vendredi 1 mai 2020

Les seigneurs de Languiller (1300-1603)


Languiller
En arrivant au village de Languiller près de 3 kms après le bourg de Chauché en direction des Essarts, on comprend la vocation militaire de cette ancienne seigneurie, située sur le territoire de l’ancienne paroisse de la Chapelle de Chauché. Le ruisseau de la Petite Maine y décrit un méandre pour contourner le coteau qui le domine à pic. Un pont, qui n’est pas le premier depuis l’époque de la voie romaine, permet de passer le ruisseau. Sur le coteau a été bâti le logis de Languiller au 17e siècle, toujours debout, antique témoin d’une longue histoire. Avant lui une « forteresse » avait existé dès le Moyen Âge, dont il ne reste plus rien. On se demande si elle n’a pas fait partie du réseau de points fortifiés construits par les barons des Essarts, probablement au 10e siècle, pour faire face aux invasions vikings, ceux-ci établis à Mareuil en 877 (1).

Dans le premier dénombrement lu de la baronnie des Essarts à Thouars en 1597, la seigneurie de Languiller est tenue à foi et hommage lige et à droit de ligence de 40 jours (au 16e siècle la ligence était tombée en désuétude depuis longtemps), et à rachat par mutation de vassal. Elle comprend « l’hôtel et appartenances dudit lieu de Languiller et fief d’icelui, la moitié du fief et seigneurie des Bouchaud et les fiefs du Coin Foucaud (devenu le Coin à Saint-André), Pothé, Terroil, Ramée et Vignault (Essarts), avec leurs appartenances, droits et émoluments d’iceux, se tenant aux paroisses des dits Essarts, Saint-André-Goule-d’Oie, Chauché et Chavagnes, lesquelles choses peuvent valoir l’an dudit rachat 100 écus sol » (2). C’est le plus important fief vassal des Essarts, avec Aubigny et le Breuil Nicou (Sainte-Cécile). Linières et la Boutarlière ne sont évaluées ensemble qu’à 55 écus. Avec ses seigneuries annexes du Coin Foucaud, des Bouchauds et du fief Pothé, Languiller étendait en 1550 sa mouvance sur la quasi-totalité du territoire officiel de la paroisse de Saint-André-Goule-d’Oie, et ce jusqu’à la Révolution au terme du régime féodal. Nous allons remonter au plus loin possible dans le temps pour connaître les seigneurs de Languiller. Il ne paraît pas que l’orthographe de son nom ait évolué dans le temps, mais a seulement subi parfois les caprices de certains scribes qui ont écrit l’Anguiller.

Les Sainte-Flaive (1300-1520)


La généalogie de cette famille a fait l’objet d’une synthèse par Guy de Raignac en fouillant les sources disponibles, car les archives des Sainte-Flaive ont disparu avec l’ancien château de Sigournais. Les travaux de G. de Raignac sont conservés aux Archives de la Vendée (3).

Regnaut de Sainte-Flaive (v1285-v1340), seigneur de Sainte-Flaive (Sainte-Flaive-des-Loups), est devenu seigneur de Languiller grâce à la dot de sa femme, avec qui il s'est marié vers 1310 (4). Avant lui on ne sait pas faire le récit de sa famille. On note néanmoins que le 22 mars 1285 un Pierre de Sainte-Flaive reçut la croix pour le pèlerinage d’Aragon entre les mains de l’évêque de Nantes, avec Girard II Chabot et quelques autres (c’était pour aller défendre le tombeau de saint Jacques de Compostelle contre les sarrasins occupant alors l’Espagne).

La femme de Regnault de Sainte-Flaive était Denise Guichard, fille de Robert Guichard (mort vers 1340) (4), seigneur de Languiller, et d’Armise Boissard probablement dame de l’Aublonnière (Sainte-Cécile). Ce Robert Guichart avait une obligation de ligence de 40 jours par an envers le baron des Essarts, si l’on en croit un aveu de Languiller écrit en 1550 (5). Il s’accomplissait dans une maison d’armes près du château des Essarts, appelée maison à ligence, qui a été démolie, et l’espace a été envahi par l’eau d’un étang nouvellement aménagé. On ne sait pas de quand date cette transformation, et donc si Robert Guichart a connu la maison à ligence.

C’est lui qui avait fondé une chapelle dans l’église Notre-Dame des Essarts, et sa femme en avait aussi fondé une dans l’église de Sainte-Cécile peu avant 1355, dépendant de l’abbaye de Saint-Michel-en-l’Herm. Elle possédait aussi des terres dans les châtellenies de Palluau et de Châteaumur (6).

Denise Guichart avait d’abord épousé Geoffroy de Volvire avant 1300, dont elle eut des fils, (on connaît Denis, Guyot et Maurice de Volvire). Puis elle se remaria avec Regnault de Sainte-Flaive. Ensemble ils eurent 4 fils : Jean (aîné sans postérité), Pierre, Thibaut et Raoul (sans postérité).

Pierre de Sainte-Flaive (v1320-av1363), seigneur de Sainte-Flaive et de Languiller.
Deuxième fils de Regnault de Sainte-Flaive et de Denise Guichart, on ne connaît pas sa femme. Ils eurent 2 fils : Jean et Pierre (ou Perrot).

Bataille de Crécy (1346)
Le 18 septembre 1347 et le 22 octobre 1349, Pierre de Sainte-Flaive jouissait de 600 livres de rente sur Beauvoir et Prigny. Ces villes étaient maintenant aux Anglais. En compensation de cette perte de revenus, et pour le rachat de ses 2 frères prisonniers, le roi Philippe VI lui donna 500 écus. La guerre de Cent ans venait de commencer en 1337, et la première grande défaite française venait d’avoir lieu en 1346 à Crécy.

Thibaut, son frère né vers 1320, épousa Lettice de Parthenay, et fut l’auteur de la branche des Sainte-Flaive de l’Aublonnière. Ils eurent au moins une fille, Catherine, qui épousa avant 1400 Guillaume de Vivonne seigneur de la Tour Chabot (Niort). Celui-ci était le fils de Renaud de Vivonne, baron des Essarts, marié à Catherine d’Ancenis. Entre le suzerain et le vassal les liens féodaux à cette époque se doublaient de liens familiaux, soulignant l’importance des seigneurs de Languiller.

En 1364, des descendants de Regnault on ne trouve plus que Thibaut son 3e fils et les deux fils de Pierre : Jean et Pierre.

Pierre de Sainte-Flaive ordonna dans son testament la fondation d’une chapellenie dans une église de Luçon sous l’invocation de saint Mathurin. La chapelle existait en 1374, dotée de la somme importante de 100 livres par an. L’église a depuis disparu (7).

Jean de Sainte-Flaive (v1340-v1375), seigneur de Sainte-Flaive et de Languiller, fils de Pierre. Il épousa Jeanne de Brillouet, dame de Saint-Étienne-de-Brillouet. Elle obtint de sa sœur Marguerite le fief de Saint-Martin-Lars.

Jean de Sainte-Flaive fut fait chevalier en 1363. Le 3 novembre 1371, lui et sa fille sont partisans de l’Angleterre pendant la guerre de Cent Ans. En conséquence, ses biens dans l’île de Bouin sont confisqués par le roi de France. Il est mort entre 1372 et 1380 selon G. de Raignac. D’ailleurs Jeanne de Brillouet se remaria avec Léonnet de Pennevaire, un Anglais de marque fait prisonnier en 1372 et racheté par le duc de Berry, qui en fit son écuyer de corps et le désigna en 1374 comme châtelain de Lusignan. Cette position favorable aux Anglais s’opposait à celle du baron des Essarts, Savary III de Vivonne (v1300-1367), resté fidèle au roi de France, y compris quand le Poitou passa aux Anglais par le traité de Brétigny (10 et 15 mai 1360) et la paix de Calais (24 octobre 1360). Ne voulant pas rendre hommage au représentant du roi d’Angleterre, il fut relancé mais persista dans son refus apparemment, ce qui fut exceptionnel parmi les seigneurs du Poitou (8).

En 1372 Jean de Sainte-Flaive, céda le tènement de la Milonnière à Saint-André-Goule-d’Oie à Jehan de la Milonnière et à Jean Gillon des Gats (9). Ce tènement appartenait à la seigneurie du Coin Foucaud, dont il était possesseur probablement depuis peu.

Jean de Sainte-Flaive et Jeanne de Brillouet eurent pour enfants, Jean et Isabeau.

Pierre ou Perrot de Sainte-Flaive (?-av1414) était le frère de Jean marié à Jeanne de Brillouet. Il lui succéda comme seigneur de Languiller, et il en rendra aveu en 1380 et 1402. Il reçut des aveux de la Chapelle Begouin et de la Barotière en 1380 et 1402 (10).

Suivant la coutume en vigueur en cette partie du Poitou (appelée viage), après sa mort cette possession de Languiller revint aux descendants de son frère aîné.

Il était lui aussi du parti des Anglais et défendit en particulier le fort de Chitré (sud de Châtellerault) contre du Guesclin. Celui-ci confisqua alors une partie de ses biens, au profit des partisans à sa solde, et cette confiscation fut confirmée en 1373.

Jean de Sainte-Flaive (v1370-v1441), seigneur de Sainte-Flaive et de Languiller, La Motte du Luc, du chef de Sainte-Flaive et de Saint-Étienne-de-Brillouet et de Saint-Valérien, du chef des Brillouet, et de la Moricière (Saint-Philbert-de-Grand-Lieu). Il était le fils de Jean et de Jeanne de Brillouet, succédant à son oncle Pierre. Il rendit aveu pour Languiller en 1414 aux Essarts et en paya le rachat (11).

Le Coin en 2018
Il rendit aveu pour le Coin, seigneur de près de 70 % du territoire de la paroisse de Saint-André-Goule-d’Oie, vers 1420, à Richard de Bretagne, baron des Essarts. Mais déjà, il avait rendu un premier aveu vers 1404 pour le Coin, l’importante seigneurie ayant le droit de fief sur une grande partie des terroirs de la paroisse de Saint-André-Goule-d’Oie (12). Déjà son père avait arrenté en 1372 des terres dans cette paroisse appartenant au Coin, comme on l’a vu plus haut. Il s’en suit qu’on a des informations sur certains fiefs et tènements de la paroisse remontant au début du 14e siècle, les plus anciennes jusqu’ici connues. On y apprend aussi que le père de ses prédécesseurs dans la possession de la seigneurie du Coin s’appelait Jean Allaire, vivant aux environs de 1300 à 1350 au plus tard.

En 1396 Jean de Sainte-Flaive apparaît comme seigneur du fief Goyau (Mouchamps), dépendant du château de Vendrennes. Déjà on trouve un Thibaut de Sainte-Flaive, chevalier seigneur de l’Aublonnière et du fief Goyau, qui reconnaissait devoir le 3 avril 1362 sept setiers de seigle de rente à l’abbaye de la Grainetière. On ne sait pas comment ce petit fief entra en leur possession. En 1557 Claude de Belleville, seigneur de Languiller, échangea avec la femme de Jean l’Archevêque, des seigneurs de Mouchamps, la moitié de la seigneurie de Bourneau contre le fief Goyau (13). Dans les archives de la Rabatelière, il existait encore dans les années 1960 « un cartulaire du Coin Foucaud et du fief Goyau gros cahier de parchemin (mauvais état) pour la période du début du 15e siècle », suivant l’indication de l’historien et notaire Constant Gourraud de Chavagnes, datée du milieu du 19e siècle, et relevée par Amblard de Guerry (14). Les notes de ce dernier nous renseignent ainsi sur les débuts de l’histoire connue de Saint-André-Goule-d’Oie, le cartulaire étant désormais introuvable.

Jean de Sainte-Flaive se maria au moins deux fois :
-          Avant 1420 avec Béatrix Benette, dont il eut en toute probabilité Philibert et François.
-          Avant 1431 avec Marguerite Dupas (ou du Pont).

En 1421, Jean de Sainte-Flaive et Béatrix Benette sa femme, sont exécuteurs testamentaires d’autre Jean de Sainte-Flaive, seigneur de l’Aublonnière, fils de Thibaut de Sainte-Flaive et de Lettice de Parthenay. Les héritiers sont ses neveux Renaud et Jean de Vivonne et leur sœur, enfants de Catherine de Sainte-Flaive et de Guillaume de Vivonne. En 1437 ces héritiers vont céder au seigneur de Languiller les droits qu’ils peuvent avoir du fait de leur oncle sur les seigneuries de Sainte-Flaive, le Luc et Beaufou.

Le 5 janvier 1431, Jean de Sainte-Flaive, seigneur de Languiller, et Marguerite Dupas sa 2e femme, se font une donation mutuelle. Par cet acte on voit qu’ils demeurent en général en leur château de Languiller, et que leurs biens meubles y ont été pillés à la suite « d’une venue d’Écossais ». On voit là le signe des combats autour des Essarts entre les soldats d’Isabeau de Vivonne et ceux de Richard d’Étampes pour la possession du château des Essarts. À moins qu’il ne s’agisse d’une de ces tristement célèbres « grandes compagnies » sévissant à la fin de la guerre de Cent Ans. Si le logis de Languiller, dépendant des Essarts, a souffert de ces combats, qu’en a-t-il été à la Mancellière, au Coudray et à Linières ? On sait que le château du Coin, lui, était en ruines en 1404 (15).

En 1437 il acheta la moitié de la seigneurie des Bouchauds par échange avec Berrand de Pouez (16). Elle étendait sa mouvance à Saint-André sur la Mancellière, le Plessis-le-Tiers, la Racinauzière, la Maigrière, la Roche Mauvin, la Boutinière, la Bequetière (proche de la Brossière).

Jean de Sainte-Flaive rendit un aveu et dénombrement détaillé de la terre et seigneurie de Sainte-Flaive et des dépendances, mouvant de la Roche-sur-Yon, en 1417, à Louis d’Anjou, roi de Sicile et de Jérusalem, seigneur de la Roche-sur-Yon (17). Il rendit aussi en 1439 un aveu à la seigneurie de Vendrennes pour le fief Goyau (Mouchamps). Son décès est intervenu un peu avant 1443, date du rachat à payer à Palluau suite à son décès (18).

Philibert de Sainte-Flaive (v1419-v1455), seigneur de Languiller, Saint-Valérien, Fief Goyau et le Four du Poiré, aussi de Sainte-Flaive même si les actes ne le mentionnent plus. Il épousa le 4 février 1432 Françoise de Beaumont, dame de Sigournais, fille de Guy de Beaumont, seigneur de Bressuire, et de Marie Chabot. À cette occasion il reçut de son père la terre et l'hôtel noble de Saint-Martin-Lars en la châtellenie de Vouvant, estimée 200 £ de rente (19).

Par son mariage, Philibert va devenir seigneur de Sigournais, dépendant de Thouars. Cette seigneurie comprenait un fief à la Jaudonière, deux autres à Saint-Philbert-de-Pont-Charrault et quelques droits sur Saint-Mars. Philibert de Sainte-Flaive, restaurera et agrandira le vieux manoir de Sigournais et en fera sa principale demeure. Le logis de Languiller fut alors habité par son fermier général ou par ses officiers.

Il entra en conflit en 1454 avec l’évêque de Luçon pour la nomination du chapelain de Languiller en la chapelle de l’église Notre-Dame des Essarts. Philibert voulait y désigner son propre fils, Placide. Il essuya d’abord un refus, y compris de l’archevêque métropolitain de Bordeaux, mais finalement Placide fut fait chapelain de la chapellenie de Languiller en l’église des Essarts.

Philibert de Sainte-Flaive eut de son mariage : Guy ou Guyart, Placide, prêtre, Catherine, qui en 1454 épousa Jean Chabot, écuyer seigneur de la Turmelière.

Guy de Sainte-Flaive (v1432-v1499), seigneur de Sigournais, Languiller, Sainte-Flaive et fief Goyau. Il rendit aveu de Sigournais le 26 janvier 1456.

Louis XI
En 1480 Guy de Sainte-Flaive fut "commis à conduire les nobles et non nobles des bailliages de Fontenay-le-Comte et la Roche-sur-Yon au voyage de Bourgogne" par monseigneur de Bressuire, chef et capitaine général de ces nobles. On était en plein conflit du roi Louis XI contre la maison de Bourgogne. Il a été aussi lieutenant du baron des Essarts (dit seigneur de l'Aigle, c'est à dire Jean III de Brosse) pour conduire les nobles du pays de Poitou en l'armée du roi au voyage d'Amiens. C'est à ce titre qu'il signa le 13 juin 1471 un certificat autorisant Jean de Vaugiraud, seigneur de Logerie à Bazoges-en-Paillers, à se faire remplacer pour ce voyage par Jacques Glahet, écuyer (20).

Guy de Sainte-Flaive est dit patron de la chapellenie de Languiller le 27 janvier 1491, « autrefois desservie à l’autel de la chapelle Notre-Dame, près et touchant l’église Saint-Pierre des Essarts, mais elle est maintenant en la chapelle de l’hôtel de Languiller, près de l’autel de Sainte-Flaive ». Il avait beau habiter Sigournais, ce déplacement de chapelle à Languiller est significatif de l’honneur qu’elle représentait chez les nobles.

Guy de Sainte-Flaive se maria deux fois :
-          À Jeanne Boutier dame de Beaulieu et de Pimpean à Saint-Philbert-de-Grand-Lieu. Elle était fille de Jean Boutier, seigneur de Beaulieu-sous-la-Roche et de Jeanne de Villeneuve. Il aurait été également seigneur de la Combe, possession reprise ensuite par Guy de Sainte-Flaive. Jeanne Boutier meurt le 1e novembre 1476 et sera inhumée en l’église de Sigournais.
-          Avant 1480 à Robinette de Coningham, veuve de N de Puygiraud.

Il eut du 1e mariage :
-          Jacob qui suit
-          Jacquette qui épousa Guyon de Rezay, écuyer, seigneur de la Merlatière, la Jarrie et Saint-Fulgent, fils de Martin de Rezay.
-          Françoise qui épousa le 3 janvier 1481 René de l’Herbergement, seigneur de l’Herbergement-Ydreau (l'Oie), fils de Jacques, lui-même bâtard légitimé de Georges de la Tremoïlle et de Thomine Jousseaume. Le fils de ce dernier héritera de la vicomté de Thouars.
-          Anne qui épouse Julien d’Avaugour. Elle est dite dame de Saint-Laurent-de-la-Salle.
-          N épouse de N de Plouer, seigneur de la Bastardière en Retz

Du 2e mariage est née Catherine, dame de la Roche Baraton, qui se maria deux fois : 1° à Jean de Villeneuve en Anjou, dont le fils Jean de Villeneuve épousa Catherine de Daillon, et Marguerite qui épousa le 22 août 1519 Antoine de L’Esperonnière ; 2° à Hervé d’Aubigné en 1509, seigneur de la Jousselinière et de la Roche Mauvin (Saint-André).

Le 8 août 1488 Guy de Sainte-Flaive reçut un hommage de Milles de Puitesson (21).

Jacob de Sainte-Flaive (v1460-a1497), seigneur de Sigournais, Languiller, Beaulieu et Pimpean. Il épousa Marguerite du Fou (seigneurie du Pont en Bretagne) vers 1480. Il obtint en juillet 1478 une rémission pour le meurtre de Jean de Moyennes, avec lequel il s’était querellé pour une question d’argent. Sa victime l’empêchait, prétendait-il, d’emprunter une somme dont il avait besoin pour s’équiper et se mettre en état de se présenter à la convocation de l’arrière-ban du Poitou (22). Jacob de Sainte-Flaive dut mourir peu de temps après son père et en tout cas avant 1497. Sa veuve lui survécut et devint tutrice de leur fille unique, Jacquette. À ce titre elle rend aveu pour Sigournais au vicomte de Thouars le 6 décembre 1497, et pour Languiller au baron des Essarts en 1498. Dans un acte de foi et hommage le 12 avril 1519 pour la Boninière (Saint-André-Goule-d’Oie), elle est dite dame de Languiller, Sigournais et Beaulieu, « veuve de feu messire Jacob de Sainte-Flaive, en son vivant chevalier seigneur des dits lieux, au nom et comme tutrice naturelle de puissante damoiselle mademoiselle Jacquette de Sainte-Flaive sa fille et dudit feu monseigneur » (23).

Ce texte pourrait laisser croire que le mariage de Jacquette de Sainte-Flaive avec Jean de Belleville, eut lieu après cette date de 1519. Pourtant les écrits historiques situent ce mariage en 1506. Et on a la naissance de deux de ses enfants en 1510 et 1520. Il faut donc déduire de l’aveu de la Boninière que le texte recopiait un texte précédent, sans mise à jour, une mauvaise habitude qu’on repère parfois comme ici. 

Dans les possessions de Languiller, la petite seigneurie de Languiller du Luc, située aux Lucs-sur-Boulogne, n’est pas citée habituellement par les notaires. On l’a notée ci-dessus dans les possessions de Jean de Sainte-Flaive (v1380-v1441), appelée La Motte du Luc. Pourtant, son registre de tenues d’assises est bien complet dans les archives de Languiller du chartrier de la Rabatelière pour la période de 1498 à 1517, au temps de Marguerite du Fou (24). Rappelons que les Lucs-sur-Boulogne ont réuni en 1801 Saint-Pierre-du-Luc et Note-Dame-du-Petit-Luc. La cure de Saint-Pierre-du-Luc est mentionnée dans le pouillé de l’évêché de Luçon selon l’extrait Dom Fonteneau au 18e siècle. Il y avait à côté un prieuré du même nom au Grand Luc, désignant ainsi le bourg actuel, qui dépendait de l’abbaye de Sainte-Croix-de-Talmond. Le village du Petit Luc était, lui, situé sur la paroisse de Note-Dame-du-Petit-Luc. Dans ses chroniques paroissiales, l’abbé Aillery indique il y a plus d’un siècle, qu’il « existait autrefois sur le territoire du Petit-Luc, un ancien château nommé Languiller, placé environ à cent pas des rives de la Boulogne ; il n'y a plus, à la place qu'il occupait, qu'un énorme tas de décombres nommé la Motte. Il n'y a pas longtemps que le propriétaire actuel de ce terrain, en y faisant des fouilles, y a trouvé de fort belles marches d'escalier qu'il a employées à d'autres constructions. Sous les débris de cet ancien château, il existe un vaste souterrain ou chemin couvert qu'on prétend passer au-dessous de la rivière. » (25) Ainsi, le registre d’assise vient compléter les informations recueillies par l’abbé Aillery en son temps.


Les Belleville (1520-1604)



Les Harpedanne-Belleville sont originaires d'Angleterre, venus dans le Poitou se battre contre les Français pendant la guerre de Cent Ans en la personne de Jean Ie Harpedanne (v1330-1389). Son tombeau est à Westminster. Son fils Jean II Harpedanne (1363-1434) fut élevé par son oncle Olivier V de Clisson, le connétable de France qui succéda à Du Guesclin. Comme lui il se rangea du côté du roi de France, et il récupéra ainsi les biens confisqués à son père et à son oncle. En épousant Jeanne de Clisson, son père était en effet devenu baron de Montaigu, celle-ci étant la fille de Maurice IV de Montaigu, Belleville et Palluau. C'était la fameuse Jeanne de Belleville épouse du félon Olivier IV de Clisson qui mourut décapité. Jean II Harpedanne eut la Lande, Saint-Hilaire-le-Vouhis, Mareuil en Poitou, Cosnac (Saint-Thomas-de-Conac), et Mirambeau en Saintonge (Charente-Maritime). Par suite d’une transaction en 1408 il eut Montaigu et Belleville. Il représenta le parti français en 1402 au fameux combat des chevaliers opposants Français et Anglais dans la tradition médiévale, dit des Sept, à Montendre.

Château de Montendre
Son fils Jean III (1408-1468) vécut jeune avec son père dans l’entourage du roi de France. Il épousa en 1428 Marguerite de Valois, fille naturelle légitimée du roi Charles VI et de sa maîtresse Odette de Champdeniers. Le roi étant fou (vers 1400), pour éviter qu’il ne blesse la reine (Isabeau de Bavière), on lui amenait une fille appelée la petite Reine (Odette de Champdivers), avec qui il eut Marguerite de Valois. Avec son mari Jean III Harpedanne, celle-ci fut couverte d’or bien sûr à cette occasion. Il était probablement à Chinon quand Jeanne d’Arc s’y présenta en 1429. Les biographies intéressantes de Jean Ier, Jean II et Jean III Harpedanne se trouvent dans le dictionnaire des Vendéens sur le site des Archives de la Vendée (ouvrir l’onglet « découvrir », puis « dictionnaires de la Vendée »). Jean III Harpedanne et Marguerite de Valois eurent : Jean, doyen à Bourges et protonotaire apostolique, Louis, seigneur de Montaigu et Belleville, Gilles, seigneur de Cosnac, Jacques, seigneur de d'Andilly, Antoine, marié à Antoinette de Clermont, dame de Surgères, et Marie, mariée à Bertrand l'Archevêque. Avec lui la famille changea de patronyme, abandonnant le nom d'Harpedanne pour prendre celui de Belleville.

Jean IV de Belleville (1480-après 1528)
Il était fils de Gilles de Belleville (1433-1503), seigneur de Cosnac, et de Guillemette de Luxembourg-Fiennes (1442-1500). Celle-ci était veuve d’Aimé de Sarrebruck au moment de son mariage avec Gilles de Belleville. La baronnie de Montaigu fut rétrocédée à ce dernier, auquel les premiers aveux lui furent rendus en 1499. Il fut conseiller et chambellan du roi et grand bouteiller de France. Jean IV de Belleville était donc le le petit-fils de Jean III de Belleville. Se femme Jacquette de Sainte-Flaive lui apporta en dot au jour de leur mariage en 1506 Sigournais, Languiller, Beaulieu et Pimpéan. Son frère Guy fut seigneur de Miranbeau et son autre frère, Louis, fut seigneur de Vendrennes (Vendée). Il eut deux soeurs : Philippa et Catherine.

Les relations des Harpedanne-Belleville avec les habitants de Montaigu avaient été houleuses au temps de Jean III, lequel avait pourtant créé en 1438 la collégiale Saint Maurice installée dans la chapelle du château, et devant entretenir une école, que sa deuxième femme, Jeanne de Blois, dota d’une rente de 110 livres. Cette rente fut léguée à une nièce de Jeanne de Blois, Nicole de Blois-Châtillon, baronne des Essarts, qui la refusa. Mais par arrêt du parlement de Paris en 1465, elle y fut contrainte. Pour s’en libérer elle constitua le fief des Essarts de la Marche (situé au nord de Montaigu et au sud avec le bourg de Chavagnes-en-Paillers) au profit du chapitre de Saint-Maurice. Louis XI approuva cette cession du fief en paiement de la rente. Dans la mouvance de ce fief il y avait la Robretière et le bourg de Chavagnes-en-Paillers, dont le propriétaire, le seigneur de la Rabatelière, les tenait à foi et hommage plain et rachat du chapître de Montaigu (26).

Jean IV de Belleville vendit Montaigu et acheta Chantonnay et Puybelliard en 1517. La baronnie de Montaigu était venue à la possession du fils aîné de Jean III de Belleville, Louis Ier. Mais le roi de France Louis XI la lui acheta en 1473 moyennant 10 000 livres, l’échange d’autres seigneuries (Evreux, Montmorillon) et d’un droit de traite (douane) à Cosnac (petit-port sur la Gironde). Louis 1er de Belleville garda néanmoins quelques paroisses dans la châtellenie de Montaigu comme Chavagnes et les Brouzils, la Boissière, la Copechagnière, Saint-Denis et Saint-Fulgent, et divers hommages (27). Louis 1er mourut l’année d’après et son fils unique, Louis II, en 1492. Le roi de France voulait se servir du château de Montaigu comme base de défense sur son flanc sud contre le remuant duc de Bretagne. Le vendeur se réservait néanmoins l’hommage des fiefs en dépendant aux alentours. Après la paix scellée entre le duc de Bretagne et le roi de France, Montaigu fut rétrocédée à Gilles de Belleville en 1491, frère puîné de Louis. Son fils Jean IV de Belleville vendit la baronnie à Louis II de la Trémoïlle le 19 novembre 1517 moyennant 80 000 livres et prit pour 20 000 livres les terres de Puybelliard et de Chantonnay (28). Celles-ci furent réunies avec Sigournais et plus tard érigées en baronnies.

Jean IV de Belleville et sa femme Jaquette de Sainte-Flaive firent une transaction le 31 décembre 1517 avec Catherine de Sainte-Flaive et son mari, Hervé d’Aubigné, sur la succession de Guy de Sainte-Flaive, père de Catherine et grand-père de Jacquette. D’Aubigné eut la seigneurie de Châtonay-Luncanas et les biens de la Chapelle-Thémer (29).

Jean IV de Belleville mourut après 1528, année où il recevait un aveu de Jeanne Dorin à Languiller pour la Robinerie de Chauché (30). Avec Jacquette de Sainte-Flaive il eut : Claude, Suzanne, Jules, Renée et Anne. 


Claude de Belleville (1507-v1563).

Château de Cosnac en ruine
Claude de Belleville fut comte de Cosnac, seigneur de Sigournais, Chantonnay, Puybelliard, Sainte-Flaive, Languiller, Belleville. Il est mort à Sigournais âgé de 56 ans, ce qui laisse supposer qu’il y vécut de préférence à Languiller. Le poète Jacques Bereau composa son épitaphe. Il embrassa d’abord le calvinisme, ainsi que son frère Jules, mais il paraît l’avoir abandonné à la fin de sa vie.

Il se maria deux fois. D’abord avec Jeanne de Durfort-Duras le 21 novembre 1541 (dans certaines biographies Claude est appelé Charles, ou confondu avec le fils). Ses enfants furent : Charles, Philippe, Marguerite et Renée. Il se maria une deuxième fois avec Françoise de Leffe le 15 mai 1553, avec qui il eut : N. décédé en 1563, Jeanne, née en 1562, qui épousa Charles de la Mothe Fouqué, et Jean, né en 1564.

Claude de Belleville a donné sa procuration pour faire l’hommage à Thouars de Chantonnay et Puybelliard les 25 avril et 14 décembre 1547 (31). Dans la réunion des trois États du Poitou pour l’adoption de la coutume du comté, le procès-verbal du 15 octobre 1559, fait état de « messire Claude de Belleville, chevalier, seigneur dudit lieu, représenté par ledit Poupet » (32).

Suzanne de Belleville (?-1570)
Elle épousa en 1530 Charles de Coucys (1492-1565), seigneur de Burie, Gémozac, Briaigue-en-Pontois, Saint-Sulpice et Villars. Elle était la sœur de Claude ci-dessus et lui succéda à Languiller. Quoique le partage des biens entre les enfants de Jean IV de Belleville et de Jacquette de Sainte-Flaive semble avoir fluctué, il parait probable que Languiller fut partagé un temps entre elle et son frère Claude. On voit en effet un aveu rendu en 1542 à Languiller au seigneur Charles de Coucys à cause de sa femme, par André Jarnigaud, pour raison de diverses redevances dans les tènements de la Benetiere, Limouzinière, Girardière et Vrignonnière de Chauché (33). Un autre aveu par le seigneur de la Rabatelière a été rendu au même pour le même objet en 1546 (34).

Charles de Coucys était vassal et proche de François Ier, et de sa sœur Marguerite de Navarre dont il fréquenta la cour à Pau et à Nérac, et parent par alliance de Brantôme et de Montaigne. Capitaine de gens d’armes, chevalier de l’ordre du roi, il fut lieutenant-général en Guyenne à deux reprises entre 1542 et 1565. Dans cet emploi il accomplit une mission de pacification en de septembre à décembre 1561 dans l’Agenais, accompagné par le célèbre écrivain humaniste Étienne de La Boétie (35). Seigneur humaniste et tolérant lui aussi, Charles de Coucys tenta avec d’autres, mais sans grand succès, d’éviter la guerre civile puis d’en atténuer les effets. Il fut capitaine de 40 lances, puis en 1540 de 50 hommes d'armes des Ordonnances du roi (36). Il mourut en 1565, et son épouse, Suzanne de Belleville, cinq ans plus tard. Les commentaires de son rival, Blaise de Monluc, paraissent injustes à son biographe Michel Lauraine.

Jules de Belleville (av1528-1582). 
Lui aussi fut seigneur de Languiller avant la disparition de sa sœur Suzanne ci-dessus, mais peut-être s’était-il partagé certains fiefs annexes. Il reçut en effet un aveu en 1561 pour le fief Toillet (à la Brossière de Saint-André-Goule-d’Oie) à cause du Coin Foucaud, seigneurie annexe de Languiller (37).

Il épousa d’abord Jeanne du Bouchet, fille de Charles du Bouchet, seigneur de Puy Greffier (Saint-Fulgent), celui-ci frère du célèbre chef protestant Tanneguy du Bouchet (1484-1569). Charles du Bouchet s’est marié 3 fois, d’abord avec Jeanne du Bellay avec qui il eut Jeanne (épouse de J. de Pierres), Françoise (épouse d’Artus de Cossé) et d’autre Jeanne (épouse de Jules de Belleville). Avec sa 2e épouse, Marie de Fonsèques il eut Louis et Françoise, et avec sa 3e épouse il eut Lancelot (autre chef protestant passé à la postérité).

Jules de Belleville résida dans sa jeunesse avec ses parents à Cosnac sur les bords de la Gironde. En décembre 1560 il demeurait à Languiller (38), qui resta son point d’attache en dehors de ses nombreuses pérégrinations militaires et diplomatiques. Ainsi en 1575 il est à la Rochelle, où il constitue comme procureur spécial devant un notaire de la ville, Me René Daviau, pour le représenter dans une vente de droit de rachat du fief de la Blaire, paroisse de l’Airière, devenue La Ferrière (39). Dans certains documents il est appelé « Languiller ». Il s’était marié avec sa voisine du Puy Greffier dans les années 1550 probablement, car on voit dans une transaction de 1556 qu’il avait alors épousé une fille de Charles Bouchet (40). Il fut ami avec le seigneur de Saint-Fulgent, Gilles Chasteigner, demeurant à Saint-Denis-la-Chevasse. Ce dernier s’était marié le 21 janvier 1555 avec Gabrielle de La Nouhe au château du Puy Greffier. En 1557 Gilles Chasteigner avait représenté Jules de Belleville dans la vente des droits de fief du Pin et de la Baritaudière (Saint-André), étant son fondé de pouvoir à cette occasion (41). Et en 1560 Jules de Belleville lui fit don d’un droit de reprendre une vente de droits seigneuriaux sur la Boutinière, Chevalleraye et Javelière (Saint-André) à cause « des bons et agréables plaisirs que lui a par ci-devant faits ledit Chasteigner, et qu’il espère qu’il lui fera à l’avenir » (42).

Massacre de la Saint-Barthélemy
Avec sa femme Jules de Belleville était protestant et il a laissé quelques traces dans l’histoire des guerres de religion. En 1565 il était gentilhomme ordinaire de la chambre du roi (43), mais ses convictions religieuses passèrent toujours au premier plan. Il batailla avec Tanneguy du Bouchet son oncle par alliance. C’est lui, nommé Languiller dans les récits, qui lui amena une troupe à Confolens en 1567 lors de la seconde guerre civile. À côté de Jules de Belleville on trouvait d’autres chefs vendéens comme Soubise et Rouhaut (seigneur du Landreau). Il suivit ensuite son oncle dans une campagne en grande partie victorieuse jusqu’aux batailles de Saint-Denis et de Pont-sur-Yonne (44) où il rejoignit Condé, puis son oncle escorta ce dernier dans sa fuite de Verneuil à la Rochelle.

Dans la troisième guerre civile on voit Jules de Belleville membre du conseil de la reine de Navarre à La Rochelle en août 1569. La même année il fut fait prisonnier à Jarnac, et, rendu à la liberté, combattit en Saintonge sous les ordres de La Noue. En 1570, il devint gouverneur de Fontenay. Il était à La Rochelle huit jours après le massacre de la saint Barthélémy le 24 août 1572, soit le 1e septembre (45). Il sera envoyé par deux fois auprès de la reine Élisabeth d’Angleterre pour obtenir des secours, mais sans succès. On trouvera ci-après une lettre de lui, envoyée à Lord Burghley, grand trésorier d’Angleterre du 22 octobre 1572 (46) :
« Monsieur, la grandeur de nos misères et affligée condition rendue très insigne par une déloyale et tyrannique trahison et assassinat commencé sur les personnes de nos chefs et plus signalez seigneurs, et depuis continuée à l'endroit de toutes espèces de personnes faisant  profession de l'Évangile, a étendu sa pitoyable mémoire en tant de lieux que vous en aurez bien d'ailleurs été averti (a) ; mais d'autant que le fait nous touche de plus près et que ayant eu retraite pour notre sûreté dans l'enceinte de cette ville de La Rochelle, dois unanimement nous associer avec les bourgeois et habitants d'icelle, nous, dis-je, ce peu de noblesse et de gens de guerre qui avons évadé la cruelle exécution des bourreaux de notre roi tyran, pour pourvoir à plus grande sûreté que nos débiles forces ne nous promettent, avons avec très grande confiance appuyés sur l'équité de notre cause, eu recours à la bonté naturelle de la très illustre Reine (b), et pour lui faire entendre plus particulièrement l’état de nos affaires, délégué Monsieur de Pardaillon, lequel ensemble avons chargé, vous en ayant amplement communiqué, vous supplier de notre part y interposant votre autorité et usant de votre faveur non encore jamais déniée aux affligés courant même fortune que nous pour si juste parti, nous être aidant envers sa Majesté ce que ressentions le secours de sa bénignité en notre plus extrême nécessité. Ils m’ont prié vous en écrire en mon nom, tant parce qu'ils me défèrent beaucoup, que sachant mes ancêtres avoir leur extraction ancienne de l'Angleterre (c), ou au service de la couronne, ont été employez en honorables et grandes charges. Ils ont pensé ma lettre en avoir plus d'accès en votre endroit, vu aussi l'inclination naturelle dont la réputation s'étant jusques à nous que avez du parti de la religion (d) pour lequel sommes si cruellement traité, suivant laquelle si ressentons vos faveurs en cet endroit vous obligerez un bon nombre de gentilshommes et honorables bourgeois à vous rendre service, lequel pour mon particulier, je vous offre bien humble, priant Dieu qu'il vous donne.
Monsieur, en santé très longue et heureuse vie.
De La Rochelle, ce xxii oct. 1572.
Votre très humble serviteur
LANGUILLIER.
Au dos : A Monsieur de Burghlé, grand trésorier d'Angleterre. »
(a) Allusion au massacre de la Saint-Barthélemy commencé à Paris le 24 août 1572.
(b) Élizabeth 1er d’Angleterre, à la tête de l’Église protestante de son royaume.
(c) Jean 1er Harpedanne (v1330-1389) dont le tombeau est dans l’abbaye de Westminster à Londres.
(d) Religion protestante.
Le roi Charles IX ordonna par lettre du 10 novembre 1572 à Jules de Belleville de sortir de La Rochelle où il était réfugié parmi d’autres protestants. En voici le texte (47) :
« Monsieur de Languiller,
J’envoie le sieur de Biron à La Rochelle, de laquelle je lui ai donné le gouvernement pour y commander et y établir mon intention suivant mes édits. Et d’autant que je suis averti que vous êtes dedans ladite ville, et que les habitants vous y ont reçu. Je vous prie et commande comme votre roi, de vous retirer en votre maison pour vous y comporter et vivre sous l’observation et bénéfice de mes édits. Ce que si vous faites, j’entends et veux que vous y soyez avec votre famille maintenu, gardé et conservé sans qu’il ne vous soit fait aucun déplaisir. Mais aussi en cas que vous ne vouliez obéir à ce que je vous mande, sortir de ladite ville et faire acte de sujet tel que vous m’êtes, je vous assure que je ferai procéder à l’encontre de vous et de vos biens comme criminel de lèse-majesté. Le premier parti vous sera plus utile et honorable. Et partant soyez si sage et bien conseillé que de le suivre et embrasser. Priant Dieu, monsieur de Languiller, vous avoir en sa garde. Écrit à Paris ce 10e jour de novembre (1572) ».

Charles IX
Sur quoi Languiller répondit (47) :
« Sire,
Ayant hier seulement reçu la lettre qu’il a plu à votre majesté m’écrire de long temps, j’ai bien osé prendre la hardiesse de vous faire réponse pour vous rendre compte certain et véritable de mes comportements depuis la mort survenue de tant d’illustres personnages à Paris. Et laquelle je voyais approcher de moi tous les jours par semblable voie de ville en ville comme faisais-je par plusieurs maisons particulières en tout le plat pays (a). Qui fut cause qu’en premier lieu pour la sûreté de ma vie, je me suis retiré à 4 lieues de chez moi, cherchant l’abri d’un si impétueux orage. Ne me pouvant persuader ce que vis bientôt après pour l’aveu qu’il vous plut faire de ce qui s’était passé. Chose qui m’augmenta de beaucoup l’étonnement en quoi j’étais. Et me fit changer de dessin en quoi j’avais pris de me tenir coi sous l’assurance qu’il semblait que votre majesté voulut donner à mes frères. Et semblablement recevant sur tels propos plusieurs lettres de Monsieur de Lude, du sieur de la Haye lieutenant du Poitou, du baron de Belleville mon neveu, avec très vives persuasions de me contenir là où j’étais. Mais m’ayant été envoyé par ledit sieur de la Haye même, une lettre d’édit publié et imprimé portant par expresse de se saisir de tous ceux qui pourraient avoir eu quelques commandements aux troubles qui se sont passés, je délibérai lors sur cela pour m’en venir en cette ville, pour avoir plus de temps respirer, et avoir en considération quelque sûreté de l’évènement des choses qui se passaient. Sur quoi enfin, je me suis résolu, après avoir vu l’édit solennel que votre majesté a envoyé par vos provinces. Contrevenant du tout à la très étroite promesse que vous avez faite à Dieu, à tant de princes étrangers, et à vos pauvres sujets, de nous maintenir en liberté de nos consciences, sûreté de nos vies et jouissance de nos biens. Avez déclaré néanmoins ne vouloir permettre en tout votre royaume autre exercice de religion que celui de la Romaine en laquelle grâce à Dieu (qui m’a fait si grande miséricorde de me donner la vraie connaissance du but de mon salut), j’aimerais mieux être mort de mille morts que de me soumettre jamais. Par quoi je vous supplie très humblement de ne trouver étrange ni mauvais que je passe le reste de mes jours en lieu où la parole de ce grand Dieu qui vous permet de régner, fleurisse et soit purement annoncée. Car il n’y a nulle autre cause je vous jure par le même Dieu (Sire) qui me peut empêcher d’obéir promptement et de mon cœur à tous les commandements qu’il vous plairait de me faire. Mais le fait de la conscience importe tant et est si inviolable que pour nulle chose je n’y voudrais contrevenir. Et si est-ce pourtant que je ne donnerais cet avantage à gentilhomme, capitaine, n’autre qui soit né votre sujet, d’avoir toujours eu en plus singulière recommandation la grandeur de votre État, la prospérité et bonne santé de tous les rois vos prédécesseurs, sous le très heureux règne desquels j’ai depuis mon plus jeune âge porté aussi allègrement les armes que compagnon que j’ai eu de mon temps. Et ferai toute ma vie pour mêmes causes de meilleur cœur que jamais, quand il aura plu à ce bon Dieu de vous illuminer, et que je verrai en toute sûreté et liberté sa parole prêchée par le pays de votre obéissance. De quoi (Sire) je fais très humblement requête au seigneur Dieu de faire bientôt la grâce, en vous donnant d’ailleurs avec très heureuse et longue vie le comble de félicité. À La Rochelle ce 8e de décembre 1572. »
(a) Allusion au massacre de la Saint-Barthélemy commencé à Paris le 24 août 1572 et poursuivi en province.

Dans cette dernière lettre on remarque la solide assurance de Jules de Belleville face à son roi. Contrairement à d’autres nobles on ne lui soupçonne pas d’arrières pensées politiques, voire de ressentiments, mais une conviction religieuse profonde et inébranlable. Vue de l’extérieur, notamment par bien des historiens, on évoque la violence fanatique à l’origine de cette guerre implacable. Et pourtant cette lettre n’est pas celle d’un fanatique.

L’historien vendéen Lancelot du Voisin, sieur de La Popelinière (vers1541-1608), écrivit que le zèle courageux de Jules de Belleville, « en présence de tant de défections honteuses, devait plaire aux intrépides Rochelais, qui, eux aussi, se préparaient à résister aux bourreaux de leurs frères. Languiller paraît avoir joui en effet auprès d'eux d'une haute considération. » En janvier 1573, ils le choisirent avec Vincent Mayreau pour aller solliciter le secours de la reine Élisabeth, voyage qu'ils accomplirent hardiment, mais sans succès (47). La reine leur expliqua qu’elle avait fait une entente avec le roi de France, qui tiendrait autant que le roi de sa part la garderait, et que d’ailleurs elle n’ignorait pas la conséquence que c’était de secourir des sujets révoltés contre leur prince. Et pour prier le roi de leur vouloir pardonner, elle lui écriait volontiers, mais que ce serait tout ce qu’ils obtiendraient d’elle (48). Il émigra un temps à Londres (49).

Étang du Pin
Jules de Belleville est un personnage important pour Saint-André-Goule-d’Oie et les environs, à cause des ventes de nombreuses redevances seigneuriales qu’il fit pour se procurer de l’argent frais. Il est probable que cet argent dû financer ses activités guerrières. C’est qu’à l’époque les gentilshommes entraient en campagne à leurs frais suivant une très ancienne coutume (50). Il vendit au plus offrant les redevances seigneuriales, y compris parfois des droits de rachats et lods et ventes (droits de mutation des biens immobiliers), tant à des bourgeois qu’à des nobles, parfois au détail, mais se gardant pour lui presque toujours le droit de fief pour continuer à en faire l’hommage au baron des Essarts. La notion de seigneur châtelain gouvernant la vie sociale dans la paroisse de Saint-André s’est ainsi juridiquement dissoute dans ces ventes en cette deuxième partie du 16e siècle. De plus, pris dans ses combats des guerres de religion, il ne vivait pas régulièrement sur place pour s’investir dans la mise en valeur de ses domaines. Il a ainsi acensé (bail à durée indéterminée moyennant redevances) les 250 boisselées des landes communes du Pin à un roturier, lequel les vendit en 21 nouvelles tenures aux laboureurs des environs comme au temps ancien du Moyen Âge (51), alors que d’autres seigneurs, meilleurs gestionnaires, auraient constitué une métairie de meilleur rapport.

Nous ne pouvons pas prouver que c’est Jules de Belleville qui a supprimé à son profit la moitié des droits de terrage au 1/6 des récoltes perçus par le prieur de la paroisse de Saint-André-Goule-d’Oie depuis probablement les débuts de la paroisse vers le 13e siècle. Ces droits concernaient à peu près la moitié des terroirs de la paroisse, l’autre moitié subissant le prélèvement de la grosse dîme ecclésiastique ou des grosses rentes féodales fixes en céréales. Nous en faisons le constat dans le dernier aveu de la seigneurie du Coin au baron des Essarts en 1550. Et en 1605, la part du prieuré dans le terrage a disparu. Le seigneur de Languiller prend tout. Or Jules de Belleville a régné sur les redevances de Saint-André entre 1561 et 1582, et apparaît comme le probable auteur de cette confiscation. Peut-être l’a-t-il compensée en concédant le fief du prieuré près des Gâts au prieur, dont le défrichement a pu être aussi tardif que ses voisins des Noues et des Landes du Pin. C’est une hypothèse en l’absence de documentation sur l’origine de ce fief, qui rapportait au prieur de Saint-André 112 boisseaux de seigle par an.

On ne lui connaît pas d’enfant avec Jeanne du Bouchet, vivante encore en 1576, comme avec sa seconde épouse Anne Goulard, dame de Billy (52). Il est mort en 1582 (53).

Charles de Belleville (1540-1583)
Il était fils du frère aîné de Jules de Belleville, Claude de Belleville ci-dessus. En 1564 ce dernier rendit l’aveu à Thouars pour Chantonnay et Puybelliard (54). Cette succession pour Languiller appliquait la règle du retour ou viage, où les biens revenaient aux descendants de l’aîné après avoir été possédés par les puînés de ce dernier. Jules de Belleville avait encore deux sœurs, Renée et Anne. Renée, décédée en 1567, épousa en 1553 Raymond II Eyquem, seigneur de Bazaguet (parent du célèbre écrivain philosophe Montaigne). Anne fut mariée en 1558 à Louis de Montbron, seigneur de Moins, Narsac et Alles. Ils eurent une fille, Suzanne. Et puis les partages de biens dans la famille ont apparemment fluctué au fil du temps comme nous l’avons déjà vu.

Charles de Belleville épousa Marie Claude de Rochechouart-Barbazan, co-baronne de Saint-Amand avec sa sœur Charlotte. Elle était la fille de Charles de Rochechouart (1486-1549), baron de Saint-Amand, de Faudoas et de Montagut, et de sa troisième femme, Françoise de Maricourt (55). Marie Claude de Rochechouart se remaria le 11 mars 1571 avec Léonor de Chabot, baron de Jarnac.

Charles de Belleville fut chevalier de Saint Louis, capitaine de 50 hommes d’armes, et seigneur de Belleville, Chantonnay, Sigournais, Beaulieu, Sainte-Flaive, La Roche-sur-Yon, etc. Il était lieutenant général en Saintonge, ville et gouvernement de La Rochelle et pays d'Aunis (56).

Claude de Belleville (1560-1587)
Il était le fils de Philippe de Belleville et de Marguerite de Durfort-Duras, et neveu de Charles de Belleville auquel il a succédé brièvement dans une partie des seigneuries de Languiller. Il reçut l’aveu de la Bultière (Chavagnes) du 3 novembre 1576 (57). Ce fief était mouvant du Coin Foucaud, à lui échu probablement après la mort de son père. Il est mort à l’âge de 27 ans à la bataille de Coutras.

Marguerite de Belleville (?-1599)
Cette Marguerite de Belleville est la fille de Charles de Belleville et de Marie Claude de Rochechouart-Barbazan. Elle hérita de Languiller à la mort de son père, mais pas de tout, à cause du douaire de la veuve de Jules de Belleville, Anne Goulard (58).

Elle fut placée sous la tutelle de son beau-père, Léonor Chabot. C’est à ce dernier qu’est rendue une déclaration roturière du 7 juin 1595 de Maurice Rabereul pour un moulin à vent de la Boutinière (Saint-André). Il est écrit en effet : « Sachent tous que de vous haut et puissant messire Léonor Chabot de Saint-Gelais chevalier seigneur de Jarnac, au nom et comme tuteur ordonné par écrit de la personne et biens de demoiselle Marguerite de Belleville, comtesse de Cosnac, Belleville, Languiller, et fief des Bouchauds, et à cause de votre dite seigneurie des Bouchauds » (59). Léonor de Chabot était le fils aîné de Guy de Chabot baron de Jarnac et de Saint-Gelais, l’auteur du fameux coup de Jarnac du 10 juillet 1547. Certains généalogistes font de Léonor Chabot l’époux de Marguerite de Durfort-Duras, veuve de Philippe de Belleville, un oncle de Marguerite de Belleville.

Charles de Lorraine (1554-1611)
Celle-ci épousa peu après 1595 N. de Brancas marquis de Villars selon certains généalogistes, mais l’information est douteuse. Il est confondu avec Emmanuel des Prez dit « de Savoie », marquis de Villars. Or ce dernier est celui indiqué par G. de Raignac comme le mari de Marguerite de Belleville (60). Et on dispose d’un aveu vidimé rendu par Charles Bruneau, seigneur de la Rabatelière à « Emmanuel de Savoie marquis de Villars vicomte de Châtillon, baron de Pressigny, Gardois, Bellesaine, seigneur du Four Beaulieu, Sainte-Flaive, Ferandière » en date du 20 juin 1615 (61). Cette énumération de titres correspond au mari de Marguerite de Belleville, et désigne avec certitude Emmanuel Philibert des Prez, marquis de Villars et cohéritier de Pressigny. Il est le fils d’Henriette de Savoie-Villars, qui, veuve de Melchior des Prez épousé après 1558, se remariera en 1576 avec Charles de Lorraine, duc de Mayenne. Henriette de Savoie-Villars (1541-1611) était la fille d’Honorat de Savoie-Villars (1511-1580) et de Jeanne de Foix. Honorat de Savoie-Villars avait hérité des comtés de Villars en Bresse, de Tende en Italie, et de Pressigny en Indre-et-Loire, nommé maréchal en 1570. Lui-même était fils de René de Savoie (1470-1525), bâtard et demi-frère de Louise de Savoie, mère de François Ier, et d’Anne de Lascaris (1487-1554). René de Savoie avait acquis Pressigny au début du 16e siècle.

Emmanuel Philibert des Prez combattit aux côtés de son beau-père, un des chefs des ligueurs catholiques. Il fut tué au siège de Montauban en 1621, et s’était remarié avec Éléonore Thomassin, dont il n’eut pas d’enfant. Que le nouveau seigneur de Languiller soit du camp catholique n’aurait certainement pas plu au grand-oncle Jules de Belleville.

Marguerite de Belleville était morte sans postérité vers 1599. Le 5 octobre 1598 Suzanne de Montbron, dame de Belleville et de Languiller, veuve de Jacques Gombaud chevalier de l’ordre du roi, gouverneur et lieutenant pour sa majesté en Saintonge, seigneur de la Gombaudière, et principale héritière immobilière de Marguerite de Belleville (sa cousine), fit sa foi et hommage aux Essarts (61). Suzanne de Montbron était la fille d’Anne de Belleville et petite-fille de Jean IV de Belleville et de Jacquette de Sainte-Flaive. On est peu informé sur les successions dans la famille des Belleville à cette date. On sait que le marquis de Villars vendit Languiller avec ses seigneuries annexes en juin 1604 à Marie du Fou, veuve de Charles Eschallard, une bonne protestante (62).


(1) Notes provisoires de B. Grimoüard, Les premiers seigneurs de l’Aublonnière, Archives de Vendée, G. de Raignac, « Généalogies vendéennes des familles », de Sainte-Flaive : 8 J 49.
(2) Aveu du 16-4-1597 des Essarts à Thouars, Archives nationales, chartrier de Thouars : 1 AP/1135.
(3) Archives de Vendée, G. de Raignac, Généalogies vendéennes des familles, de Sainte-Flaive : 8 J 29.
(4) Ibidem, p. 6.
(5) Aveu de Languiller et autres fiefs aux Essarts le 2 juillet 1605, page 72 et s. Archives de Vendée, Travaux de G. de Raignac : 8 J 101. Et note no 8 sur Languiller à Chauché, Amblard de Guerry : classeur CH 3.
(6) Archives de Vendée, G. de Raignac, « Généalogies vendéennes des familles », de Sainte-Flaive : 8 J 49.
(7) E. de Monbail, Notes et croquis sur la Vendée, Laffitte Reprints, réimpression en 1978 de l’édition de 1843, page 44.
(8) Joël Bibonne, Histoire de la famille de Vivonne, tome 1, A.C.V.B., 2018, page 359. 
(9) Note no 4 sur Languiller à Chauché, Archives d'Amblard de Guerry : CH 3.
(10) Ibidem, note no 6.
(11) Ibidem, note no 8.
(12) Note no 9 sur le Coin et note no 2 sur les Bruères à Saint-André-Goule-d’Oie, Archives d'Amblard de Guerry : S-A 1.
(13) Note no 23 sur Languiller à Chauché, Archives d’Amblard de Guerry : CH 3.
  (14) Note no 5 sur le Coin à Saint-André-Goule-d’Oie, Archives d’Amblard de Guerry : S-A 1.
(15) Notes no 9 et 15 sur le Coin à Saint-André-Goule-d’Oie, Archives d’Amblard de Guerry : S-A 1.
(16) Notes no 15 et 16 sur Languiller à Chauché, Archives d’Amblard de Guerry : CH 3. Et Archives de la Vendée, chartrier de la Rabatelière : 150 J/A 12-5, mémoire vers 1680 disant que Languiller est seigneur chemier des Bouchauds.
(18) Note no 10 sur Languiller à Chauché, Archives d’Amblard de Guerry : CH 3.
(19) Idem (17).
(20) Archives de Vendée, chartrier de la Roche-Guillaume, famille de Vaugiraud : 22 J 1, état des titres concernant la maison de Vaugiraud, titres de Jean et Jacques de Vaugiraud.
(21) Note no 17 sur Languiller à Chauché, Archives d’Amblard de Guerry : CH 3.
(22) Idem (17).
(23) Foi et hommage du 12-4-1519 d’André Landais au Coin Foucaud pour la Boninière, Archives de la Vendée, chartrier de la Rabatelière : 150 J/G 18.
(25) Abbé Aillery, Chroniques paroissiales, Les Lucs-sur-Boulogne, Tome 7, 1908. Archives de Vendée, revues scientifiques, 4 num 503 108 : vues 1 et 56.
(26) Gourraud, Chavagnes, Archives de Vendée, bibliothèque numérisée, annuaire de la société d’émulation de la Vendée (1876) vue 64.
(27) P. Guérin, Archives historiques du Poitou, 38, p. 395-400, publié par :
corpus.enc.sorbonne.fr/actesroyauxdupoitou/tome11/152, Actes royaux du Poitou, T. 11 (1465-1474). Et Gourraud, Chavagnes, Archives de Vendée, bibliothèque numérisée, annuaire de la société d’émulation de la Vendée (1876) vue 48 et s.
(28) Louis Brochet, Le canton de Chantonnay à travers l'histoire, Le Livre d'histoire, 2007, page 3.
(29) Anselme de Sainte-Marie, Histoire généalogique et chronologique de la Maison Royale de France, des ..., 3e édition, tome 2, 1726, page 453.
(30) Aveu du 1-7-1528 de Jeanne Dorin à Languiller pour la Robinerie, Archives de Vendée, chartrier de la Rabatelière : 150 J/C 41. 
(31) Les fiefs de la vicomté de Thouars d’après l’inventaire inédit de Jean-Frédéric Poisson en 1753, Henri Clouzot, Niort, 1893, Archives de Vendée : BIB 840.
(32) Charles du Moulin, Le grand coutumier général (1576), Tome 2. Ou Bourdot de Richebourg, Nouveau coutumier général du Poitou (1724), page 820.
(33) Aveu du 24-6-1542 de la Benetières et autres (fief Jarnigaud), Archives de Vendée, chartrier de la Rabatelière : 150 J/C 89.
(34) Mémoire du 20-1-1683 de P. Chitton au parlement de Paris, Archives de Vendée, chartrier de la Rabatelière : 150 J/G 49.

(35) S. Goyard-Fabre, La Boétie, Discours de la servitude volontaire, GF Flammarion, 1983, page 13.

(36) Dictionnaire historique et généalogique des familles du Poitou par H. Beauchet-Filleau et Paul Beauchet-Filleau, Tome 2, page 645.
(37) Aveu du 20-12-1561 de Simon Metaireau à Languiller pour le fief Toillet, Archives de Vendée, chartrier de la Rabatelière : 150 J/G 42.
(38) Donation du 13-10-1560 du droit de retrait par Jules de Belleville à G. Chasteigner concernant la Boutinière et autres, Archives de Vendée, chartrier de la Rabatelière : 150 J/G 40.
(39) Abonnement du 25-6-1567 des droits de rachat du fief de la Blaire, tenu sous l’hommage de Languiller, au profit de Louis Chauvière, sieur de Beaupuy, Archives de Vendée, chartrier de la Rabatelière : 150 J/A 12-7.
(40) Transaction de C. de Chastillon avec J. de Belleville et A. de Cossé du 22-5-1556, H. Filleau, Dictionnaire historique et généalogique des familles de l’ancien Poitou, 1846, T. 1, page 625.
(41) Requête du 7-2-1697 de Marie Gazeau au tribunal de Fontenay concernant le droit de fief du Pin, Archives de Vendée, chartrier de la Rabatelière : 150 J/G 14.
(42) Donation du 13-10-1560 du droit de retrait par Jules de Belleville à G. Chasteigner concernant la Boutinière et autres, Archives de Vendée, chartrier de la Rabatelière : 150 J/G 40.
(43) Contrat d’acensement du 3-9-1565 de la Lande de Pierre Blanche par Jules de Belleville à Loys Masson, Archives de Vendée, chartrier de la Rabatelière : 150 J/A 11.
(44) L'Histoire de France enrichie des plus notables occurrences ..., parn Lancelot Voisin sieur de La Popelinière, J. et Piguerre Le Frère de Laval (Paul-Émile), Miles Paul Piguerre - 1581 - Volume 2, Livre 32e, page 121 (scan Google : Bibliothèque nationale d'Autriche).
(45) La Vendée au temps des guerres de religion, éditée par M. N. Baudouin-Matuszek, Édition du CVRH, 2013, page 247.
(46) Lettre envoyée par Languiller à Lord Burghley du 22 octobre 1572, reproduite dans le Bulletin de la Société de l'Histoire du Protestantisme Français (1852-1865), vol. 3, n ° 3/4 (1854, juillet et août), pages 143-145.
(47) Idem (44).
(48) Idem (45) page 354.
(49) De Corbier et Rambeaud, Lancelot Voisin sieur de la Popelinière capitaine huguenot, diplomate, corsaire et historien (1541-1608), Les Indes Savantes, 2022, page 190.
(50) Michel Pernot, Henri III, le roi décriéLe Livre de Poche et de Fallois, 2013, page 374.
(51) Aveu du Coin Foucaud et du Vignault du 2-7-1605 par Languiller aux Essarts – deuxième copie d’un aveu de 1550, Archives de Vendée, chartrier de la Rabatelière : 150 J/G 61. Et ibidem : 150 J/G 11, déclaration noble du 13-7-1656 de Mathurin et Lucas Paquereau à Languiller pour les Landes de l’étang du Pin.
(52) Note 26 et 29 sur Languiller à Chauché, Archives d’Amblard de Guerry : CH 3.(52) Ibidem (48).
(53) Idem (49).
(54) Idem (31).
(55) Les mémoires de messire Michel de Castelnau seigneur de Mauvissière,, 1731, Édité par Forgotten Books en 2019, T 3, page 235. Et Société des archives historiques de Saintonge et Aunis, Saintes - 1913 - Volume 33, page 240.
(56) Main levée du 7-5-1602 par Anne Goulard pour la Bergeonnière, Archives de Vendée, chartrier de la Rabatelière : 150 J/G 114.
(57) Assises de Languiller en 1576, Archives de Vendée, chartrier de la Rabatelière : 150 J/M 43, pages 25 à 27.
(58) Déclaration roturière du 7-6-1595 de Maurice Rabereul pour un moulin à vent de la Boutinière, Archives de Vendée, chartrier de la Rabatelière : 150 J/G 58.
(59) G. de Raignac, De châteaux en logis, itinéraires des familles de la Vendée, Bonnefonds, 1990, T 2, page 110.
(60) Vidimus des titres de propriété du seigneur de la Rabatelière fait en 1664, Archives de Vendée, chartrier de la Rabatelière : 150 J/G 49, page 88.
(61) Note 28 sur Languiller à Chauché, Archives d’Amblard de Guerry : CH 3.
(62) Mémoire disant que Languiller est chemier des Bouchauds, Archives de la Vendée, chartrier de la Rabatelière : 150 J/A 12-5.

Emmanuel François, tous droits réservés.
Mai 2020, complété en octobre 2023

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