dimanche 1 novembre 2015

Les seigneurs de Saint-Fulgent contre les seigneurs de Languiller (1595-1649)

Étang de Jarrie à Saligny
C’est en 1561 que le seigneur de Saint-Fulgent acquit des droits seigneuriaux sur la Chevaleraye, la Boutinière et la Javelière à Saint-André-Goule-d’Oie. Par la suite ses successeurs se revendiquèrent seigneur des lieux à part entière, en concurrence avec les successeurs du vendeur : les seigneurs de Languiller (Chauché). Le conflit dura deux siècles, jusqu’à la veille de la Révolution ! Commençons par faire connaissance avec l’acquéreur et le vendeur. En 1561 le seigneur de Saint-Fulgent s’appelle Gilles Chasteigner.

Les seigneurs de Saint-Fulgent et de Languiller en 1561


Depuis que Jeanne Drouelin, fille du dernier des Drouelin seigneur de Saint-Fulgent, s’était mariée en 1365 avec Jean Cathus, le château de Saint-Fulgent  était devenu une résidence secondaire pour son propriétaire. Dès la génération suivante, la seigneurie de St Fulgent passa par mariage en 1380 dans la famille, originaire de la banlieue nantaise, des « Rezay » (Rezé). Celle-ci avait acquis les seigneuries de la Merlatière, de la Raslière (jouxtant le bourg de la Merlatière), et de la Jarrie (Saligny), vivant dans cette dernière terre, proche des deux premières et du château actuel de Rortheau.

Ces terres dépendaient du baron des Essarts, avec qui les Rezay se fâchèrent pour une question de droit de chasse. L’affaire alla loin, et en 1503 le parlement de Paris enleva les trois seigneuries de la Merlatière, Jarrie et Raslière de la mouvance des Essarts pour les rattacher directement au roi, lequel les mit dans la mouvance du duché de Thouars. Cinq générations après son entrée chez les Rezay de la Merlatière, la seigneurie de Saint-Fulgent changea de mains par mariage. En effet, Michelle de Rezay, dame de Saint-Fulgent, épousa vers 1500 Jean de Chasteigner.

Les Chasteigner habitaient Saint-Denis-la-Chevasse, où ils étaient seigneurs du Petit Châtenay (proche du bourg vers l’ouest). Ils y demeuraient toujours en 1618, ou bien à Jarrie à d’autres époques. C’est le petit-fils de Michelle de Rezay, Gilles Chasteigner, qui reçut en donation en 1560 un droit de retrait sur des redevances féodales dues à la Chevaleraye, la Boutinière et la Javelière. Était-ce une vraie donation, c'est-à-dire sans aucune contrepartie ? Il semble que oui, mais cette donation est bien particulière.

Dans la réunion des trois États du Poitou pour l’adoption de la coutume du comté, le procès-verbal du 15 octobre 1559, mentionne Gilles Chasteigner, seigneur de Saint-Fulgent, représenté par maître Louis Petit (1). Gilles Chasteigner avait épousé le 21 janvier 1555 Gabrielle de la Nouhe au château de Puy-Greffier. Celui-ci était situé à quatre kms du château de Saint-Fulgent, ce qui veut dire que les liens avec les seigneurs de Puy-Greffier allaient plus loin que ceux d’un bon voisinage. Quant au donataire des droits seigneuriaux, il était marié à Jeanne du Bouchet, fille du seigneur de Puy Greffier. Il s’appelait Jules de Belleville.

Les Belleville sont originaires d’Angleterre, venus dans le Poitou se battre contre les Français pendant la Guerre de Cent Ans. Leur ancêtre, Jean Harpedanne, changea de camp et se mit au service du roi de France. Son fils reçut par mariage les terres de Montaigu et Belleville. Son petit-fils prit pour lui et sa descendance le nom de Belleville. Deux générations après, Jean IV de Belleville (1480-1547) épousa vers 1506 Jacquette de Sainte-Flaive, qui lui apporta en dot les seigneuries de Sigournais, Chantonnay et Languiller. Trois de leurs petits-enfants se succédèrent dans la possession de la seigneurie de Languiller ensuite. D’abord l’aîné des petits-fils, Claude de Belleville. Quand il mourut vers 1563 à l’âge de 56 ans à Sigournais, il avait des frères et sœurs plus jeunes que lui, et c’était alors une règle propre au pays du Bas-Poitou, que d’attribuer le fief féodal aux branches collatérales au décès de l’aîné. Et au décès du dernier de la fratrie, le fief revenait aux descendants du frère aîné. C’est ce qu’on appelait dans la coutume du Poitou le droit de viage et retour pour les biens immeubles nobles (2). Après Claude, la seigneurie de Languiller passa ainsi à sa sœur Suzanne, mariée à Charles de Coucys, puis à Jules de Belleville.

Celui-ci était né avant 1528, probablement à Saint-Thomas-de-Conac en Gironde où ses ancêtres avaient acheté la seigneurie de « Cosnac ». Puis, devenu seigneur de Languiller, il vint y habiter, au point que certains de ses contemporains lui donnèrent le surnom de « Languiller ». Sa résidence a même été qualifiée de « Chauché les Bordeaux », selon l’historien Guy de Raignac.

Anciennes ruines du château de Puy-Greffier 
à Saint-Fulgent 

Naturellement il trouva sa femme à proximité, au château de Puy-Greffier, et il épousa en premières noces Jeanne du Bouchet. Nous n’avons pas son certificat de baptême, mais celle-ci est vraisemblablement  fille de Charles du Bouchet, seigneur de Puy-Greffier, et de sa première femme, Jeanne du Bellay. Parmi ses parents on trouve son oncle Tanneguy du Bouchet, célèbre chef protestant tué en 1569 à la bataille de Moncontour, réputé pour sa rigueur morale et sa bravoure. On a Lancelot du Bouchet, aussi farouche capitaine que son oncle dans le camp protestant, un demi-frère de Jeanne. Rappelons qu’il y eut huit conflits armés entre 1562 et 1598 en France, appelés guerres de religion par les historiens, opposant protestants et catholiques. Beaucoup de nobles de la région prirent le parti protestant, notamment les Bouchet de Puy-Greffier et les Bertrand de Saint-Fulgent, et aussi Jules de Belleville, le baron des Essarts restant catholique.

Jules de Belleville batailla avec Tanneguy et Lancelot du Bouchet. En 1567, il escorta le prince de Condé dans sa fuite de Verneuil à la Rochelle. Il fut un temps gouverneur de Fontenay-le-Comte, ville prise par Soubise. En 1575 il est à la Rochelle, où il constitue comme procureur spécial devant un notaire de la ville, Me René Daviau, pour le représenter dans une vente de droit de rachat du fief de la Blaire, paroisse de l’Airière, devenue la Ferrière (3). Il n’eut pas d’enfant avec Jeanne du Bouchet, comme avec sa seconde épouse Anne Goulard.

C’est lui qui vendit les droits seigneuriaux dépendant des seigneuries des Bouchauds et du Coin Foucaud, dans beaucoup de tènements et fiefs de Saint-André-Goule-d’Oie. Il était propriétaire de ces seigneuries, gérées alors comme des annexes de Languiller, et avait besoin d’argent.

Le seigneur de Saint-Fulgent acquiert en 1561 les droits seigneuriaux sur la Boutinière, Chevaleraye et Javelière


La donation de Jules de Belleville en 1560 au seigneur de Saint-Fulgent concerne un droit de retrait sur des droits seigneuriaux déjà vendus les années d’avant. Le don n’est donc pas coûteux pour le donataire, et le seigneur de Saint-Fulgent a dû payer le même prix que l’acquéreur précédent pour rembourser ce dernier. Dans l’acte notarié le don est motivé par « les bons et agréables plaisirs que lui a par ci-devant faits ledit Chasteigner, et qu’il espère qu’il lui fera à l’avenir » (4). Nous avons relevé qu’en 1557 Gilles Chasteigner avait représenté Jules de Belleville dans la vente des droits de fief du Pin et de la Baritaudière (Saint-André), étant son fondé de pouvoir à cette occasion (5). Ils étaient amis et se rendaient des services. Faut-il insister sur cette relation d’amitié, valeur forte à cette époque, dont le sens est à restituer dans des catégories de pensée quelque peu différentes des nôtres ? Ce n’est pas avec cette simple phrase qu’on peut explorer plus avant ces mœurs du 16e siècle. Mais entrons dans le détail des acquisitions.

Jules de Belleville a d’abord fait trois ventes au même acquéreur, Pierre Crespeau, marchand demeurant au bourg de Saint-Fulgent. On a déjà vu ce dernier servir de banquier à des habitants de la Machicolière.

Archives de la Vendée : extrait du contrat à Crespeau du 26-6-1559
La première vente du 1e mai 1554 concernait une rente de 40 boisseaux de seigle et 4 ras d’avoine à prendre sur le village de la Chevaleraye, pour le prix de 120 livres. Une clause particulière de réméré avait été inscrite dans le contrat. C’est une formule juridique, qui existe toujours dans notre code civil, par laquelle le vendeur se réserve de reprendre la chose vendue, moyennant la restitution du prix principal à l’acquéreur. C’est une sorte de vente à l’essai, désormais très peu pratiquée à cause de l’inventivité des banquiers pour résoudre les difficultés financières des vendeurs. Et c’est cette faculté de rachat, ou droit de retrait, que Jules de Belleville a donné à Gilles de Chasteigner. Il aurait pu la lui vendre, mais il la lui donna, même si son prix n’aurait pas été élevé. D’ailleurs il vendit cette faculté de retrait aussi pour le Pin et la Baritaudière.

Le réméré avait l’avantage de pouvoir être exercé par quiconque, alors qu’existaient dans le droit féodal d’autres facultés de retrait, mais limitées dans la définition des bénéficiaires. Ainsi le retrait féodal pouvait être exercé par le seigneur d’un bien vendu dans sa mouvance, prescrit par 30 ans. Le retrait lignager pouvait être exercé par le parent du vendeur pendant un an et un jour après la vente.

Dans la deuxième vente du 25 juillet 1554, Jules de Belleville vendit les droits de terrages à prendre au village de la Boutinière. Il les tenait au titre de la seigneurie des Bouchauds, relevant de la baronnie des Essarts, avec qui, de plus, il partageait ces terrages.

La troisième en date du 26 juin 1559 a fait l’objet d’un acte de vente passé devant Arnaudeau, notaire de Saint-Fulgent, d’une rente noble, foncière, féodale, perpétuelle due à titre de cens de 3 septiers et demi de seigle, mesure des Essarts, rendables au logis de Languiller chaque année. Elle était due par les propriétaires de la Javelière pour 48 boisseaux, et par ceux du tènement attenant de la Roche Herpière pour 8 boisseaux. Pierre Crespeau achète cette rente pour le prix de 220 livres. Son origine remonte à Jeanne des Bouchauds, qui l’avait vendue à la seigneurie du Coin Foucaud, celle-ci possédée en 1599 par le seigneur de Belleville, à une date non indiquée mais remontant plus tôt, à la fin du Moyen-Âge.

Les deux dernières ventes ont fait aussi l’objet d’une clause de rachat éventuel. Et par donation faite par acte notarié du 13 décembre 1560, le seigneur de Languiller à transmis au seigneur de Saint-Fulgent cette faculté de rachat. En même temps il donnait encore 5 sols de rente à lui due par les teneurs de la Javelière à noël, plus 2 sols 6 deniers à la Saint-Jean-Baptiste, et une dîme annuelle de 2 agneaux.

Et enfin, par une dernière clause, le seigneur de Languiller donne encore à celui de Saint-Fulgent « tous droits de fiefs à lui appartenant sur les choses mentionnées par les contrats ci-dessus » (6). C’est sur cette dernière phrase citée que les successeurs des seigneurs de Languiller et de Saint-Fulgent vont se battre pendant deux siècles. Pour les premiers elle voulait dire que l’acquéreur possédait les biens nobles qu’étaient les rentes, cens, et terrages, mais le vendeur gardait la mouvance et le droit de fief, pour lequel il rendait hommage au seigneur suzerain des Essarts. Pour les deuxièmes, elle voulait dire que l’acquéreur possédait la mouvance et le droit de fief, devenant le véritable seigneur de la Boutinière, la Chevaleraye et la Javelière.

Le seigneur de Saint-Fulgent mit en œuvre la faculté de retrait en effet peu de temps après le contrat de donation, en 1561, car cette faculté était bien sûr limitée dans le temps, « le temps de la grâce », disait-on. C’était une durée définie dans chaque contrat à cette époque. La locution est obscure pour les non-initiés, suivant une solide habitude des jurisconsultes, mais emprunte de poésie, une fois n’est pas coutume. Gilles de Chasteigner entra donc en possession des cens, rentes et autres devoirs seigneuriaux, en dédommageant Pierre Crespeau.

Dans les actes de vente à ce dernier, Jules de Belleville s’était réservé un devoir de 5 sols de cens qui lui était dû à noël, en précisant que les droits seigneuriaux vendus étaient tenus sous l’hommage qu’il en faisait au suzerain des Essarts en tant que seigneur du Coin Foucaud, dont dépendaient les tènements de la Chevaleraye et de la Javelière. Ce devoir au montant symbolique matérialisait le lien féodal maintenu sur ces deux tènements par Languiller.

Logis de Languiller
La vente au tènement de la Boutinière n’avait pas été faite avec cette clause particulière de devoir de 5 sols. Le tènement dépendait de la seigneurie des Bouchauds, appartenant elle aussi en partie à cette époque à Jules de Belleville en tant que seigneur de Languiller. Et cette seigneurie des Bouchauds, dépendait elle-même du baron des Essarts, qui en avait vendu une partie seulement. On a là une situation compliquée, si l’on veut.

Les notions de redevances seigneuriales et de directe seigneurie


La querelle pour savoir qui de Languiller ou de Saint-Fulgent possédait le droit de fief ou « directe seigneurie », comme on disait à l’époque, sur ces trois villages, comportait un enjeu financier et un enjeu politique. L’enjeu financier résidait principalement dans le droit de lods et ventes, appelé aussi « ventes et honneurs ». C’était le paiement par le nouveau propriétaire (par achat, succession ou dot) d’un bien immeuble, d’1/6 de sa valeur en Poitou, au seigneur direct. Ce droit avait été instauré il y a longtemps pour que les domaines fonciers concédés à bail, puissent être transmis par les tenanciers. Il représentait le droit de propriété lui-même.

L’enjeu politique, lié au statut même de seigneur, avait perdu de son importance réelle au fil du temps, grignoté par la montée en puissance des prérogatives royales. Mais voyons les mots employés, inscrits dans les formules immémoriales des notaires. Quand en 1635 le seigneur de la Rabatelière acheta les seigneuries de la Jarrie, Merlatière et Raslière, le notaire énuméra ainsi la consistance des biens : « châteaux, chefs d’hommage, fiefs, maisons et préclôtures, terres, châtellenies et seigneuries de la Jarrie, Merlatière et Raslière, hommes, vassaux et sujets tant nobles que roturiers en le bourg de Saligny, Boulogne et autres… » (7). Les hommes étaient donc des sujets compris dans les biens vendus. Sauf qu’en réalité la condition de serfs avait disparue depuis bien longtemps en Poitou et qu’il ne faut pas lire le texte avec nos définitions contemporaines des mots. Mais il est intéressant à connaître pour comprendre l’organisation de la société.

Dans le Poitou il y avait très peu de terres libres, appelées alleux. En dehors des biens d’Église, les domaines étaient tenus noblement ou roturièrement, dans le premier cas par foi et hommage et aveu, et dans le deuxième cas par simple déclaration, toujours faits au seigneur de qui les domaines étaient tenus. La nature du bien déterminait le rapport entre les hommes, un noble pouvant tenir un bien roturier et un roturier pouvant tenir un bien noble, et un ecclésiastique pouvant tenir un bien noble ou roturier.

La Raslière au bourg de la Merlatière
Les jurisconsultes du Moyen Âge avaient inventé une conception de la propriété divisée en deux notions, à la fois distinctes et associées, un peu comme de nos jours le sont la nue-propriété et l’usufruit. La première était la propriété « éminente » du seigneur, de qui était tenu le bien, justifiant les droits seigneuriaux. La deuxième était la propriété « utile » du tenancier du bien, qui l’exploitait, en touchait les revenus et le transmettait par vente ou héritage ou dot ou don. La suppression des droits seigneuriaux alla de pair avec une nouvelle conception de la propriété, toute exclusive au profit du tenancier ou « teneur » du bien. Intellectuellement cette suppression fut donc une révolution, même si ce mot a un sens plus large pour les historiens. On comprend que la propriété moderne fut érigée en droit de l’homme en 1789, mettant fin à un millénaire de propriété féodale.

La seigneurie ou droit de directe seigneurie, ou droit de fief, ou droit de mouvance, entraînait le droit de juridiction foncière automatique en Poitou ou juridiction basse au minimum (article 17 de la coutume). Et quiconque avait droit de juridiction avait droit de tenir assise (article 18 de la coutume), c’est à dire de convoquer les propriétaires devant une cour de justice pour y « exhiber » (communiquer) leurs contrats d’achats et y faire leurs aveux ou déclarations roturières. La propriété éminente emportait donc droit de justice, exercé par le propriétaire et non par un tiers. Le seigneur pouvait aussi exercer son droit de saisie féodale par « puissance de fief », (confiscation des revenus du bien concédé en cas de défaut de devoirs dus par le vassal), mais cette fois-ci dans des cas et conditions de plus en plus contrôlés par la justice royale au fur et à mesure qu’on avance dans le temps.

Pour employer des concepts contemporains, on peut dire en simplifiant que la féodalité était une société politique où les seigneurs avaient acquis des prérogatives politiques à titre privé. Cette civilisation féodale, développée dans les États de l’ancien empire de Charlemagne et l’Angleterre, a évolué, chacun à sa manière suivant les pays, pour libérer son espace politique des tutelles seigneuriales. Par ailleurs vivant dans la confusion du temporel et du spirituel, cette civilisation a évolué, là aussi chacun à sa manière, vers la séparation de la vie religieuse et de la sphère politique.

Dans un premier conflit vers 1600, le seigneur de Saint-Fulgent recule


Revenons en 1561. Le seigneur de Saint-Fulgent a donc franchi le ruisseau du Vendrenneau et est devenu propriétaire sur le territoire de la paroisse de Saint-André de droits seigneuriaux à la Boutinière, avec ses moulins, à la Chevaleraye et à la Javelière. Que s’est-il passé ensuite ? Les documents légués à la postérité par la seigneurie de Languiller, les seuls qui sont parvenus jusqu’à nous, ne commencent qu’en 1595. Nous en faisons le constat partout ailleurs à Saint-André-Goule-d’Oie. De plus, les premiers aveux d’importance conservés actuellement, concernant la seigneurie de Languiller elle-même et celle du Coin Foucaud, ne sont que des copies de texte datés de 1550. Il a existé un cartulaire du Coin comprenant des textes antérieurs du 15e siècle. Ils ont fait l’objet de transcriptions au 19e siècle par Charles Constant Gourraud, notaire de Chavagnes-en-Paillers, désigné « manuscrit Gourraud » par A. de Guerry, qui y a eu accès et en a pris des notes. À son époque Gourraud note le cartulaire « en mauvais état » déjà. Le manuscrit Gourraud est en partie conservé aux Archives départementales de la Vendée dans le fonds Mignen.

Le 7 juillet 1595, un notaire des Essarts rédige et signe une déclaration roturière au seigneur de Languiller pour le compte de Maurice Rabereul. Ce dernier habite au Coudray et possède en indivision le tiers d’un moulin à vent à la Boutinière. Pour cela il doit « 2 sols 6 deniers de cens par an rendables en votre châtel du lieu de Languiller en chacune fête de Saint-Jean-Baptiste », et aussi « 2 chapons que prend et a accoutumé lever le seigneur baron des Essarts » (8). Souvenons-nous que la Boutinière dépendait de la seigneurie des Bouchauds, dont les revenus étaient partagés par moitié entre son propriétaire (Languiller) et son suzerain (les Essarts).

Porche de l’ancienne église de Belleville
À cette date la déclaration est rendue à « messire Léonor Chabot de Saint-Gelais chevalier seigneur de Jarnac au nom et comme tuteur ordonné par écrit de la personne et biens de demoiselle Marguerite de Belleville, comtesse de Cosnac, Belleville et Languiller ». Celle-ci était sous la tutelle du deuxième mari de sa tante, Marguerite de Durfort-Duras, cette dernière ayant épousé en premières noces un de ses oncles, Philippe de Belleville. Elle était devenue dame de Belleville et Languiller à la suite de son père, Charles de Belleville (1540-1583), qui lui-même avait succédé à Jules de Belleville. Charles de Belleville était le fils aîné du frère aîné de Jules de Belleville, Claude de Belleville (1507-1563). Néanmoins toutes les possessions de Languiller ne lui appartenaient pas, certains domaines étant toujours restés à la veuve de Jules de Belleville, Anne Goulard, faisant partie de son douaire probablement.

Marguerite de Belleville se maria peu de temps après cet aveu avec Emmanuel des Prez, marquis de Villars, dit de « Savoie » à cause de sa mère, celle-ci étant la fille d’Honorat II de Savoie, ayant épousé en 2e noces le chef de la Ligue catholique après 1588, Charles de Mayenne. Ce mariage consacrait le retour des Belleville dans les rangs catholiques, où combattait le mari.

Malheureusement la jeune mariée mourut sans postérité le 3 septembre 1599. Son mari vendit Belleville, Languiller et ses fiefs annexes (Les Bouchauds, le Coin Foucaud, etc.) en 1604 à une habitante de Fontenay-le-Comte, Marie du Fou. Au final, celle-ci récupéra semble-t-il tous les domaines ayant fait partie du Coin Foucaud et des Bouchauds.

En 1607, le seigneur de Saint-Fulgent fit à cette dernière une offre de foi et hommage pour ses droits à la Boutinière (9). Il s’agit de Jacques Bertrand « fils émancipé de Christophe Bertrand écuyer seigneur du Chastenay fils aîné et principal héritier de défunte demoiselle Charlotte Chasteigner ». Cela veut dire qu’il n’avait pas encore 25 ans. Il était le petit-fils de Gilles Chasteigner, le bénéficiaire de la donation de 1560. Sa mère s’était mariée en 1579 avec Christophe Bertrand, descendant d’une famille ancienne de nobles, ayant habité dans un village de Chauché, maintenant Saint-Denis-la-Chevasse, la Roche Boursaut (10)  liée avec les gentilshommes verriers du même nom établis à Dompierre-sur-Yon.

Jacques Bertrand était aussi seigneur en 1618 de la Vergne-Ortie, (acquise de la famille de Saint-Savin), située à Chauché, année où le seigneur de la Rabatelière lui rendit un aveu pour ses possessions dépendant de la métairie de la Fesselière, et incluses dans le tènement de la Landouinière de Chauché (11).

En 1600 la seigneurie de Saint-Fulgent était passée à René Aubert, seigneur de Garnaut, époux de Jeanne Chasteigner, la sœur de Charlotte Chasteigner. Dès 1606 elle revint à Jacques Bertrand, fils de cette dernière. Mais le changement ne fut définitif que par un acte de partage des biens avec Jeanne Chasteigner, fille puînée de Gilles Chasteigner, le 2 mars 1624.

L’acte de foi et hommage de Jacques Bertrand en parchemin de 1607 n’est pas totalement lisible à cause d’une grande tache en son milieu, mais on comprend qu’un problème existe entre le vassal et le suzerain. L’offre d’hommage est faite sous condition d’une main levée de biens saisis. Une allusion à un hommage antérieure à Anne Goulard, la deuxième épouse de Jules de Belleville est en partie indéchiffrable. Il y a un problème, même si on ne comprend pas bien de quoi il s’agit. Il a peut-être été aplani trois semaines plus tard, si l’on en croit l’aveu rédigé par Arnaudeau, le notaire de Saint-Fulgent, fait par le même Jacques Bertrand à la même Marie du Fou.

La Boutinière
Il y affirme qu’il « tient et avoue tenir à foi et hommage plain et à rachat quand le cas y advient par muance (changement) d’hommes selon la coutume du Poitou » les choses qui suivent : les droits de terrage à la Boutinière sur des champs qu’il énumère s’élevant au 1/6 des récoltes, les rentes de 40 boisseaux de seigle et 4 ras d’avoine à la Chevaleraye et trois septiers une mine de seigle, deux agneaux et autres droits sur la Javelière. Nous reconnaissons les redevances acquises en 1561, mais on remarque une précision : sur ces choses « ledit Bertrand tient et avoue tenir tout droit de basse juridiction et choses qui en dépendent » (12). Voilà qui consiste à affirmer sa seigneurie directe sur ces trois villages. Cet aveu a donc été « blâmé et rejeté » par Marie du Fou (13).

Et pendant ce temps comment réagissaient les tenanciers des biens roturiers ou censifs ? Dans une déclaration roturière de 1606, rédigée par deux notaires des Essarts, ils sont sept importants propriétaires à déclarer leurs domaines et les droits seigneuriaux auxquels ils sont assujettis. Leurs domaines sont situés à la Boutinière et à la Chevaleraye, mais aussi sur deux petits tènements voisins : les Suries et les Bruères (Voir les articles publiés en septembre 2015 : La Boutinière à St André Goule d'Oie, et octobre 2015 : La Chevaleraye et la Javelière). Pierre et Maurice Rabereul, Michel Chatry, Jacques Robin, Nicolas Cougnon, Florence Bergereau veuve de François Chatry, et Paynaud, déclarent leurs redevances dues au seigneur de Languiller.

Pour le tènement de la Boutinière dépendant des Bouchauds, ces « devoirs », comme on disait aussi, sont partagés par moitié entre Languiller et le baron des Essarts : 40 sols à la Saint-Jean-Baptiste, 4 boisseaux de seigle à la mi-août, 32 ras d’avoine à noël et 4 sols de rivage à Notre-Dame de septembre. Les teneurs rappellent le droit de terrage qu’ils payent au baron des Essarts et au seigneur de Saint-Fulgent par moitié.

Pour le tènement de la Chevaleraye dépendant du Coin Foucaud, les propriétaires déclarent pour mémoire la rente due au seigneur de Saint-Fulgent. Pour le tènement des Suries, dépendant aussi du Coin, ils déclarent une rente de 20 boisseaux de seigles, due alors à l’un des teneurs : Rabereul. Ce dernier la vendra plus tard à Pierre Moreau, son voisin du Coudray. Et pour le tènement des Bruères, dépendant aussi du Coin, on déclare une rente de 16 ras d’avoine due au seigneur de Languiller (14). Dans cette déclaration roturière, chaque seigneur est reconnu pour ses droits respectifs et ne s'y révèle pas de querelle entre eux.

Celle-ci apparaît après le rejet de l’aveu du seigneur de Saint-Fulgent au seigneur de Languiller en 1607. Aux assises de Languiller du début 1611, le premier reçut l’injonction de présenter une nouvelle déclaration. Il risquait la saisie et s’y résolut dans un texte du 8 juin 1611 (13). Et il cède du terrain, même s’il y rappelle, après avoir énumérer ses redevances et ses domaines, que ceux-ci sont tenus « avec tous droits de fiefs sur lesdites choses et lieux », faisant référence ensuite à la donation de 1560. Mais il qualifie son texte de « déclaration noble ». L’expression désignait la déclaration de biens nobles tenus sans foi et hommage du déclarant, qui n’était ni un aveu (pour des biens nobles tenus à foi et hommage par le déclarant), ni une simple déclaration roturière (pour des biens non nobles). Dans cette déclaration noble, le déclarant avouait tenir son bien noble sous l’hommage que rend son seigneur dominant (ici Languiller) au suzerain du fief (ici les Essarts). Par ces deux mots de « déclaration noble », le seigneur de Saint-Fulgent reculait dans ses prétentions à la possession de la seigneurie directe sur la Boutinière, la Chevaleraye et la Javelière. Celle-ci ne pouvait être déclarée en effet que dans un aveu.

Dans cette déclaration, le seigneur de Saint-Fulgent n’a toujours pas atteint l’âge de sa majorité et il a pour représentant spécial le notaire de Saint-Fulgent, maître Michel Arnaudeau. En face de lui, il y a la puissante Marie du Fou et ses conseillers de la baronnie de Mareuil, où elle séjournait quand elle n’était pas à Fontenay-le-Comte. Faisons connaissance avec elle.

Son père, François du Fou, avait été gouverneur et capitaine de la ville et château de Lusignan en 1531. Chef influent du parti huguenot, il rejoignit le prince de Condé à Orléans puis changea de camp. Il fut chargé plus tard par le roi Charles IX d'obtenir la soumission des Rochelais, mais il ne put aboutir.

Émilien Rorthay de Monbail : 
Ruines du château de la Boulaye
(Musée municipal de Fontenay-le-Comte)
Marie du Fou, qui avait deux sœurs, épousa d'abord en 1577, René de Talensac, seigneur de Loudrière, dont elle eut 2 enfants : René (marié en 1602 avec Françoise de Coligny, petite-fille de l’amiral), et Louise de Talensac (mariée en 1596 à René de La Lande) (15)Devenue veuve, Marie du Fou se remaria au temple de la Rochelle le 30 décembre 1585 avec Charles Eschallard, baron de Châteaumur et seigneur de la Boulaie (Treize Vents). Avec lui elle eut cinq enfants, dont l’aîné Philippe, qui lui succéda dans la possession de la seigneurie de Languiller.

Charles Eschallard fut un ami d’enfance du roi de Navarre. Il a été gouverneur de Fontenay et pays du Bas-Poitou dans le camp protestant de 1585 jusqu’à sa mort en 1594, et vice-amiral de Guyenne. Henri IV le couvrit d’honneurs et de récompenses : chevalier de l’ordre du roi, capitaine de 50 hommes d’armes de ses ordonnances, « conseiller du roi en tous ses conseils » et chambellan de sa majesté. Il mourut en juin 1594, en pleine reconquête du Bas-Poitou par les protestants.

Marie du Fou possédait en propre les terres et seigneuries de Champdolent (Charentes maritimes), Tour d’Oiré (Vienne) et Gauvinière. Elle avait l’usufruit des biens de son mari, Châteaumur et la Boulaie principalement. Après son achat de Belleville et Languiller, elle acheta en 1605 la baronnie de Mareuil et de la Vieille Tour. Elle était riche, énergique, habile et lettrée. Elle était en outre considérée non seulement parmi ses coreligionnaires, mais aussi chez les catholiques. Elle mourut à Mareuil le 12 août 1612.

Son fils, Philippe Eschallard, succéda à son père officiellement au poste de gouverneur de Fontenay avant sa majorité. Mais en réalité un lieutenant exerçait la fonction à sa place. On était au temps des offices publics, achetés et héréditaires. Sa mère Marie du Fou recevait les aveux et déclarations au nom de son fils, comme tutrice.

Rubens : couronnement de Marie de Médicis
Celui-ci fut lieutenant d’une compagnie de gendarmes de la reine Marie de Médicis, et « conseiller du roi en ses conseils d’État » (16). Il se maria avec Marie Hurault en 1604, fille de François et de Rachel de Cochefilet, celle-ci remariée ensuite au futur duc de Sully. Philippe Eschallard mourut tôt à Loudun le 13 avril 1616. Il avait eu Maximilien, Louise (mariée à Gabriel du Quesnel, marquis d’Allègre, sans enfant), Marie et Marguerite (religieuses par lettre de cachet au moins pour l’une d’elle). Ils étaient toujours protestants, et avec la disparition d’Henri IV les conflits reprirent. Les protestants devinrent de plus en plus en butte aux persécutions du pouvoir royal (17).







En 1614 le seigneur de Saint-Fulgent est seigneur de la Chevaleraye, Javelière et Boutinière 


Après le décès de son mari, Marie Hurault le remplaça pour recevoir les aveux et déclarations au nom et comme tutrice de son fils aîné Maximilien Eschallard.

Tout se passe comme si le seigneur de Saint-Fulgent en profita pour pousser son avantage. En 1614 il a atteint l’âge de la majorité et reçoit une déclaration de trois meuniers habitant le Coudray, et propriétaires d’un des deux moulins de la Boutinière. Il s’y affirme seigneur des fiefs de la Chevaleraye, Javelière et Boutinière (18). Certes, le seigneur de Languiller n’étant pas présent à l’acte, la manœuvre est facile. Et nos trois déclarants, Pierre Netraud, Maurice Rabereul et Pierre Ardouin n’avaient pas à s’occuper de la querelle des seigneurs.

En 1617, le seigneur de Saint-Fulgent demanda un délai, qui lui fut accordé, à l’Assise de Languiller, pour faire sa foi et hommage à Marie Hurault (19). Puis dans son aveu de 1618 il maintint sa position. Il fait écrire le texte par son notaire de Saint-Denis-la-Chevasse. Il y avoue tenir noblement ses domaines dans les trois tènements en question de Saint-André-Goule-d’Oie, « à foi et hommage plain et à rachat …. et à 6 deniers de service payables annuellement en chacune fête de Notre-Dame en août ». Ce n’est plus une déclaration noble, mais un aveu et dénombrement. Imperturbable, il énumère ses droits et leur provenance du don de 1560, comme un vrai possesseur de biens nobles que seraient devenus les tènements de la Chevaleraye, Javelière et Boutinière (20).

On ne connaît pas la réaction de Marie Hurault, et si elle émit un blâme comme l’avait fait sa belle-mère Marie du Fou sept ans plus tôt en 1611. On n’est pas sûr qu’elle se soit impliquée elle-même dans l’affaire. Elle affermait, comme c’était l’usage chez les nobles, sa seigneurie de Languiller et les seigneuries annexes des Bouchauds et du Coin à un bourgeois. C’est ce dernier qui gérait les droits seigneuriaux. Il payait un prix fixe convenu d’avance avec le seigneur, payable annuellement, et se chargeait sur la base du terrier et des papiers censaires, où tous ces droits étaient inscrits, de recouvrer les redevances. Au besoin il engageait des poursuites judiciaires à ses frais (Voir l’article publié sur ce site en mars 2014 : La ferme des Essarts (1570-1577). On a trouvé chez un notaire de Fontenay-le-Comte un bail à ferme en date du 4 juillet 1622, d’une durée de cinq années pour les seigneuries de Languiller, le Coin Foucaud et les Bouchauds. Le fermier est Michel Daviceau, sieur du Chiron, et le prix à payer est de 2 100 livres par an. C’est à lui qu’avaient affaire la presque totalité des habitants de Saint-André-Goule-d’Oie pour payer leurs droits seigneuriaux.

Ce n’est pas le fils aîné de Marie Hurault, Maximilien Eschallard, nouveau seigneur de Languiller et fiefs annexes, qui s’impliqua davantage à défendre ses droits face au seigneur de Saint-Fulgent. Lui aussi fut gouverneur et capitaine de Fontenay, puisque l’emploi était héréditaire. Il se converti au catholicisme, mais il n’est pas sûr qu’il faille donner à l’évènement une dimension religieuse profonde. Les pressions du roi devenaient de plus en plus fortes pour forcer les protestants à l’abjuration. Il y allait de leur maintien dans les emplois publics, par exemple. Dans son Rapport au roi sur l’état du Poitou, Colbert de Croissy écrit en 1664 : « Le marquis de La Boulaye, chef du nom d'Eschallard, a bien 30,000 livres de rente en fonds de terre en Poitou. Il est catholique et un des plus intéressés et échauffés au dessèchement des marais du Poitou. Il a épousé (1633) la fille du duc de Bouillon La Marck, qui a été seule cause qu'il a pris le méchant parti pendant les premiers troubles. De ce mariage il a deux enfants : l'aîné adopté par ledit feu seigneur de Bouillon, qui lui a fait porter le nom de comte de La Marck, qui a épousé une Saveuse, de laquelle il a eu de grands biens ; mais ils sont présentement séparés. Le second est appelé le chevalier de La Boulaie. »

P. Mignard : portrait deMazarin 
(musée de Chantilly)
Les troubles évoqués ici sont ceux de la Fronde qui opposa une partie de la noblesse et le parlement de Paris à Mazarin, premier ministre du royaume.
Le prévôt des marchands et les échevins de Paris demandèrent à Maximilien Eschallard, le 9 janvier 1649, de lever un régiment de mille chevaux en Bas-Poitou, avec ordre de l'amener dans la capitale. Mazarin avait fui la capitale et emmené la reine-mère et le jeune roi se réfugier à Saint-Germain quelques jours auparavant. Eschallard s'empressa d'obéir, et devint l'un des chefs les plus turbulents de la Fronde. Il fut même accusé d’avoir voulu assassiner le grand Condé sur le Pont Neuf.
Il vendit Languiller, ouvrant ainsi un nouveau chapitre dans la longue histoire des relations tumultueuses des seigneurs de Languiller et de Saint-Fulgent.

À suivre.






(1) Charles du Moulin, Le grand coutumier général, 1576, tome 2, Édition Bourdot de Richebourg, Nouveau coutumier général du Poitou, 1724, page 820.
(2) Archives de Vendée, G. de Raignac 8 J 100, dépouillement d’archives publiques et privées concernant les familles vendéennes vol. 4 vue 27 à 29/238.
(3) 150 J/A 12-7, abonnement du 25-6-1567 des droits de rachat du fief de la Blaire, tenu sous l’hommage de Languiller, au profit de Louis Chauvière, sieur de Beaupuy.
(4) Archives de Vendée, chartrier de la Rabatelière : 150 J/G 40, donation du 13-10-1560 du droit de retrait par Jules de Belleville à G. Chasteigner concernant la Boutinière et autres.
(5) 150 J/G 14, requête du 7-2-1697 de Marie Gazeau au tribunal de Fontenay, concernant le droit de fief du Pin.
(6) 150 J/G 40, donation de 1560 de J. de Belleville et aveu de Saint-Fulgent (Bertrand) en 1618 à Languiller à cause du Coin Foucaud et des Bouchauds pour les biens donnés.
(7) 150 J/B 3, acquisition du 25-8-1635 de Jarrie, Merlatière et Raslière par échange entre la Rochefoucauld et le seigneur de la Rabatelière.
(8) 150 J/G 58, déclaration roturière du 7-6-1595 de Maurice Rabereul à Languiller pour un moulin à vent de la Boutinière à cause du fief des Bouchauds.
(9) 150 J/G 40, offre de foi et hommage du 22-11-1607 de Saint-Fulgent à Languiller pour la Boutinière, mouvante des Bouchauds.
(10) Archives historiques du diocèse de Luçon, fonds de l’abbé Boisson : 7 Z 18-2, notes sur les Bertrand de Saint-Fulgent et de la Grassière.
(11) 150 J/C 24, aveu et dénombrement du 4-6-1618 de Charles Bruneau, seigneur de la Rabatelière, au seigneur de Saint-Fulgent, Chastenay et Vergne Ortie (Jacques Bertrand), à cause du fief de la Vergne Ortie (Chauché), pour raison du tènement de Landouinière (Chauché).
(12) 150 J/G 40, aveu du 15-12-1607 de Saint-Fulgent à Languiller pour droits à la Boutinière, Chevaleraye et Javelière, à cause du Coin Foucaud et des Bouchauds.
(13) 150 J/G 40, avis du 18-12-1713 actant un blâme du seigneur de Languiller sur l’aveu de 1607, et, aveu du 8-6-1611 de Saint-Fulgent à Languiller à cause du Coin Foucaud et des Bouchauds.
(14) 150 J/G 58, déclaration roturière du 1-6-1606 de 7 teneurs à la Boutinière, Chevaleraye, Suries et Bruères à cause du Coin Foucaud et des Bouchauds.
(15) Laurent Blanchard, À La Rochelle entre sa foi et son roi, Monsieur de Loudrière (c.1580-1628), Éditions Ampelos, 2018, page 11 et s.
(16) 150 J/G 113, aveu du 9-9-1622 de Sébastien Masson à Languiller pour la Jaumarière et les Ségoninières.
(17) Eugène et Émile Haag, La France protestante, 1853, tome 4, page 543.
(18) 150 J/G 58, déclaration roturière du 2-7-1614 de 3 teneurs à Saint-Fulgent pour un moulin à vent de la Boutinière à cause des fiefs de la Chevaleraye et Boutinière (sic).
(20) 150 J/G 40, aveu du 27-3-1618 de Saint-Fulgent à Languiller pour ses droits seigneuriaux sur la Boutinière, Chevaleraye et Javelière.

Emmanuel François, tous droits réservés
Novembre 2015, complété en janvier 2023

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