jeudi 1 août 2013

La famille Proust de Saint-Fulgent et Saint-André-Goule-d’Oie

La famille Proust, établie à Saint-Fulgent, avait des ramifications à Saint-André-Goule-d’Oie, comme nous le montre le registre paroissial de cette dernière paroisse, et aussi le chartrier de la Rabatelière. Nous savons ainsi que Georges et Félix Proust sont propriétaires au village de la Milonnière, suivant deux déclarations roturières à Languiller, à cause de la seigneurie du Coin Foucaud, en 1606 et 1619. Félix Proust possédait des droits seigneuriaux de la Bergeonnière, et sa veuve, Perrine Pavageau, qui habitait le bourg de Saint-André, en fit l’aveu en 1627 (enfants : Pierre, Samuel, Jean et Elizabeth Proust). Ensuite on relève Pierre Proust propriétaire à la Bergeonnière avec sa femme Robine Thounard. Celle-ci fit une déclaration en 1651 à Languiller, étant alors veuve. Ils avaient eu François, Jean, Louis Pierre et Jeanne Proust (1). Demeurant à la Bergeonnière, Robine Thonard vendit une pièce de terre en 1654 pour le compte de son fils Louis Proust (2). À cause des dates connues ce Louis Proust n’est probablement pas celui que nous allons évoquer, mais peut-être un parent.

Louis Proust


De 1651 à 1683 on trouve un Louis Proust notaire aux Essarts et demeurant à Saint-André dans cette période, et aussi en 1688. Il est mort aux Essarts en 1707 (3). Il était sieur de La Barre et occupait les fonctions de :

-        procureur fiscal de la baronnie de Saint-Fulgent, c'est-à-dire des châtelains du lieu. Son rôle n’est pas facile à définir avec précision, suivant les époques, les lieux et les hommes. Mais en simplifiant il apparaît double : défenseur des intérêts du seigneur, en même temps accusateur public devant le tribunal seigneurial (en confondant les deux).

-        commissaire aux revues des troupes du roi à Saint-Fulgent (on dit aussi commissaire aux vivres). L’ancienneté dans l’emploi peut conduire à l’état de noblesse depuis Louis XIV. Ces commissaires sont aussi subdélégués de l’Intendant (de Poitiers) et s’occupent de tout ce qui concerne l’intendance des troupes dans son ressort : tenue des casernements, exécution des marchés d’approvisionnement, etc.

-        exempt de la maréchaussée générale du Poitou (équivaut à officier de gendarmerie). La maréchaussée était une institution ayant en charge la protection des personnes et le maintien de l’ordre en général. Elle pouvait également se voir confier des missions de police ainsi que la perception d’amendes.

-        notaire de Saint-Fulgent. Aux côtés de son collègue Arnaudeau il signe de nombreux actes entre 1684 et 1701. En particulier ils avaient été nommés, par le seigneur de Languiller, pour vérifier les titres de ses terres et fiefs en exécution des lettres de terrier obtenue par commission auprès d’un tribunal.
-    Il fut aussi greffier de la seigneurie de Languiller à Chauché en 1693 (4), et son procureur fiscal en 1695 (5).
Si les emplois de procureur fiscal, d’exempt de la maréchaussée et de notaire étaient achetés par leurs titulaires et pouvaient, dans certaines conditions, être transmis par héritage, les subdélégués de l’intendant étaient choisis par ce dernier et révocables par lui. La pratique du commerce des emplois publics sous l’Ancien Régime est bien connue et nous l’avons présentée dans notre article sur Charles Guyet (avril 2013). Bien sûr, les documents officiels font en même temps état du glorieux titre de « conseiller du roi », que portaient les fonctionnaires autrefois.

Louis Proust s’est marié, d’abord vers 1680 avec Marie Benoist. Cette famille Benoist a donné un notaire de Saint-Fulgent et un fermier de la famille de Vaugiraud, habitant la Valinière (Saint-Fulgent) à la fin du 17e siècle. On trouvait aussi à Saint-André-Goule-d’Oie vers la fin du 17e siècle, François Benoist sieur de la Prise, possédant des biens à la Javelière et Brossière. Il était fils de François Benoist et de Marie Chedanneau qui eurent leurs trois premiers enfants à Saint-Fulgent et les cinq suivants à Saint-André. Le fils était huissier habitant à Poitiers au départ, puis à la Brossière en 1687 (6), rejoignant ses parents. Le curé de Saint-Fulgent à partir de 1713, Jacques Benoist de la Caillaudière, appartenait à cette famille (voir Le dictionnaire des Vendéens dans le site internet des Archives de Vendée).

Louis Proust et Marie Benoist eurent au moins trois enfants : Louis Prosper né vers 1683, Marguerite née le 3 octobre 1685 à Saint-André-Goule-d’Oie (vue 85), et Christophe né vers 1688. Marie Benoist mourut vers 1690.

Louis Proust se maria une deuxième fois le 4 février 1691 (vue 115) à Saint-André-Goule-d’Oie avec Marie Daviceau, veuve de Pierre Arnaudeau, sieur de la Morinière, demeurant à la Forest-sur-Sèvre. À cette date il habitait dans le bourg de Saint-André. Marie Daviceau avait abjuré le protestantisme à Saint-Fulgent avec ses deux filles, Gabrielle et Marie. Sans entrer dans l’intimité de sa conscience, faute de documents appropriés, il faut néanmoins remarquer qu’à l’époque un fonctionnaire n’avait pas le droit d’être protestant ou d’épouser une protestante, sinon il perdait l’emploi qu’il avait dû acheter. Et si le protestantisme a été éradiqué à Saint-Fulgent, le zèle des fidèles de Grignon de Montfort a été aidé par une impitoyable politique de persécution de Louis XIV contre les protestants.

Marie Daviceau est présente sur le registre de Saint-André-Goule-d’Oie à un baptême du 25 avril 1695 où Marguerite Proust est marraine. Elle a été inhumée à Saint-Fulgent à l’âge de 60 ans.

Enfin Louis Proust se maria une troisième fois le 7 février 1707 à Saint-Fulgent avec Renée Cousturier, veuve de Jacques Chancelier, avocat au parlement et sénéchal (juge) de cette châtellenie de Saint-Fulgent.

Marguerite Proust


Luçon
Marguerite Proust, fille de Louis Proust, eut pour marraine à son baptême Marguerite Proust, probablement une tante. Celle-ci avait abjuré le protestantisme le mois précédent le baptême à Saint-André, soit le 22 septembre 1685 (vue 83). On relève une autre abjuration du protestantisme pour deux habitantes de la paroisse devant le père Roch de Mesnières, capucin prêchant le carême à La Rabatelière et paroisses adjacentes en 1659, au rapport de Louis Martin, vicaire de Saint-André. Elles s’appelaient Perrine et Jeanne Guilbaud (7). Les protestants semblent avoir été bien plus nombreux à Saint-Fulgent.

Marguerite Proust, fille de Louis Proust, s’est mariée à Saint-Fulgent le 4 mai 1711 (vue 15) avec Pierre Coutouly, receveur des décimes (taxes sur le clergé) du diocèse de Luçon (8), y demeurant. Il était fils de François Coutouly, bourgeois, et de Marguerite Collinet de la paroisse de Valdériès, diocèse d’Albi. Après avoir donné naissance à son fils Jean François (9) le 30 octobre 1712 à Luçon (l’évêque du lieu est parrain), elle mourut le mois d’après et fut inhumée à Luçon le 16 novembre 1712 (vue 105). Pierre Coutouly était aussi en 1713 maire perpétuel alternatif de Luçon (10), garde de son altesse royale (11) M. le duc d’Orléans, régent de France. Pour cela il était pourvu du titre d’écuyer, non transmissible. Il possédait une borderie au village de la Ridolière de Saint-André-Goule-d’Oie, qu’il a louée à François Fluzeau (habitant la Brossière) en 1743 (12).

Elle lui venait de sa femme Marguerite Proust, qui avait été marraine au baptême de Jean Cougnon, né le 19 janvier 1696 à Saint-André-Goule-d’Oie (vue 161). Les parents de Jean Cougnon étaient déjà métayers de la borderie de la Ridolière. Le frère de Jean Cougnon, Christophe, eut un fils prénommé Jacques, qui se maria avec Marie Chacun en 1750 et devint métayer de la Guérinière (Chauché), du domaine de Linières. Ce dernier couple donna naissance aux deux capitaines de paroisse de Saint-André-Goule-d’Oie pendant la guerre de Vendée, Christophe et François Cougnon. Voir notre article publié en janvier 2010 : Les frères Cougnon de St André Goule d'Oie.

Pierre Coutouly s’est remarié avec Marie François de la Sanglaire, faisant probablement partie de cette famille François de riches marchands nantais aux nombreuses ramifications. Ils étaient alliés à d’autres familles de la bourgeoisie nantaise : Monthullé, Descasaux, Darquistade, Sarsfield, Ducassia.

Au baptême du premier enfant de Pierre Coutouly et de Marie François le 24 juillet 1716 à Luçon (vue 81), Joachim, le parrain est Joachim Descazaux, dont la mère s’appelait aussi Marie François, une parente. C’était un important négociant et armateur nantais. Pour le baptême du deuxième enfant, Pierre Louis, le 23 aout 1717 (vue 105), la marraine est Françoise Sarsfield, épouse de Joachim Descazaux, écuyer seigneur du Hallay. Sa mère s’appelait Guyonne François, aussi parente.

Par héritage de Marguerite Proust, les Coutouly ont possédé aussi des biens à Saint-Fulgent. On trouve ainsi une rente due à un Coutouly, médecin à Luçon, en 1762, pour deux pièces de terre situées à la limite du bourg de Saint-Fulgent (13).

Christophe Proust


Christophe Proust, frère de Marguerite, sieur de Villeneuve (14), fut exempt de la maréchaussée générale du Poitou. Il mourut jeune et fut inhumé le 4 mai 1713 à Saint-André-Goule-d’Oie, âgé de 25 ans. Son fils, Christophe Prosper Proust, naquit à Saint-Fulgent le mois d’après son décès, le 6 juin 1713, de Marie Rassineau. Il fut lui aussi inhumé dans l’église de Saint-André le 28 janvier 1739 (vue 201). Il était décédé muni des sacrements de l’église en présence du curé et du vicaire de Saint-Fulgent, précise l’acte de sépulture.

Cette famille Proust représente à sa manière le basculement de Saint-André-Goule-d’Oie dans la sphère d’influence de Saint-Fulgent à partir des 16e/17e siècles. La paroisse était née au Moyen Âge dans l’orbite des baronnies des Essarts et de Montaigu. Puis en pleine guerre de Cent-Ans et de guerre de succession de Bretagne au milieu du 14e siècle, toute la paroisse avait basculé dans la mouvance des Essarts, avec les seigneurs du Coudray et du Coin, avec aussi des proches voisins, les seigneurs de la Mancellière, de la Boutarlière et de Linières, vassaux du baron des Essarts. À cette époque dominait le pouvoir politique des seigneurs. Une nouvelle influence va se faire sentir ensuite, venant du bourg tout proche de Saint-Fulgent. Y habitaient des bourgeois devenus de plus en plus indispensables aux habitants : notaire, chirurgien, maître de poste, ainsi que des fonctionnaires du roi, grignotant en partie l’influence des seigneurs. Et ces nouveaux notables vont aller se constituer une part de leur patrimoine dans la paroisse voisine de Saint-André-Goule-d’Oie. C’est ce que nous observons avec la famille Proust.

Louis Prosper Proust


Saint-Fulgent
Le frère aîné de Marguerite et Christophe, Louis Prosper Proust, né vers 1683, fut licencié ès lois, avocat au parlement, commissaire aux revues des troupes de sa majesté majesté et subdélégué de l’Intendant de cette province en 1720 à Saint-Fulgent, exempt de la maréchaussée générale du Poitou, sénéchal de Saint-Fulgent et de Bazoges-en-Paillers, (15) et sénéchal de la baronnie des Essarts. Il a été inhumé le 22 mai 1745 à Saint-Fulgent (vue 84), où il avait épousé :

-        Vers 1710 Louise Quelier (qui y fut inhumée le 29 juin 1713), ayant eu Louis Pierre Proust né le 23 juin 1713, baptisé dans cette paroisse le lendemain, et où il y fut aussi inhumé le 28 juin 1713 (vue 48).

-        Le 18 juin 1716 à Luçon Perrine Daïherre (vue 79). Elle était la fille de David Daïherre et de Perrine François. Elle était veuve du chirurgien Le Loup de Saint-Fulgent (16). Ils eurent 12 enfants nés à Saint-Fulgent entre 1725 et 1736.

Louis Prosper Proust conserva des liens étroits avec Pierre Coutouly, le mari de sa sœur. Quand celui-ci se fut remarié avec Marie François (probable parente de la mère de Perrine Daïherre), il invita son beau-frère au baptême de son premier fils, Joachim, à Luçon le 24 juillet 1716 (vue 81). Le parrain ne pouvant être présent ce jour-là, il lui demanda de tenir l’enfant en son nom sur les fonts baptismaux. De même pour le baptême du deuxième enfant Coutouly, Pierre Louis, le 23 août 1717 (vue 105), le parrain est Louis Prosper Proust, sieur de la Barre. La marraine est Françoise Sarsfield, épouse de Joachim Descazeaux, écuyer seigneur du Hallay. En l’absence de cette dernière, l’enfant est tenu sur les fonts baptismaux par Françoise Daïherre, la deuxième épouse de Louis Prosper Proust.

Ainsi sont nées les liens entre le sénéchal et notaire de Saint-Fulgent avec le futur châtelain des lieux, Joachim Descazeaux. Ils ont été assez proches pour que Françoise Sarsfield soit la marraine de Françoise Proust, la fille de Louis Prosper Proust et de Perrine Daïherre, le 2 juillet 1718 à Saint-Fulgent (vue 68). Le parrain est alors Pierre Coutouly.

En 1720 Joachim Descazeaux acheta la seigneurie de Saint-Fulgent pour 122 700 livres. Elle était à vendre après la condamnation à mort par contumace de son jeune seigneur, Louis Gabriel Charles Gazaux, coupable de l’assassinat de Charles Daniel de Montsorbier demeurant à la Brallière (Boulogne). Il est très probable que le sénéchal de Saint-Fulgent ait aidé l’acquéreur dans sa démarche.

Château de Saint-Fulgent construit au 19e siècle
Au baptême de leur quatrième fille, Henriette Proust, le 29 mars 1724 à Saint-Fulgent (vue 17), la marraine est la deuxième femme de Joachim Descazaux : Henriette de Briquemault, marquise de Férole, alliée par les Orléans à la famille royale. Le parrain est le neveu par alliance de J. Descazeaux, René Darquistade, seigneur de la Maillardière. Joachim Descazeaux est alors indiqué comme seigneur de Saint-Fulgent. Au baptême de Pierre-Henri-Benoît Proust, le 22 octobre 1734 (vue 95), le parrain est Pierre Henri Benoît Darquistade, fils de René. Le curé précise dans l’acte de baptême que le parrain est « seigneur de ces lieux ». Ce n’est qu’une vérité anticipée puisque le parrain n’est âgé que de 12 ans, même si l’oncle Joachim Descazeaux n’est décédé que depuis deux ans. En réalité c’est le père, René Darquistade, qui hérita de son oncle par alliance de la seigneurie de Saint-Fulgent en 1732.

C’est Louis Prosper Proust qui conseilla Pierre de Vaugiraud, habitant Bazoges-en-Paillers, pour gérer l’héritage de Claude Moreau, sieur du Coudray, qui était ruiné. Pour cela il fut nommé curateur à la personne et aux biens de René François Joseph de Vaugiraud, M. de Rosnay (17). Voir notre article publié en août 2014 : La famille de Vaugiraud à Saint-André-Goule-d’Oie.

C’est également lui qui conseilla Joachim Descazeaux, puis René Darquistade, les deux seigneurs successifs de Saint-Fulgent, dans leur prétention contre le seigneur de Languiller, d’être le seigneur de la Boutinière, Chevaleraye et Javelière à Saint-André-Goule-d’Oie.

Il acheta le quart des droits seigneuriaux du fief de la Machicolière à St André, le seigneur de la Boutarlière, qui en possédait déjà la moitié, achetant l'autre quart.

Louis Prosper Proust était possesseur des redevances seigneuriales des fiefs de la Guierche et Barillière en la paroisse de Vendrennes. Pour cette raison un aveu ou déclaration lui fut rendu le 26 juillet 1728 par Jean et Mathurin Brisseau, demeurant à la Brossière (18).

Le 26 décembre 1732 il fit un échange avec François Fluzeau (agissant pour lui, pour François Fluzeau son père et Jean Fluzeau son frère). Proust céda sa métairie de la Brossière, et Fluzeau céda ses contrats de constitution de cheptel sur Henri Favereau et sa mère, Marie Goupil de la Surelière (18).

On sait qu’après sa mort, ses enfants vendirent sa maison à Simon Charles Guyet. Elle était située au milieu du bourg de Saint-Fulgent, le long de la Grande rue, c’est-à-dire du Grand Chemin de Nantes à la Rochelle, sur le côté ouest. Avec son jardin et sa cour elle occupait un espace de près d’un hectare, enclos de murs, et proche de l’auberge du Lion d’Or. De sa cour d’entrée séparée de la rue par un mur, on pénétrait d’abord sous une galerie donnant accès à la maison. Il y avait quatre pièces à l’étage et quatre pièces à vivre au rez de chaussée, plus : cuisine, boulangerie, décharge, grenier, cellier, grange, écurie, toits, basse-cour, cave (portant au-dessus un grenier et une chambre). Sur un côté de la maison la galerie longeait un jardin qui s’étendait aussi à l’arrière (19).

Louis Proust possédait l’hôtel du Lion d’Or dans le bourg de Saint-Fulgent (19). Les magistrats à cette époque pouvaient faire du commerce. 

La veuve et les enfants de Louis Prosper Proust


Perrine Daïherre, devenue veuve en 1745, arrenta le 23 janvier 1753 au nom de Jean François Coutouly, prêtre et chanoine à Luçon, à titre de rente foncière annuelle et perpétuelle de 20 livres, à Jacques Bordron, une borderie située à Villeneuve (près du bourg de Saint-André). Elle contenait environ 7,7 hectares et son métayer s’appelait Jean Chaigneau. Jean François Coutouly l’avait eu en héritage d’un cousin Proust (20). En 1771 le chanoine est syndic du chapitre de Luçon, c'est-à-dire son représentant dans les affaires et les biens gérés par le chapitre (21).

Perrine Daïherre assista au mariage de son fils, Joachim Proust de la Barre, à Nantes 18 février 1754, avec Yvonne Lafitte, veuve de Louis Guerineau capitaine de navire, domiciliée en la paroisse de Saint Nicolas. Il était capitaine sur les vaisseaux marchands, en 1763 sur « la Pinière », et possédait toujours des biens fonciers à Saint-André-Goule-d’Oie (22). Il mourut le 14 septembre 1786 en son domicile de l’Isle Feydeau, âgé d’environ 66 ans.

Le 17 juin 1754 on lit sur le registre de la paroisse de Saint Nicolas à Nantes l’inhumation au cimetière de Louis Prosper Jean François Proust de la Barre, âgé d’environ 18 ans, fils de Louis Prosper Proust et Perrine Daïherre. Sont notés présents ses frères Joachim Proust de la Barre et Michel François Proust, prêtre.

Perrine Daïherre, mourut à l’âge de 56 ans et fut inhumée dans l’église de Saint-Fulgent le 2 janvier 1755 (vue 38).

En 1765, François Proust de la Barre, demeurant à Luçon, lui aussi chanoine de l’église cathédrale de Luçon, donne pouvoir à sa sœur, Henriette Proust de la Barre, pour arrenter une borderie à la Courpière de Saint-Fulgent (23). Le même avait affermé le 24 septembre 1763 pour 7 ans à Pierre Marteau les domaines dépendant de la chapelle des Suandeau (desservie en l'église de Saint-Fulgent), dont il était le chapelain, et qui se trouvaient au village de Doulay. Il conserva cette chapellenie jusqu’en 1782 (24).

Henriette Proust de la Barre affermait la métairie de la Coussaie dépendant du prieuré de Saint-Fulgent. Elle la sous-afferma pour 7 ans le 21-11-1762 à Pierre Sire (25).


(1) Déclaration noble du 10-7-1651 de Robine Thounard à Languiller pour la Bergeonnière, Archives de la Vendée, chartrier de la Rabatelière : 50 J/G 114.
(2) Vente du 20-12-1654 par Robine Thounard d’une pièce de terre, Archives de la Vendée, transcriptions par Guy de Raignac des archives de la Barette : 8 J 87-2, page 171.
(3) Archives de Vendée, notes généalogiques de J. Maillaud, tome 19.
(4) Archives de Vendée, chartrier de Roche-Guillaume, famille Moreau : 22 J 29, mémoire de Prosper Moreau contre Chitton du 4-5-1693 sur des fiefs de Saint-André au sénéchal de Fontenay.
(6) Archives de Vendée, chartrier de la Rabatelière : 150 J/G 40, assignation du 15-1-1687 pour faire sa déclaration de biens à la requête du seigneur de Languiller.
(7) Archives diocésaine de Luçon, Chroniques paroissiales, 1ière série, La Rabatelière, Arch. dép. Vendée, 4 num 503 39, vue 19/32.
(8) Il percevait la taxe due au roi par l’église sur ses propres revenus, comme par exemple les revenus du prieuré de Saint-André-Goule-d’Oie sur sa métairie de Fondion.
(9) Jean François Coutouly de la Vergne, nommé à Luçon le 1-1-1730, sous-chantre à Luçon le 1-1-1733, sous-doyen à Luçon le 1-1-1738 et décédé à Sainte-Hermine le 4-10-1787 (Dictionnaire des Vendéens dans le site internet des Archives de Vendée).
(10) Louis XIV avait créé l’office de maire perpétuel, acheté par ses titulaires à l’État, après avoir supprimé l’élection en vigueur pour désigner le titulaire de cette fonction, dans les villes. Elle correspondait à la fonction de syndic dans les paroisses de campagne. Toujours pour faire rentrer l’argent dans les caisses, le roi crée en 1706 les maires alternatifs triennaux. L’office était acheté pour trois ans et un autre titulaire succédait au précédent. En 1714 on supprima ces offices, qui furent remboursés à leurs titulaires par les villes ! En 1717 on rétablit l’élection des maires, mais suivant des modalités peu démocratiques au regard des critères modernes. Pour camoufler ses motifs financiers dans la création de l’office de maire perpétuel, le roi n’hésita pas à argumenter en politicien de mauvaise foi. Qu’on en juge : « Afin d'éviter cabales et brigues et dans le but de mettre de l'ordre, l'édit de 1662, en faisant acheter la charge, n'aurait plus à craindre ni les électeurs, ni les élus...et devrait remédier aux abus de toutes sortes, notamment en ce qui concerne les prétentions des juges qui voudraient souvent s'attribuer la charge de Maire. » Cette charge (qui succédait aux élections jusque-là en vigueur) était transmissible aux héritiers. La langue de bois et la mauvaise foi n’est pas propre à Louis XIV. Ces discours sont bien utiles pour qui veut influer sur autrui, même de la part d’un pouvoir dit « absolu ».
(11) Cet emploi était vraisemblablement fictif, comme nous l’avons vu dans notre article sur Charles Guyet (avril 2013).
(12) Archives départementales de la Vendée, Don Boisson : 84 J 30, bail Coutouly et Fluzeau du 4-12-1743.
(13) Archives de Vendée, notaire de Saint-Fulgent, Frappier : 3 E 30/ 3, acquêt de C. Guyet à René Goisneau de 2 pièces de terre le 19-10-1762.
(14) Villeneuve, comme la Barre, étaient des noms de lieux assez répandus dans la région, aussi nous est-il difficile de savoir ici, de quel Villeneuve il s’agit.
(15) L’Intendant était le représentant du roi dans la Généralité du Poitou, nouvelle organisation administrative renforcée par Louis XIV. Et les officiers seigneuriaux et municipaux de Saint-Fulgent (1700-1830), Archives du diocèse de Luçon, fonds de l’abbé Boisson : 7 Z 16.
(16) Maurice Maupilier, Des étoiles au Lion d’Or, Saint-Fulgent sur la route royale, Hérault-Éditions, 1989, page 104.
(17) Archives de Vendée, chartrier de Roche-Guillaume, famille Moreau : 22 J 29, mémoire sur la succession Prosper Moreau pour de Vaugiraud de Rosnais après 1745.
(18) Archives historiques du diocèse de Luçon, fonds de l’abbé Boisson : 7 Z 21, famille Proust. Voir aussi : Archives de la Vendée, notaires de Saint-Fulgent, Frappier : 3 E 30/3, ferme du 21-11-1762 de la métairie de la Coussaie (Saint-Fulgent) dans les actes notariés des fermes.
(19) Archives du diocèse de Luçon, fonds de l’abbé Boisson : 7 Z 13, aveu du 23-6-1774 de Saint-Fulgent à la vicomté de Tiffauges, transcrit par Paul Boisson, page 41.
(20) Idem (18).
(21) Archives de Vendée, Delhommeau, Fichier historique du diocèse de Luçon : 1 Num 47/265 (vue 59).
(22) Idem (18).
(23) Archives de Vendée, notaires de Saint-Fulgent, Frappier : 3 E 30/4, procuration du 17-11-1765 de François Proust à Henriette Proust,
(24) Archives de la Vendée, notaires de Saint-Fulgent, Frappier : 3 E 30/3, ferme du 21-11-1762 de la métairie de la Coussaie (Saint-Fulgent). Et Frappier : 3 E 30/10, ferme du 6-5-1782 de la borderie de la chapellenie du Suandeau à Doulay (Saint-Fulgent) par Proust de la Barre à René Maindron.
(25) Archives de la Vendée, notaires de Saint-Fulgent, Frappier : 3 E 30/3, ferme du 21-11-1762 de la métairie de la Coussaie.

Emmanuel François, tous droits réservés
Août 2013, complété en décembre 2023

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