5 années jusqu'au 23 avril 1796. Joseph Guyet renouvelle leur bail dans un sous-seing privé rédigé avec précision, sans doute en recopiant beaucoup de clauses du bail précédent signé par son père (10). L’année d’après il fait un premier bilan du paiement par les métayers de leur part du bétail dont il avait fait l’avance. Le partage des biens de Simon Guyet et de Catherine Couzin, s’est fait sous seing privé le 8 mai 1807 (11), peu après le décès de leur mère Catherine Couzin le 12 janvier 1807 à Saint-Fulgent (vue 139).


Son engagement politique


Les Tricouëre se sont retrouvés dans les deux camps au moment de la Révolution. Un frère de la grand-mère de Joseph, Louis Tricouëre, est connu pour son appartenance au parti républicain à Saint-Fulgent. Son père surtout a pris le même parti. Il a été élu par l’assemblée votante du canton de Saint-Fulgent électeur à la Convention en septembre 1792, comme son gendre Benjamin Martineau. En raison de ses convictions politiques il a été assassiné après un combat par des royalistes dès le début de la révolte, le 14 mars 1793, dans une auberge de Saint-Vincent-Sterlanges.

L’engagement politique de Joseph Guyet n’a pas laissé beaucoup de traces apparemment. Mais sa proximité avec son beau-frère, Benjamin Martineau, ne peut se réduire à des liens uniquement familiaux. Il l’a logé avec lui à Linières en 1798/1799 et en 1800, alors que le domaine appartenait encore à sa compagne, Mme de Lespinay. Or Benjamin Martineau avait acquis la réputation d’un extrémiste du camp des révolutionnaires vendéens, tout comme son frère Ambroise, administrateur du département de la Vendée à Fontenay-le-Comte. En mars 1799 il participa à la mascarade de l’élection de la municipalité cantonale de Saint-Fulgent pour soutenir Benjamin Martineau (voir plus loin). Mais cela ne l’empêcha pas de se plaindre avec sa future femme dès 1797 et d’intervenir politiquement et judiciairement contre la vente des biens qu’elle possédait dans la Vienne, confisqués à cause de l’émigration du mari (12). Son engagement n’exclut pas l’opportunisme chez lui, quoique la cause sacrée de la propriété transcendait généralement la politique à l’époque. Pour un acte de notoriété concernant le nom de sa mère en 1804 et celui de son premier mari, il fait témoigner devant notaires à Paris, Paul Charles Brisson, médecin à Fontenay, Paul Jean Benjamin Clemenceau (grand-père du Père la Victoire), René Henri Jahan, médecin né aux Herbiers (voir le dictionnaire des Vendéens), trois jeunes « bleus » de Vendée (13). Là encore on voit qui il fréquente.

Sa rencontre avec la dame de Linières


La rencontre de Joseph avec la châtelaine de Linières nous est maintenant mieux connue grâce au Journal des Débats récemment numérisé par la Bibliothèque Nationale et accessible sur le site Gallica. Voir notre article sur Le divorce de Lespinay/du Vigier en 1800, publié en janvier 2010 et mise à jour depuis.

Quant au début du mois d’août 1796, Mme de Lespinay devient enceinte, à l’âge de 24 ans, de son fils Marcellin Guyet-Desfontaines, Joseph, le père, a 22 ans. C’est à cette même date qu’elle rachète Linières avec l’aide financière d’un gros commerçant nantais, Dubois-Violette. Mais avec une nouvelle exigence légale imprévue dans les modalités de paiement de l’achat, ce dernier n’assume pas le paiement jusqu’au bout. C’est alors que Joseph désintéresse Dubois-Violette et permet de payer le rachat entièrement. Comment est-il entré en contact avec elle ? Nous ne le savons pas, mais apparemment pas pour une question d’argent, même si celle-ci s’est rapidement posée et que Joseph a alors apporté un secours déterminant. L’avocat de Mme Duvigier dans le procès contre son divorce admettra que « ce service ait été suggéré par l'amour ». Et l’avocat de l’ex-mari dira de la jeune Mme Duvigier : « Cependant elle permet l'entrée de sa maison à un jeune homme du même département, nommé Guyet, qui lui fait des offres de prêt, lui rend des soins, exprime bientôt une grande passion qui est partagée et porte madame de Lespinay à l'entier oubli de ses devoirs. Elle devient mère. » N’oublions pas cependant qu’elle avait 19 ans de moins que son mari, militaire de carrière, à une époque où les parents mariaient leurs enfants en pensant aux patrimoines. Une nouvelle époque s’ouvrait alors, avec de nouvelles mœurs : l’amour devait gouverner les mariages (Cf. « Delphine » en 1802, un roman à la mode de Mme de Staël).

Le prix payé par Mme Duvigier pour le logis de Linières et ses 14 métairies parait très faible (185 560 F), quand on connaît les autres ventes de biens nationaux dans la contrée. Par exemple la seule métairie de la Roche Mauvin fut vendue 150 000 F deux ans plus tard. Certes il n’est pas facile de situer son niveau à cause de la méga-inflation des prix à cette époque, aussi à cause de certains bâtiments incendiés à Linières et dans certaines fermes. Il n’empêche qu’on se demande si l’estimation préalable qui a fixé le prix, contradictoire entre le représentant de l’acheteur et celui du vendeur, n’a pas bénéficié de favoritisme. Le nouveau commissaire du canton de Saint-Fulgent, Louis Merlet écrit à Fontenay le 30 messidor an 4 (30 juin) au commissaire du département : « Dans ce moment nous sommes à estimer les domaines du citoyen de Lespinais émigré » (14). Il ne peut s’agir que de Linières, et à ce moment le président de la municipalité cantonale de Saint-Fulgent n’est autre qu’Étienne Martineau, le beau-frère de Joseph Guyet. Aucun document consulté ne trahit ce favoritisme, mais la question reste posée pour cette vente à l’amiable du 1e août 1796.

Une vie partagée entre Paris et la Vendée


Nous savons que le couple s’est caché pour commencer, en allant vivre à Paris, Joseph revenant épisodiquement à Saint-Fulgent dans sa famille pour s’occuper du domaine de Linières (15). Il y avait bien en 1797 et 1798 à Linières un homme de confiance de Mme Duvigier, Joseph Leroy, présenté comme régisseur de ses biens dans un acte de notoriété du 14 vendémiaire an VI (5 octobre 1797) (16). Dans cet acte, des témoins affirment qu’il a donné à l’administration municipale du canton de Saint-Fulgent, installée en juin 1796, « toutes les marques de civisme et de républicanisme que peut avoir un républicain tel que ledit citoyen Leroy. Il s’est fait un des premiers inscrire sur le registre civique des citoyens de ce dit canton ». Il a alors bénéficié d’un port d’armes. Cet acte a été rédigé par un notaire de Chantonnay dans la maison et en présence de Joseph Guyet située au bourg de Saint-Fulgent. La citoyenne Duvigier y était présente aussi, sans indication de domicile, alors que Joseph Leroy demeure à Linières. On ne sait pas si les amants ont affiché une vie commune pour la population du bourg.

Quant au républicanisme de Joseph Leroy, il pose question deux siècles après. Le mois d’avant en effet, dans un autre acte de notoriété dressé par le notaire de Chavagnes-en-Paillers, il affirme avoir vu Charles Joseph de Goué mort sur le champ de bataille en novembre/décembre 1793 dans un combat qui a eu lieu entre Dol et Pontorson lors de la virée de Galerne (17). Alors pourquoi dire en octobre 1797, qu’il n’a jamais participé à aucun combat avec les royalistes ? Certes, on sait que, fuyant les exactions des armées républicaines à l’été 1793, des républicains se sont réfugiés sous la protection des « armées catholiques et royales ». L’histoire personnelle de Louis Constant Trastour, originaire des Essarts et insurgé malgré lui, est étonnante et instructive sur ce point (18). Alors il faut s’interroger : Joseph Leroy s’est-il laissé entraîner dans la virée de galerne sans participer aux combats ? La comparaison des deux actes de notoriété à un mois d’intervalle établit une contradiction, et le plus vraisemblable est bien son engagement de soldat dans « l’armée ci-devant royale ». L’affirmation du contraire à l’égard de l’administration municipale du canton a peut-être été faite pour faciliter son travail de régisseur d’un important domaine, en lien d’affaires avec les autorités civiles et militaires. Ou bien, fallait-il ne pas mettre mal à l’aise la famille Guyet si les liens de Joseph avec la dame de Linières étaient connus. Les frères Guyet étaient des républicains connus et influents à Saint-Fulgent depuis la mort de leur père dans les premiers combats de mars 1793. Le docteur Benjamin Martineau avait épousé Sophie Guyet et était devenu président de la municipalité cantonale. De son côté, la dame de Linières avait sans doute noué avec Joseph Leroy des liens très forts dans les affres de la virée de galerne. Son amour pour Joseph Guyet créait des relations contradictoires et en même temps pouvait aider à les dépasser. 

Mais les affaires subissaient les conséquences de la guerre civile. Notamment Mme Duvigier dut aller plusieurs fois devant le juge de paix du canton de Saint-Fulgent au premier semestre 1798 pour des conflits avec le métayer de la Morinière et celui de la Grande Roussière, ces deux métairies étant situées à Saint-Fulgent (19). Dans cette période elle habitait à Paris, maison Piquenou, rue Cléry, no 77. C’est l’adresse indiquée dans les deux actes de prêts qu’elle fait le 14 mars 1798 à deux meuniers, l’un de Remouillé, l’autre d’Aigrefeuille, pour leur permettre de réparer leurs moulins, prêtant respectivement 450 F et 600 F. Elle était représentée à l’acte par Joseph Le Roy (20).

Joseph Guyet est alors apparu comme le régisseur pour le compte de sa compagne. Il a même en 1798/1799 reçu sa sœur aînée, Catherine Guyet, et son mari, Benjamin Martineau à Linières. Ces derniers y mirent au monde une petite fille. En juin 1797 ceux-ci déménagèrent à Luçon, et Benjamin Martineau revint de temps en temps à Linières, étant toujours commissaire cantonal de Saint-Fulgent, mais démissionnaire. En septembre 1799 il était absent du logis, comme Joseph Guyet. Heureusement pour eux, car une bande de partisans royalistes vint au logis de Linières pour le piller. Ils venaient d’agresser deux républicains de Chauché : Bossard, agent de la commune, et Bossu, ex assesseur du juge de paix. Dans la traque qui s’en suivit on eut à déplorer un mort dans chaque camp, du côté de la Mauvelonière (21). En mai et juin 1800 Martineau déclarait encore sa demeure à Linières dans deux actes notariaux (22).

Lors de l’assemblée primaire du 22 mars 1799 Joseph Guyet fut élu au bureau de vote au cours de la matinée, puis le vote fut interrompu. Dans l’après-midi, les minoritaires emmenés par son beau-frère Martineau, recommencèrent les votes, et en définitive Joseph Guyet « le parisien » (expression relevée dans le procès-verbal) ne fut figure pas parmi les élus ensuite (23).

En 1798 il a acheté le petit domaine de la Godelinière (Landes-Génusson), avec 60 hectares de terres et des bâtiments en partie incendiés. Il avait été confisqué à un membre de la famille Mesnard de la Barotière, guillotiné pendant la Révolution (24).

Joseph Guyet et Félicité Duvigier ont déclaré une fausse identité du père de leur enfant à sa naissance en avril 1797, car il était illégitime. Ils ont attendu la fin de l’année 1800 pour faire prononcer le divorce de Mme de Lespinay. Ils ont tenté de négocier une acceptation tacite de leur projet de divorce par l’ex-mari, en contrepartie d’un arrangement sur la propriété du domaine de Linières, mais M. de Lespinay est resté inflexible pour refuser le divorce. Il a ensuite intenté un procès pour le faire annuler, qu’il a perdu définitivement en 1804. À la suite de quoi, Mme du Duvigier et Joseph Guyet se sont mariés civilement en septembre de cette année-là. L’autorisation à ce mariage par la mère de Joseph, Catherine Couzin, est datée du 17 germinal an 12 (7-4-1804). Le 28 thermidor an 12 (16-8-1804), Joseph fit établir un acte de notoriété sur le vrai nom de sa mère, Couzin, au lieu de Cousin comme il est écrit dans son acte de baptême le 20 avril 1774 sur le registre de la paroisse de Saint-Fulgent (25).

Joseph Guyet avait totalement pris en main les destinées du domaine de Linières. En 1803, un des métayers des lieux s’appelait Jean Gaborieau. Il servit de témoin lors de la rédaction du testament de Catherine Couzin, la mère de Joseph (26).

La même année 1803, Joseph Guyet racheta à la veuve Sapin le mobilier garnissant l’hôtel du Chêne-Vert, avec deux de ses frères, René Louis et Pierre Louis, et son beau-frère Martineau. Les murs appartenaient en indivision aux quatre acheteurs, mais l’hôtelière devait probablement avoir fait faillite après la mort d’Alexis Hérault, son premier mari. Celui-ci avait pris la suite de Charles Guyet dans la tenue de l’hôtel (27).

Lors de l’un de ses séjours réguliers en Vendée en 1802, il s’est porté caution pour un élève proposé par le préfet du département de la Vendée à l’admission à l’école vétérinaire (28). Le règlement exigeait cette caution pour la somme de 600 francs. Le candidat était un maréchal demeurant dans le bourg de Vendrennes, Jacques Alexandre Chateigner. On sait que le métier de maréchal consistait traditionnellement en soins apportés au bétail, et pas seulement à poser des fers aux sabots des chevaux. On peut supposer ainsi la vocation du futur élève, dont le niveau de formation pouvait se contenter de savoir lire et écrire. En 1802 il fallait surtout former des vétérinaires militaires, avec un niveau scientifique encore faible. Il existait alors deux écoles vétérinaires à l’époque, l’une à Alfort et l’autre à Lyon. Jacques Alexandre Chateigner était un parent de Rose et Jacques Chateigner demeurant au bourg de Saint-Fulgent et de Jeanne Chateigner demeurant à Saint-Germain-de-Princay, frères et sœurs, qui étaient au service de Catherine Couzin, la mère de Joseph. Celle-ci leur a légué dans son testament une somme 2000 F et une rente annuelle de 1000 F à chacun d’eux. (29)

Joseph Guyet dans son intimité à Paris


Dans les années 1800, on voit Joseph Guyet tenir un rôle de premier plan dans la fratrie (30). Ainsi a-t-il été un père de substitution pour son jeune frère Auguste, qui avait une chambre chez lui à Paris en 1805 (31). Dans une lettre de 23-3-1813, les conseils donnés par Joseph à son frère Auguste montrent que pour lui, l’honneur avait sa place à côté du bonheur pour réussir sa vie. Fonctionnaire prudent, il s’appuyait sur les leçons de l’expérience (lettre du 16-6-1805). Et dans ses lettres, c’est un homme affectueux pour les siens.

Travaillant au Trésor impérial (ministère des Finances), Joseph Guyet a de l’entregent comme on le voit dans ses lettres à son frère à Auguste. Il va à l’opéra (Lettres du 16-6-1805 et 8-10-1812), rencontre un général (16-6-1805), a « beaucoup de monde à dîner » (21-3-1811). S’agissant de son emploi, il écrit le 22-7-1812 : « J’occupe toujours ma place à l’Agence et n’ai pas du tout envie de la quitter ». On le verra au grade de chef à l’Agence en 1818. Une Mme Gardirau « est venue solliciter pour l’avancement de son mari » (lettre en 04-1811). De même il aide Auguste à « pistonner » un certain M. Guyonneau (lettre du 12-9-1812). C’est le lot d’un parisien qui a des relations.  

Et puis il y a l’amour de sa vie, Félicité, née du Vigier de Mirabal, l’ex vicomtesse de Linières. Dans une lettre du 22-4-1811, il parle d’une maladie de sa femme à Auguste : « la santé de ma pauvre petite femme, mon cher Auguste, n’est rien moins que bonne ». Lucide en exprimant son émotion, il évoque « l’excellente femme qui a tout sacrifié pour s’unir à ton frère ». On connaît les drames de Félicité ayant échappé par deux fois à la mort en 1793/1794 et leur histoire d’amour. Elle y a sacrifié son appartenance à son milieu de la noblesse et sa réputation de femme mariée. Elle a « trahi » son camp, d’un certain point de vue, pour vivre son amour avec un jeune républicain du Bocage vendéen.

À cette orpheline de père et mère dès l’âge d’un an, sans fratrie, et élevée dans un couvent de Poitiers, Joseph lui a donné une famille, elle aussi éprouvée par le deuil du père : ses frères et sœurs. Elle s’y est senti à l’aise, écrivant à Auguste à l’adresse de Saint-Fulgent, sans doute à Linières : « soyez mon interprète auprès des frères et sœurs. Assurez-les, mon cher Auguste, de ma tendre amitié » (lettre du 21-3-1811). Le 8-10-1810, elle lui avait écrit : « Adieu mon petit Auguste, aimez-moi autant que je vous aime ». Un mois plus tard elle lui écrit, parlant d’elle : « je vois, mon ami, que vous êtes toujours un peu fou, même en vous entretenant avec votre vieille sœur » (lettre du 26-11-1810).

Dans ses lettres de 1807 à 1813 à Auguste, Félicité est souvent malade. « Réellement je ne suis jamais en parfaite santé », écrit-elle à Auguste le 26-11-1810. Elle s’était plainte de maux d’estomac trois ans plus tôt (lettre du 28-3-1807). Par trois fois en 1811, les lettres évoquent ses souffrances sans entrer dans les détails. En septembre 1812, Félicité est toujours souffrante (lettre du 3-9-1812). Joseph a pris « un appartement pour la belle saison à cause de ma femme » près du jardin des Plantes, « à l’extrémité de Paris », précise-t-il. Il rappelle à la fin de sa lettre à Auguste à l’adresse de Saint-Fulgent : « ma femme, dont la santé est toujours la même, se remet à moi » (lettre du 12-9-1812). Celle-ci parlera plus tard de son « sommeil qui m’abandonne depuis si longtemps » (lettre en 08-1813).

On sait que sa fille Henriette de Lespinay, survivante avec elle de la guerre de Vendée, est morte en février 1811 à l’âge de 21 ans. La petite sœur Pauline était morte chez sa nourrice de Bazoges-en-Paillers pendant la Virée de Galerne. Il lui restait Benjamin, né en 1797, qu’elle avait eu avec Joseph. Auguste avait bien connu Henriette à leur domicile parisien : « songez à l’amie que vous avez perdue, qui souvent près de vous faisait la petite prêcheuse et vous faisait des réflexions si sage et si digne d’elle … J’ai lu dix fois l’article où vous me parlez d’elle et des regrets que vous lui accordez. Puissions-nous à jamais conserver nos souvenirs si doux … pleurez avec moi ; les seuls instants de consolations que j’éprouve sont ceux où on peut parler, ceux où je puis à mon aise verser des torrents de larmes » (lettre du 21-3-1811).

Elle signait ses lettres de son prénom Félicité (lettre du 21-3-1811), gravé aussi sur la stèle du tombeau familial, alors qu’à l’état civil on relève : Marie, Marguerite, Félicité.

Le frère, probablement Louis René Guyet, et sa mère, occupaient en 1806 le logis de Linières depuis quelques années, au moins comme résidence secondaire, puisqu’ils avaient leur maison dans le bourg de Saint-Fulgent. Cette mère, Catherine Couzin, est morte le 12 janvier 1807 à Saint-Fulgent (vue 139). Elle disposait d’un piano à Linières et après sa mort on le déménagea par les soins de Benjamin Martineau (32). 

Fonctionnaire à Paris


Mme Guyet avait continué de confier la gestion de certains de ses biens propres à un avocat de Poitiers, Boncenne. Celui-ci lui en rendit compte en novembre 1803 pour les années antérieures, puis en 1806 et 1808. Quand Joseph Guyet voulut les examiner, certains papiers avaient disparus, et celui-ci fit un procès à l’avocat. Néanmoins les parties s’entendirent par une transaction en 1812 où M. et Mme Guyet abandonnèrent leurs accusations contre Boncelle. C’est François Allain, agent judiciaire du trésor impérial à Paris (au ministère des finances), qui s’entremit pour cette transaction, car Joseph Guyet travaillait à ses côtés (33). De manière plus précise, on apprendra qu’en 1817 il s’occupait de contentieux au trésor impérial.

Église Saint-Étienne-du-Mont à Paris
En février 1811, la première fille survivante de son épouse, Félicité Henriette de Lespinay, est décédée à l’âge de vingt et un ans. En août 1812, Joseph et Félicité Guyet régularisèrent leur mariage à l’Église à Paris (Saint-Étienne-du-Mont). Pendant ce temps, leur fils était pensionnaire au lycée impérial Louis-le-Grand. Il devra attendre l’année 1824 pour obtenir des tribunaux une adoption légale de ses parents, à cause de législation de l’époque.

Après la mort de Charles Augustin de Lespinay en février 1807, Joseph Guyet conclut une transaction au sujet d’une rente foncière due au seigneur de Linières autrefois, avec les propriétaires du village de Villeneuve (Chauché). Notre article d’octobre 2010, donne tous les détails sur cette affaire (La rente foncière du tènement de Villeneuve à Chauché).

L’adresse parisienne de Mme Duvigier au moment de la naissance de son fils Marcellin en 1797, et de son divorce en mairie de Chauché en 1800, au no 41 rue du Four-Saint-Honoré, est toujours la même en 1803. C’est celle que déclare en effet Joseph, comme étant la sienne, dans une reconnaissance de dette à cette date de la veuve Monnereau, métayer de la Fontaine à Saint-Fulgent. C’est la même adresse qui a été portée sur l’acte de naissance de leurs fils Marcellin, ce qui trahit la supercherie dans cet acte sur les noms des parents.

En 1807 le couple habite au no 32 rue des Moulins à Paris, avec leur fils Marcellin et la fille née du premier mariage de Mme Guyet, Henriette de Lespinay. C’est ce qui ressort de la déclaration de succession au bureau de Montaigu, de Charles Augustin de Lespinay à cette date. À cette adresse habitait aussi un jeune frère de Joseph, Jacques Auguste Guyet, qui s’établira plus tard aux Essarts. C’était en réalité son pied à terre entre deux missions sur un bateau de la marine de guerre de l’escadre de l’Escaut. Parfois il allait séjourner à Saint-Fulgent. En 1813 le couple a changé et habite désormais au no 10 rue du Carrefour de l’Odéon, peut-être pour oublier la chambre vide de la jeune fille (34). En juillet 1829, il déménage au no 7 Passage des Petits-Frères, près du Palais Royal où il peut se promener après dîner (35). Et lors d’une de ses promenades au Palais Royal, il s’est laissé tomber et s’est cassé un bras (36). Il est mort au no 76 rue de Maillot à Paris le 30 mai 1830 (37).

Dans les dernières années de sa vie, Mme Guyet vécut à l’Abbaye-aux-Bois à Paris, malade et soignée par Julie Laurent, une cousine du côté des Guyet. Ainsi désignait-on un ancien couvent situé au no 16 rue de Sèvres et au no 11 rue de la Chaise dans le 7e arrondissementLa première pierre de son église avait été posée par la mère du Régent le 8 juin 1718 (38). Après la Révolution, les bâtiments furent transformés en habitations par des particuliers, et loués en partie à des dames seules de la haute société, dont Mme Récamier, et Mme Guyet. Répondant au vœu de sa mère, Marcellin Guyet-Desfontaines constitua une rente viagère de 3 000 F par an au bénéfice de Julie Laurent, et lui légua aussi en usufruit tout le mobilier ayant appartenu à sa mère à l’Abbaye-aux-Bois (39).

Nous avons décrit dans nos articles du dernier trimestre 2012 comment il a conduit une politique de valorisation de son domaine de Linières, importante, et exigeante pour un habitant de Paris. Il avait un régisseur sur place, longtemps son cousin Jean Guyet, originaire de Sainte-Cécile. Mais il s’est déplacé souvent en Vendée pour ses affaires qu’il a toujours suivi de près. Il louait son banc, comme tous les paroissiens, dans l’église de Saint-André-Goule-d’Oie, par mise aux enchères comme cela se faisait à l’époque. En 1817 il paie la plus grosse somme : 9 F (40). On voit là plutôt une contribution du châtelain de Linières, car la place a dû souvent être vide. Pour commencer il a dû prendre en charge les conséquences de la guerre de Vendée. De plus, il a saisi des opportunités pour acheter et vendre des métairies et au final il a agrandi son domaine. À sa mort en 1830, Linière comporte dix-sept métairies procurant un revenu annuel déclaré de 15 800 F. Il y faut y ajouter les 476 hectares possédés à Champagné-les-Marais et Puyravault, procurant un revenu annuel déclaré de 15 660 F, dont le château de Champagné dans le bourg acheté en 1814 (41). Et nous ne comptons pas ici ses terres à Aigrefeuille, au moins la borderie des Loges achetée en 1797 (42). Bref, il était devenu très riche.


(1) Archives de Vendée, notes généalogiques de Jean Maillaud, tome 19, page 120 et 131.
(2) Article sur Simon Charles Guyet de Saint-Fulgent en avril 2013 sur ce site.
(3) Archives de Vendée, Bureau de déclaration des successions de Luçon, Catherine Cousin le 20 juin 1807 (vue 176).
(4) Voir sa biographie dans Nom de Vendée sur le site des Archives départementales de la Vendée.
(5) Archives départementales de Vendée, dossier de modification des limites de Saint-André-Goule-d’Oie, 1 M 290.
(6) Archives de Vendée, notaire Allard des Herbiers : 3 E 019 (12 germinal an 11), acte de notoriété à la demande de B. Martineau sur le séquestre de Linières (vue 202/492).
(7) Archives de Vendée, notaire de Luçon, Jean Claude Pilenière, 3 E 49/111 - Floréal-fructidor.
(8) Bail du 19-9-1796 de la borderie de Grissay par Joseph Guyet, Archives de Grissay, dossier des baux de Grissay.
(9) Lettre vers 1818 d’A. M. Lenoble à son neveu J. A. Guyet, Archives de Grissay, dossier des lettres de famille à Jacques Auguste Guyet.
(10) Bail de la Barette du 19-10-1789 par Charles Guyet à Jean et Nicolas Landais, Archives de la Vendée, transcriptions par Guy de Raignac des archives de la Barette : 8 J 87-2, page 167.
(11) Partage de la succession de Mme Sibuet, page 26, Archives de Grissay, dossier des Titres divers.
(12) Mémoire du 18-10-1814 de Boncenne au roi, page 6 et 7, Archives historiques du diocèse de Luçon, fonds de l’abbé Boisson : 7 Z 32-3 (copie du mémoire à la Médiathèque de Nantes).
(13) Archives privées Fitzhebert (dossier no 2). Et Jean Artarit, Fontenay-le-Comte sous la Révolution, Éditions du CVRH, 2014, page 357 et Clemenceau un destin, Ibidem, 2018, page 290.
(14) Archives historiques du diocèse de Luçon, fonds de l’abbé Boisson : 7 Z 12-I, lettre du 30 messidor an 4 de Merlet au commissaire du département.
(15) Archives de Vendée, notaires de Sainte-Cécile, minutes isolées, Joseph David, reconnaissance de dette envers Joseph Guyet le 4 thermidor an 7 (vues 80 et 81).
(16) Archives de Vendée, notaires de Chantonnay, étude A, Jean Fleurisson (an V-4 novembre 1806) : 3 E 6 8 an V-an VI, acte de notoriété du 14 vendémiaire an VI (5-10-1797) pour Joseph Leroy, vues 215 et 216.
(17) Archives de Vendée, notaires de Chavagnes-en-Paillers, Bouron : 3 E 18/18, acte de notoriété du 19 fructidor an 5 constatant la mort de Charles Joseph de Goué en novembre/décembre 1793 lors de la Virée de Galerne.  
(18) A. Gaillard, Louis Constant Trastour insurgé malgré lui à 16 ans, entrainé dans la tourmente révolutionnaire, dans « Recherches Vendéennes » no 17, 2010, pages 53 à 126.
(19) Archives du diocèse de Luçon, fonds de l’abbé Boisson : 7 Z 20, notes sur Mme du Vigier. 
(20) Archives de la Vendée, notaires de Chavagnes-en-Paillers, Bouron : 3 E 31/18, prêts de 450 F du 14-3-1798 de Mme de Lespinay à Pierre Favreau, et de 600 F à Louis Cussard.
(21) Archives historiques du diocèse de Luçon, fonds de l’abbé Boisson : 7 Z 12-IV, compte-rendu du 3 vendémiaire an 8 de Gérard sur les attaques de partisans à Chauché le 30 fructidor an 7.
(22) Archives de Vendée, notaires de Chavagnes, Bouron : 3 E 31/18, achats du 18-5- 1800 et du 6-6-1800 par Martineau des deux moulins de Vendrenneau et ferme des moulins.
(23) Archives historiques du diocèse de Luçon, fonds de l’abbé Boisson : 7 Z 12-III, procès-verbal du 22 ventôse an 7 de Martineau et lettre du même à Cayaud du 4 et 13 germinal an 7.
(24) Archives de Vendée, vente de biens nationaux, vente de la Godelinière du 2 floréal an 6 (21-04-1798) : 1 Q 259, no 917.
(25) Acte de notoriété du 28 thermidor an 12 (16-8-1804) sur le nom de Couzin par devant Vingtain notaire à Paris : Archives privées Fitzhebert (dossier no 1).  
(26) Archives de Vendée, notaires de Montaigu étude F, J.-M. Brethé, testament de Catherine Couzin du 29 brumaire an 12 (21-11-1803), vue 73.
(27) Archives de Vendée, notaires de Montaigu étude F, J.-M. Brethé, achats du mobilier et meubles par les frères Guyet à la veuve Sapin le 3 frimaire an 12 (25-11-1803), vue 81.
(28)  Caution du 9-8-1802 de Joseph Guyet pour un élève de l’école vétérinaire, Archives de Vendée, notaires de Chavagnes-en-Paillers, Bouron : 3 E 31/19. 
(29) Archives de Vendée, notaires de Montaigu étude F, J.-M. Brethé, testament de Catherine Couzin du 29 brumaire an 12 (21-11-1803), vue 73).
(30) Lettre du 14-11-1812 de Joseph Guyet à son frère Auguste.
(31) Lettre du 27 prairial an XIII (16-6-1805) de Joseph Guyet à son frère Auguste.
(32) Lettre du 28-3-1807 de Joseph à son frère Auguste.
(33) Cf. (12).
(37) Acte de décès de Joseph Guyet : Archives privées Fitzhebert (9e dossier).
(38) Dirk Van der Cruysse, Madame Palatine, Fayard, 1988, page 572.
(39) Actes testamentaires de Marcellin Guyet-Desfontaine, Archives nationales, études notariales de Paris, Me Pitaux : MC/ET/XIV/850.
(40) Recettes et dépenses de la fabrique de Saint-André Goule-d’Oie (1811-1812), Archives de la paroisse de Saint-Jean-les-Paillers, relais de Saint-André-Goule-d’Oie : carton no 29, chemise V.
(41) Complément d’information donné par Daniel Priouzeau sur Guyet-Desfontaines dans Nom de Vendée sur le site des Archives de Vendée.
(42) Archives de la Vendée, notaires de Chavagnes-en-Paillers, Bouron : 3 E 18/18, ferme du 5 nivôse an 6 de la borderie des Loges de Mme Duviger à Hervouet.

Emmanuel François, tous droits réservés
Décembre 2010, complété en novembre 2024

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