de la Boutinière à la Chevaleraye |
Pour aller à la Chevaleraye,
venant de Saint-Fulgent, on emprunte la route à gauche immédiatement après le Pont-Boutin. Toutes les maisons donnant sur cette route sont neuves. Du style
le plus économe à celui plus recherché, leur architecture reste simple. Une
richesse se laisse voir avec les pelouses, les haies, les fleurs et les arbres,
impeccablement entretenues, celle du travail bien fait. Bientôt on tourne à
gauche, et les maisons du village de la Chevaleraye apparaissent toutes
proches. On remarque des bâtiments anciens à coté de maisons neuves. Il en est
de même à peine un kilomètre plus à l’est au village de la Javelière. Peuvent-ils
témoigner encore des temps anciens ?
On en doute, mais pour la
bonne cause. Il n’y avait pas de manoir ni de moulin à eau, et les chaumières
d’antan avaient vocation à laisser la place aux maisons neuves ou d’être entièrement
rénovées. Mais une fois au bout du village de la Chevaleraye, les prés dévalent
une pente raide vers le ruisseau tout proche, et de vieux arbres ombrageux se
relaient ici entre eux depuis un temps immémorial. La nature y forme un cadre préservé,
intime, où l’on entend le plus souvent, dans un petit murmure, l’écoulement de
l’eau sur les pierres du ruisseau, et le bruissement du vent dans les feuilles
des arbres. Réservé aux habitants proches, il garde intact leurs souvenirs.
Quelques propriétaires de la Chevaleraye
Le tènement de la Chevaleraye, dépendant
de la seigneurie du Coin Foucaud, était confronté aux terres des tènements de
la Boutinière et de la Javelière, par le ruisseau du Vendrenneau et le chemin
de Saint-Fulgent à Sainte-Florence.
En 1618, on a découvert les mêmes propriétaires qu’à la
Boutinière, dans une liste probablement incomplète. Mais quelques dizaines
d’années plus tard, on trouve Pierre Moreau sieur du Coudray, qui y avait
acheté en indivision avec les Cougnon la moitié des terres des Rabereul,
formant une borderie. Avec une autre borderie à la Ridolière, les deux étaient
estimées à 1 473 livres en 1726 (1). Les Rabereul étaient une famille des Essarts, comme on voit dans une
déclaration roturière en 1666 à la Barette (Essarts), des terres à la
Rabretière appartenant à « maître François Rabereul sieur de la
Chevaleraye » (2).
Vers 1715, on voit Jean Trastour, sieur du Chêsne et apothicaire aux Essarts, faire « quelques acquisitions » à la Chevaleraye (3). Il était marié avec Gabrielle Merland, elle aussi des Essarts (4). Son petit-fils, Jean Charles Trastour, deviendra procureur syndic du district de Montaigu en 1795 (Voir le Dictionnaire des Vendéens sur le site internet des Archives départementales). Et en 1773, c’était Modeste Coutant, demeurant au bourg des Essarts, qui était propriétaire d’une borderie à la Chevaleraye. Elle était l’héritière de Marie Trastour, fille de Jean Trastour ci-dessus, qui avait épousé Louis Coutant, sieur de la Gemonière, et demeurant au Bois Goyer à Vendrennes (5). Un Trastour avait été fermier de la seigneurie de la Barette en 1667 (6).
Vers 1715, on voit Jean Trastour, sieur du Chêsne et apothicaire aux Essarts, faire « quelques acquisitions » à la Chevaleraye (3). Il était marié avec Gabrielle Merland, elle aussi des Essarts (4). Son petit-fils, Jean Charles Trastour, deviendra procureur syndic du district de Montaigu en 1795 (Voir le Dictionnaire des Vendéens sur le site internet des Archives départementales). Et en 1773, c’était Modeste Coutant, demeurant au bourg des Essarts, qui était propriétaire d’une borderie à la Chevaleraye. Elle était l’héritière de Marie Trastour, fille de Jean Trastour ci-dessus, qui avait épousé Louis Coutant, sieur de la Gemonière, et demeurant au Bois Goyer à Vendrennes (5). Un Trastour avait été fermier de la seigneurie de la Barette en 1667 (6).
Moulin à foulon |
Le seigneur du Coudray, Toussaint
Menanteau, y possédait en 1606 un « petit
masureau ou foulon et autre maison appelée la Chautoir » (7). Les
moulins à foulon se sont répandus en France à partir du 13e siècle,
permettant le travail des étoffes à l’aide de la force motrice des moulins,
grâce à l’invention de l’arbre à cames. Il s’agissait de dégraisser, d’assouplir
et de resserrer les tissus avec la frappe automatique de maillets. Ils étaient
pour cela déposés dans une auge circulaire, mêlés à de la terre spéciale, de
l’argile à foulon, et autres ingrédients comme du saindoux ou de l’urine. Cette
mécanisation par les moulins avait remplacé le foulage avec les pieds par les
« foulonniers », qui durait
des heures (8).
Il parait étonnant que dans sa
déclaration de 1606, Toussaint Menanteau ne déclare pas un moulin à eau, mais
une simple maison où on y pratiquait le travail de foulon sans indication de la technique
utilisée. Le progrès mécanique du Moyen Âge avait-il pénétré jusqu’à la
Chevaleraye à cette date ?
Toussaint Menanteau possédait
aussi une « petite pièce de terre
ainsi qu’elle est enclose de haie et fossé contenant 8 boisselées ». Pour
ces trois biens il devait au seigneur du Coin Foucaud un cens d’un chapon, chaque
année à la fête de Saint-Jean-Baptiste.
La métairie de la Chevaleraye et Jean Abraham de Tinguy
Nous avons plus d’informations sur la métairie de
la Chevaleraye. Elle était déjà constituée depuis au moins le 14e siècle, quand nous avons
repéré en 1701 son propriétaire, Jean
Corbière sieur de la Coussay, demeurant à Beaurepaire. Il possédait aussi la
métairie de la Boutinière, et nous avons raconté l’histoire de ses
propriétaires, qui ont été les mêmes, dans notre article du mois précédent sur
la Boutinière.
La métairie de la Chevaleraye devait contenir 17,5 hectares en 1796. Elle faisait 24 hectares au moment de l’établissement
du cadastre napoléonien en 1838. Quelques uns de ses champs se trouvaient sur
les tènements voisins de la Boutinière, des Suries et des Bruères. Comme à la
Boutinière, subsistaient à côté d’elles les nombreuses pièces de terres et prés
constituant des petites borderies.
Le plus ancien propriétaire de
cette métairie que nous connaissons est Philippe Paineau, sieur de la Garnerie.
Il la céda dans un échange de biens au début du 17e siècle à un
nommé Thireau et Ardouine Gilbert sa femme. Et ceux-ci la vendirent le 22
janvier 1624 à Jacob Arnaudeau, bourgeois demeurant au bourg de Saint-Fulgent,
pour 2 800 livres. Le métayer s’appelait alors Antoine Cougnon (9). Sur cette
famille Arnaudeau de Saint-Fulgent, voir l’article publié sur ce site le mois
dernier : La Boutinière à Saint-André-Goule-d’Oie. Le fils de Pierre et de Marguerite Arnaudeau,
Jean Corbière, sieur de la Coussay hérita de la métairie. Il est
mort et a été inhumé à Beaurepaire le 23-7-1705 à l’âge de 45
ans (vue 48), emporté par la maladie.
La métairie de la Chevaleraye fut acquise ensuite par Abraham Tinguy de la Sauvagère avec celle de la Boutinière le 24 mai 1747 pour 4950 livres ensemble (voir l’article sur la Boutinière). Il l’afferma à Jean Boisselier et François Drapeau de la Roche Mauvin le 27 mai 1759 (10). En 1771 la métairie était affermée à prix d’argent pour 240 livres par an rendables à terme annuel échu, pour 5 ans (11). Le bailleur demeurait alors au Coudray.
La métairie de la Chevaleraye fut acquise ensuite par Abraham Tinguy de la Sauvagère avec celle de la Boutinière le 24 mai 1747 pour 4950 livres ensemble (voir l’article sur la Boutinière). Il l’afferma à Jean Boisselier et François Drapeau de la Roche Mauvin le 27 mai 1759 (10). En 1771 la métairie était affermée à prix d’argent pour 240 livres par an rendables à terme annuel échu, pour 5 ans (11). Le bailleur demeurait alors au Coudray.
Le dernier propriétaire de la métairie de la Chevaleraye avant la
Révolution s’appelait Jean Abraham de Tinguy, et nous nous attarderons sur lui,
car il est venu y habiter vers 1751, déclarant un autre domicile à Saint-Fulgent
(de 1748 à 1750, puis de 1757 à 1761), puis au Coudray ensuite (1766-1771 de
manière avérée). C’est pourquoi on explique le décès au Coudray d’une parente
de sa femme, Anne Florence Bruneau le 20 janvier 1771 à l’âge de 70 ans (vue 12
sur le registre de Saint-André). Il s’est ensuite retiré au moins vers 1778 à
la Giroulière (Rabatelière), d’où sa femme était originaire.
la Chevaleraye |
Appartenant à la noblesse, on chercherait néanmoins en vain
les traces d’un manoir dans le village de la Chevaleraye, tout simplement parce
qu’il n’a vraisemblablement pas existé. Peut-être sa maison ressemblait-elle à
celle de la Roussière de Saint-Fulgent, où logeaient les Royrand, eux aussi de
famille noble. Pompeusement appelée logis, celle-ci était une maison en murs de
pierres grises apparentes et toit de tuiles, sur deux niveaux : quelques
pièces en enfilade au rez-de-chaussée et des greniers à l’étage. Leur standing
et leur taille différenciaient ces logis des maisons plus petites, en toit parfois
recouvert de végétal séché, des autres habitants du village. Mais, vu
d’aujourd’hui, on a pitié de toutes ces habitations, logis des nobles compris.
Des anciens dans les années 1970 se souvenaient de vieux bâtiments dans le
village appelés « logis », et aujourd’hui disparus. Il y avait une
plaque de cheminée marquée d’une fleur de lys, ce qui aurait signifié la marque
des Tinguy. Leurs armes portaient bien en effet « d'azur
à quatre fleurs de lys posées deux et deux » (12).
Jean Abraham de Tinguy fonda la branche de la Giroulière de
la famille Tinguy, alors que son frère, Charles Auguste, est l’auteur de la branche
des Tinguy du Pouët. Celui-ci s’installa à la Clavelière de Saint-Fulgent aussi au
18e siècle. Parmi les descendants de cette dernière, on trouve le
maire de Saint-André en 1830, alors que son père et son frère furent aussi maires
à Saint-Fulgent. Ces deux branches étaient issues de la même branche de Vanzay de
la famille Tinguy.
Jean Abraham de Tinguy, seigneur de la Sauvagère (Saint-Laurent-de-la Salle), épousa à Chauché le 18 janvier 1746 (vue 6 sur le
registre paroissial accessible sur le site internet des Archives de la Vendée) Perrine
Bruneau, dame de la Giroulière. Leur premier enfant, Charles Henri, naquit le 13
janvier 1747 au château de Boisreau (Chauché), chez la sœur de Jean Abraham, Louise
Henriette de Tinguy. Celle-ci était mariée avec Joseph de Villequoys,
seigneur de Rambervilliers. L’enfant mourut à l’âge de 9 ans à la
Chevaleraye. Son frère René Abraham, né à Saint-Fulgent en 1748, ne survécut
qu’une année. D’autres enfants naquirent à la Chevaleraye et à Saint-Fulgent. Voir les concernant l’article publié sur ce site
en août 2018 : La famille de Tinguy à Saint-André-Goule-d’Oie.
Avec un autre propriétaire du tènement de la
Chevaleraye, Abraham de Tinguy fit une reconnaissance de rente au chapitre de
Luçon, chez le notaire de Saint-Fulgent le 24 juin 1773 (13). La rente
foncière annuelle et perpétuelle était de 12 boisseaux de seigle (environ 2
quintaux), « mesure réduite des
Essarts ». Elle était due « à
cause de leur prieuré de Chavagnes les Montaigu » (Chavagnes-en-Paillers). En remontant dans le temps on peut comprendre cette précision. Cette
rente a été donnée probablement au Moyen âge peut-être par le seigneur du Coin
Foucaud, dont relevait la terre de la Chevaleraye, aux moines de l’abbaye de
Luçon, qui desservaient le prieuré de Chavagnes, comme ceux aussi de Chauché et
des Essarts (14). L’abbaye devint évêché en 1317, et le chapitre de la cathédrale
de Luçon fut créé par sécularisation de ses moines, devenant chanoines, en
1469. Ensuite les prieurés comme celui de Chavagnes, avec les biens qu’ils
possédaient, furent donnés comme prébendes aux chanoines de Luçon. Un chanoine
était le curé primitif du prieuré-cure de Chavagnes, et le curé de Chavagnes
sur place était son vicaire perpétuel. La rente sur la Chevaleraye faisait donc
partie des biens immenses possédés alors par le chapitre de Luçon.
Concile de Trente réunit dans
l’église
Santa Maria Maggiore
|
À cette occasion il faut rappeler que l’Eglise préférait
les dons sous forme de rente perpétuelle, plutôt que les pensions. Celles-ci
l’auraient rendue trop dépendante du bon vouloir des donateurs. C’est donc la rente qui a été choisie au
Moyen Âge pour financer, sous le nom de « bénéfices
ecclésiastiques », la majorité des fonctions ecclésiastiques, tant
séculières que régulières. Le concile de Trente avait rappelé la
consigne : « Il n’est pas bien
séant que ceux qui sont admis au service de Dieu soient, à la honte de leur
profession, obligés à la mendicité ou contraints de gagner leur vie par un
emploi sordide ».
Jean Abraham de Tinguy mourut à
la Giroulière, âgé de 75 ans, le 18 mars 1784, et fut inhumé le lendemain dans
le cimetière de la Rabatelière en présence de messieurs de Royrand et de
Vaugiraud (vue 23).
On se souvient qu’après son décès, sa veuve,
Perrine Bruneau, vendit les deux métairies de la Boutinière et de la
Chevaleraye à Agnan Fortin en 1789. Pour cela, c’est sa fille Henriette qui la
représenta pour signer l’acte de vente à Saint-Fulgent chez le notaire. Perrine
Bruneau habitait toujours à la Giroulière quand elle avait vendu auparavant, en
1784 au même Fortin, deux boisselées de terre à la Boutinière (15). Elle est décédée dans le bourg de Chavagnes en
1792, où elle était venue habiter à partir de 1786.
Agnan Fortin eut des démêlés
avec les autorités républicaines à cause de l’émigration de son fils aîné dans
le camp royaliste. On évalua ses possessions pour faire un partage entre les
siennes et celles revenant à son fils et qui étaient confisquées. C’est ainsi
que la métairie de la Chevaleraye est évaluée vers 1796 d’une surface totale
de 144 boisselées (17,5 hectares). Ses trois pièces de vigne totalisent 18
boisselées, les cinq prés 12,25 boisselées et les 12 champs de terre labourable
112 boisselées. On a un revenu annuel bien faible de 158,5 Francs (valeur
1791). Certes, les bâtiments n’ont pas de valeur, car totalement brûlés pendant la guerre de Vendée (maison,
toit, grange et galerie). Les jardins contenant 1,5 boisselée font un revenu de
6 francs de revenu annuel, et chaque boisselée de pré est évaluée 3 francs, mais
la boisselée de vigne, et terre labourable est évaluée 1 franc, sauf la
boisselée de « terre mauvaise » à 10 sols (16). On a tiré les valeurs
vers le bas, semble-t-il, et peut-être a-t-on oublié quelques champs, cela s’est
vu ailleurs.
Confisquée à cause de l’émigration de son fils aîné et toujours sous
séquestre au début de l’année 1797, Agnan Fortin afferma la
métairie de la Chevaleraye à l’administration municipale du canton de Saint-Fulgent, le 12
germinal an V (1-4-1797), et la sous afferma le 16 août 1797 à Jean Soulard,
pour 320 F par an (17). Il en recouvra la propriété dans les mois qui
suivirent.
Deux héros de la Guerre de Vendée nés à la Chevaleraye
La Chevaleraye connut deux héros de la Guerre
de Vendée : François et René Girard, dont les parents sont originaires. On
sait que la commune de Saint-André-Goule-d’Oie perdit environ 300 de ses habitants
dans les batailles et les opérations d’extermination. On n’a pu repérer qu’une cinquantaine de morts, à cause de la disparition des états-civils. Évoquer les
Girard est donc au moins une façon de ne pas oublier toutes ces victimes inconnues.
Leurs parents, Nicolas Girard et Marie
Boisselier, se sont mariés à Saint-André le 25 novembre 1760 (vue 25). Ils ont
habité à la Chevaleraye de 1760 à 1774, où sont nés six de leurs enfants. En 1776 ils déménagèrent à la Boutinière, où naquirent leurs trois derniers
enfants, et où mourut le père Nicolas Girard, le 26 février 1793. Ce dernier avait loué en communauté avec
son beau-frère, Jean Boisselier, la métairie de la Boutinière appartenant à
Abraham de Tinguy.
René Girard est né à la
Chevaleraye et il est mort à l’âge de 30 ans, à la bataille de Savenay le 23
décembre 1793, comme son compatriote du village de la Forêt, Pierre François
Cougnon.
Son jeune frère François Girard
est né à la Boutinière le 16 octobre 1776. Dans un livre du comte de Chabot
publié en 1892, on peut lire le passage suivant le concernant (18) :
Pierre-Narcisse Guerin : Henri de la Rochejaquelein (1816) musée de l'Histoire de France |
« Il n’avait que 17 ans, quand lui aussi passa la Loire. Après le
désastre du Mans, la Rochejaquelein lui confia une lettre pour Charette.
Quinze jeunes gens de ses amis partirent avec lui ; arrivés sur les bords
de la Loire, après avoir couru mille dangers, ils furent assez heureux pour
rencontrer un jeune batelier qui consentit à les passer sur la rive gauche.
Après une marche de vingt-quatre heures, ils arrivèrent à Tiffauges : ils
tombent sur un poste républicain, le mettent en fuite et s’emparent de leur pain
de munition, fort à propos du reste, n’ayant pas mangé depuis deux jours. De là
ils passent par la Brallière (Boulogne)
où ils rencontrent MM. de Montsorbier qui les accueillent avec empressement et
les font reposer avant d’aller les conduire au camp de Belleville où se
trouvait Charette. Pendant ce périlleux trajet, Girard avait reçu cinq
blessures, deux coups de baïonnette : un à la main droite, et l’autre au
ventre, et trois coups de sabre à la
tête et aux deux bras. »
On sait que François Girard avait
reçu la mission d’aller porter une lettre à Charette, où La Rochejaquelein lui demandait de venir secourir les Vendéens
dans la Virée de Galerne. Elle arriva trop tard.
François Girard s’est marié à Saint-Fulgent le 9 février 1808 (vue 210) avec Françoise Boudeau. Le 31 janvier 1831,
il se remariera à Saint-André avec Marie Anne Malidin. Il est alors noté comme
cultivateur à la Boutinière, mais on sait qu’il participa aux guerres de
Napoléon, étant notamment en Russie lors de la retraite de la Bérézina. Il avait 22 ans quand fut instaurée par la loi Jourdan
de 1798 la conscription militaire obligatoire pour tous les jeunes Français de
20 à 25 ans. On n’a pas son livret militaire, mais c’est à cause d’elle sans
doute que François Girard fut enrôlé dans l’armée. À cet égard il faut remarquer que lors des premières
levées de conscrits par Napoléon, le département de la Vendée se montra plus
patriote que la moyenne. On n’y compte qu’un seul déserteur en 1805, pour une
moyenne d’environ 22 % pour toute la France (19). Pourtant beaucoup d’historiens
continuent d’affirmer que la Vendée ne réintégra le giron national qu’avec la
première guerre mondiale. Cette erreur semble puiser sa source dans le préjugé
qui assimile le sentiment national d’appartenance au seul camp né de la Révolution
française. Sa naissance s’enracine dans l’idée de nation symbolisée par la première victoire républicaine de Valmy contre les puissances coalisées. Les constructions
idéologiques sur la guerre de Vendée brouillent une juste vision de la réalité, en oubliant que le patriotisme révolutionnaire ne constitue pas la totalité du patriotisme français, comme s’il était nécessaire de penser le sentiment
patriotique pour l’éprouver (20). François Girard est venu habiter au Clouin, village où il finit sa longue vie en tant que journalier,
puisqu’il y est décédé en 1860 (vue 67). Dans ses récits il vouait un culte à ses deux héros :
Charette et Napoléon. Un enfant du village a écrit l’avoir entendu raconter
son histoire. Il s’agit de l’abbé Charpentier, né en 1847, qui rapporte ses
souvenirs dans un article de la Revue du Bas-Poitou en 1905, intitulé :
« Un ancien de la grande guerre, le
père Girard ». Le texte est accessible par internet sur le site des
Archives de Vendée (21), et nous recommandons sa lecture pour mieux connaître ce
« grand vieillard d’esprit simple et
de foi robuste, dont la masure en ruines livrait passage à tous les vents ».
Voir aussi notre article évoquant l’abbé Charpentier publié en septembre 2018 : Le Clouin à Saint-André-Goule-d’Oie.
Les redevances seigneuriales à la Chevaleraye
Nous aurons l’occasion de raconter prochainement l’histoire de ces droits seigneuriaux qui opposa pendant deux siècles les seigneurs de Saint-Fulgent et de Languiller. Dans leur querelle, les droits sur la Boutinière, la Chevaleraye et la Javelière furent compris ensemble. Cette particularité remonte à l’arrentement du tènement tel qu’il est indiqué dans un aveu du seigneur de Languiller, Jean de Sainte-Flaive, daté dans la première moitié du 15e siècle. C’était alors principalement une métairie et quelques champs sont apparus en plus à des dates inconnues, arrentée à ferme perpétuelle à 2 septiers mines de seigle et 2 boisseaux d’avoine, qui sont devenus 40 boisseaux seigle et 4 boisseaux d’avoine. À cette époque le tènement comprenait 8 boisselées de jardin, 8 journaux de prés et 3,5 septerées de terres labourables et coteaux ou pentes. Ces surfaces représentaient environ 12 hectares, et des défrichements ultérieurs ont augmenté ces chiffres, les premiers connus. L’arrentement sans droit de terrage remonte au 14e siècle, et notre hypothèse est que le tènement était déjà en partie défriché, avec peut-être un terrage sur une partie des terres, remplacé par une rente uniforme sur l’ensemble (24). Nous aurons l’occasion de raconter prochainement l’histoire de ces droits seigneuriaux qui opposa pendant deux siècles les seigneurs de Saint-Fulgent et de Languiller. Dans leur querelle, les droits sur la Boutinière, la Chevaleraye et la Javelière furent compris ensemble.
La Chevaleraye, vers la rivière
|
Était due aussi dans un aveu de 1711 sur le village de la Chevaleraye la dîme de
laine, agneaux, gorons (cochons) à la commanderie de Launay (25). Situé à Sainte-Cécile, ce prieuré dépendait de l’ordre de Malte, et semble avoir possédé au
haut Moyen Âge de nombreux domaines dans la région. Il est à l’origine notamment
de la création de la seigneurie de la Rabatelière. Dans un aveu du Coin
décrivant la situation en 1550, la dîme portait sur « les bêtes porcines, bélines, veaux, naissant, croissant et régissant au
village de la Chevaleraye, dont le croisé ou commandeur de Launay y prend la
moitié » (26). On constate donc que
Launay prenait la totalité de la dîme après 1550.
Existaient aussi en 1711 d’autres rentes particulières dues sur le village, parfois des dons ou
redevances à l’Eglise (27) :
- au prieur-curé des Essarts : 6 boisseaux de seigle
- au prieur de "Saint-André-de-Gouledois" : 1 boisseau de seigle pour droit de boisselage. On ignore l’origine du droit de boisselage (28). Sa pratique partielle à Saint-André venait remplacer ou compléter la grosse dîme ecclésiastique sur les céréales.
- aux héritiers de feu monsieur du Plessis Gazeaux : 6 boisseaux de seigle. Les Gazeaux de la Brandasnière, branche du Plessis, était une des trois branches nées à la fin du 16e siècle à côté des Gazeau de la Boutarlière et des Gazeaux de Ligneron (Saint-Fulgent).
- au château des Essarts : 3 boisseaux de seigle.
S’ajoutait une rente de 6 boisseaux de seigle due à la seigneurie de la Roche de Chauché, possédée au 17e siècle par la Rabatelière (29).
En 1579, le seigneur de la
Pitière (Chauché) prélevait une rente de 20 boisseaux de seigle sur une surface
déclarée d’une septréee terre dans le tènement de la Chevaleraye et de 4 boisselées
sur le tènement de la Bergeonnière (30). Cette rente avait probablement disparu
en 1711, transformée peut-être en certaines redevances citées ci-dessus.
Toutes ces rentes étaient bien
sûr à la mesure des Essarts.
Dans cette énumération, n’apparaît
pas le droit de « métivage »,
prélevé au Moyen Âge, à l’occasion du battage des céréales, par la seigneurie de
la Boutarlière. Il était d’un boisseau par an, payé par chaque tènement de la
Boutinière, la Chevaleraye et la Roche Herpière près la Javelière (31). Ou alors a-t-il survécu dans la
rente évoquée ci-dessus de 6 boisseaux de seigle aux héritiers Gazeaux.
Nous n’avons en réalité qu’une
vue parcellaire des redevances imposées sur les terres de la Chevaleraye dans
les deux siècles précédant la Révolution française. Elles faisaient l’objet de
transactions qu’il n’est pas toujours facile de suivre. En témoigne la
reconnaissance d’une rente faite en 1807 par Jean Joseph Fortin, le
propriétaire de la métairie des lieux demeurant à Paris. Sa part était alors de
5 boisseaux de seigle, qu’il devait au créancier de la rente, Pierre René
Thibault de La Pinière, demeurant à Nantes. Le texte ne nous dit pas le total
de la rente due par tous les propriétaires (32). Dans le partage de la
succession de leur père cette rente avait été oubliée, diminuant bien sûr la
valeur du bien.
Les droits seigneuriaux de la Chevaleraye ont été étroitement associés à ceux du tènement voisin de la Javelière. Nous poursuivons notre récit en évoquant maintenant ce dernier.
Les propriétaires et redevances seigneuriales à la Javelière
la Javelière |
Le tènement de la Javelière,
dépendant de la seigneurie du Coin Foucaud, était bordé lui aussi par le ruisseau
du Vendrenneau et le chemin de Saint-Fulgent à Sainte-Florence, par les terres de la
Chevaleraye et le chemin de Saint-Fulgent à la Brossière. La surface de ses
jardins était importante : environ 8 000 m2.
Le seigneur de la Boutarlière y
prélevait en 1517 un droit appelé « hommage »,
rendable en la « cohue »
(halle) des Essarts, et partagé à moitié avec le seigneur des Bouchauds (33). À la Javelière il était de 6 deniers, et à
la Roche près la Javelière de 4 sols. À la Boutinière il était de 4 sols. On ne
retrouve pas ce droit dans les déclarations roturières des 17e et 18e
siècles dans les tènements concernés.
Les Assises de Languiller poursuivent
en 1541 6 teneurs pour non déclaration des bians (corvées) de 4 bœufs et une charrette
dus au seigneur de Languiller chaque quinzaine (34). Le texte est elliptique et
peut-être s’agissait-il de la corvée transformée en redevance. En 1550 la
corvée est supprimée.
Le seigneur de la Guiffardière
prélevait en 1606 sur tous les teneurs de la Javelière une rente de 2 boisseaux
de seigle à chaque fête de Notre-Dame en août, ou Assomption de la mi-août (35).
Là aussi on ne la retrouve pas dans les déclarations roturières ensuite, mais
elle n’a pas disparue pour autant très probablement. Son origine nous est
inconnue, mais elle est révélatrice de la dispersion des droits seigneuriaux
prélevés à Saint-André-Goule-d’Oie au fil du temps.
En 1618 les propriétaires
étaient : Michel et Jean Fluzeau, André Thomelet, François Bertrand, Jean
Cougnon, Pierre Meterau, Jean Asseneau, Nicolas Cougnon, Jeanne Guinard veuve
d’Antoine Cougnon, Mathurin Menetau, André Paquereau, Jean Gauchier, Denis
Pidoux, Martin Colin, Jean Parpaillon, Étienne Metaireau, Louis Allain, Pierre Rousseau,
Jean Guesdon, Jean Aparilleau et Denis Revelleau.
Ils devaient au seigneur de Saint-Fulgent une rente de 48 boisseaux de seigle à la mesure des Essarts, rendables
au château de Saint-Fulgent à la fête de notre dame en août (assomption), plus une
dîme de 2 agneaux à la Saint-Jean-Baptiste et un cens de 7 sols 6 deniers à noël.
Eux aussi, comme à la Chevaleraye, ne devaient pas de droit de terrage. La
situation avait récemment évolué si on compare l’aveu de 1618 ci-dessus à un
autre de 1605 décrivant la situation en 1550 (36). Le village de la Javelière,
avec celui contigu de la Roche Herpière, avait été tenu de Jean Allaire,
seigneur du Coin au début du 14e siècle, avant l'acquisition de la seigneurie par
la famille de Sainte-Flaive, seigneurs de Languiller. Les deux villages avaient
été arrentés depuis Jean Allaire (à une date non repérée) par ferme perpétuelle.
En 1550 les teneurs devaient à Languiller 48 boisseaux de seigle et une dîme
appréciée à 2 agneaux. Ils payaient en plus par rapport à la situation de 1618,
2 toisons, 32 ras d’avoine et 20 sols en argent au lieu de 7 sols 6 deniers.
En 1671, les propriétaires
sont Thérèse Coulon épouse d’Antoine Soulard, Catherine Gauthier épouse de
Joachim Chenet, Jacqueline Renelleau veuve de Pierre Crespeau, André Cougnon
métayer à la Requière de Saint-Fulgent, André Bouin du Coudray, Jacques Cougnon de
la Chevaleraye, Nicolas Cougnon de la Javelière, Jean Thomellet de la Javelière
avec son beau-frère André Roger. Et la liste se poursuit par 6 autres
propriétaires exerçant le métier de marchands. Le mot est vague, pouvant aller
du marchand-laboureur (marchands de bestiaux) au marchand de mercerie, et ils
habitent les villages voisins de la Brossière et de la Guierche, situés le long
du Grand chemin de Montaigu à Chantonnay. Étaient-ils des héritiers sur les
terres de la Javelière ou des investisseurs ? On ne sait pas. Ce
sont Bastien Robin et Denis Migné (en indivision), François Metereau et
Mathurin Rousseau, Nicolas Carré, Valérien Robin et Mathurin Robin, ces
derniers habitaient la Girarderie de Vendrennes. Valérien Robin était aussi
propriétaire aux Suries en 1685 et alors maître tanneur.
En 1770 on dénombre 28
propriétaires. Visiblement cette augmentation résulte de la division des
héritages. Cette année-là, ils font ensemble une déclaration chez le notaire de Saint-Fulgent de reconnaissance d’une rente annuelle foncière et perpétuelle de
deux sols et deux « gélines »
(poules), due au curé de Saint-Fulgent à la Toussaint (37). Pour se partager à 28
personnes cette charge aussi modeste en nature, chacun payait sa part en
argent, et le tout était porté au curé, même si la redevance restait libellée
en nature.
la Javelière |
Cette redevance avait été créée par une transaction du « pénultième février » 1399 entre le
seigneur de la Valinière (Saint-Fulgent) et le nommé « Begaud curé pour lors dudit St Fulgent, tant pour lui que pour ses
successeurs curés dudit Saint-Fulgent ». Le seigneur du lieu céda sa
rente sur la Javelière au curé de sa paroisse. Le notaire de 1770 précise que
la transaction a été écrite « en une
grande feuille de parchemin à nous représentée par ledit sieur Gilbert et à
l’instant remise, icelle signée Deny ». Le dictionnaire de Vendéens (voir sur le site internet des
Archives de la Vendée) présente Jacques Gilbert (1709-1773) comme vicaire à Saint-Fulgent en novembre 1733, puis curé le 16 mars 1739, y décédant le 6 septembre 1773.
La pénultième était l’avant-dernier jour du mois, soit dans
notre cas le 27 février 1399 dans le calendrier Julien alors en vigueur. Cette
année-là n’était pas bissextile. Cette date correspond au 7 mars 1399 dans
notre calendrier grégorien en vigueur en France depuis décembre 1582, mais qui
ne s’applique pas rétroactivement.
Devenue bien ecclésiastique par un don, la rente avait
acquis un caractère inaliénable. Le curé Gilbert se devait de ne pas la laisser
s’éteindre encore près de 4 siècles après sa création, malgré son modeste
montant.
En 1776, 23 teneurs de la
Javelière reconnaissent devoir la rente noble, foncière, annuelle et
perpétuelle de 16 boisseaux d’avoine, mesure des Essarts, à chaque Notre-Dame
en août et 6 chapons à la Toussaint, le tout rendable à la Valinière (38). On
ne connaît pas la nature de la rente due à cette seigneurie voisine située à Saint-Fulgent,
possédée alors par Louis Gabriel Le Magnan, chevalier seigneur de l’Ecorce et
de la maison noble de la Valinière, comme héritier de Louis Le Maignan,
lui-même fils et héritier de Louis Le Maignan sieur du Marchais.
En 1766, les teneurs, au nombre
de 22, avaient aussi fait acte de reconnaissance d’une autre rente à Catherine Tricouère,
veuve de Louis Guyet aubergiste dans le bourg de Saint-Fulgent. Elle était de 6 boisseaux 2/3 de
seigle, mesure réduite des Essarts, comme ayant été acquise en 1749 par Louis
Guyet de Gabriel Bruneau Thieriot, sieur de Lornaire et procureur du roi de la
maréchaussée au département de Montaigu qui l’avait eu par succession de ses
père et mère. Cette reconnaissance avait été refusée par le fils Charles Guyet au
motif qu’elle était présentée quérable, alors que ce dernier la prétendait
rendable. Dans leur motif les teneurs de la Javelière s’étaient référés à l’usage
et précisèrent que « le tènement est assez chargé déjà, n’en voulant pas
augmenter la charge » (39). À cette date de 1776 on peut lire dans l’acte
de reconnaissance que le tènement occupait, avec la Roche Herpière, la surface totale
de 235 boisselées 57 gaulées (29,5 ha).
Un bien national oublié à la Javelière
Ce même curé Gilbert a donné des biens qu’il possédait à la
Javelière au profit « du couvent de Saint-Fulgent provenant de la ci-devant communauté des filles du dit Fulgent ».
L’information puisée dans le procès-verbal du 7 germinal an 7 (27 mars 1799) « de consistance et d’estimation du domaine
national » et ainsi présentée, nous paraît imprécise et ambiguë (40). On sait qu’en 1771 Mme de Chevigné fit une fondation pour créer une école des filles à Saint-Fulgent. L’acte portait que « la maîtresse
régente choisira une fille pour l’aider à secourir les pauvres et les malades
de la paroisse, et l’entretien des autels de l’église » (41). Comme
« l’école de la propagation » de Montaigu, peut-être que
cette communauté provenait de l’Union Chrétienne, dont les sœurs se
consacraient à des activités de soins dans les hôpitaux et d’instruction dans
les écoles (42).
L’auteur du procès-verbal l’expert s'appelait Gabriel Pierre Boisson demeurant à Mouchamps. Il était assisté du « commissaire du directoire exécutif près l’administration municipale du canton de Saint-Fulgent » (chef de la municipalité cantonale à cette époque, et déléguant un simple agent à la tête des communes du canton), le très anticlérical Benjamin Martineau. En mars 1799, celui-ci habitait Linières (voir notre article publié sur ce site en avril 2011 : Étienne Benjamin Martineau).
L’auteur du procès-verbal l’expert s'appelait Gabriel Pierre Boisson demeurant à Mouchamps. Il était assisté du « commissaire du directoire exécutif près l’administration municipale du canton de Saint-Fulgent » (chef de la municipalité cantonale à cette époque, et déléguant un simple agent à la tête des communes du canton), le très anticlérical Benjamin Martineau. En mars 1799, celui-ci habitait Linières (voir notre article publié sur ce site en avril 2011 : Étienne Benjamin Martineau).
La date de cette estimation intrigue. Cela faisait neuf ans
qu’elle aurait dû être faite selon la loi, avec la valeur en cours de l’année
1790. Il est difficile de soupçonner la municipalité de Saint-Fulgent de
négligence, quand on se souvient de son zèle révolutionnaire, en particulier de
celui de Martineau. Et les bourgeois républicains avaient été suffisamment
frustrés par le seigneur local, qui avait raflé l’essentiel des ventes de biens
nationaux dans la commune. Mais peut-être une première estimation avait-elle été
faite, perdue ensuite à cause des combats à Saint-Fulgent ?
Source : Archives départementales de la Vendée |
Le procès-verbal énumère et confronte une grange et une
parcelle de jardin de 15 m2 dans ce village. S’y ajoutent sur le
tènement de la Javelière, 5 pièces de terres totalisant environ 7 000 m2.
Et sur la commune de Saint-Fulgent à proximité de la Javelière, il y a 3 pièces de
terre totalisant 2 732 m2. Les revenus évalués pour l’ensemble
sont de 18,25 Francs, ce qui représente un capital théorique de 20 fois cette
somme, soit 365 Frs à la valeur de 1790. Il nous parait difficile d’évaluer en
1799 un bien à sa valeur de 1790, quand on sait l’énormité de l’inflation
pendant ce laps de temps (plusieurs milliers de %), mais c’était la règle
alors. Plus que l’estimation, c’est la consistance qui avait de l’importance
dans ce procès-verbal, à l’égard du futur acquéreur.
Dans les confrontations des parcelles de 1799 on relève un
détail intéressant : l’existence de la « Grande
Route de Nantes à la Rochelle ». C’est une nouveauté. En 1771 nous
avions noté l’existence du « Grand chemin » de Montaigu à
Chantonnay. On sait que le chemin a été tracé et construit sous Louis XV,
appelé la « Grande Route »
ensuite, et que celle-ci fut empierrée à nouveau à Saint-Fulgent sous Napoléon Ier.
La mise aux enchères qui a suivi ce procès-verbal a été
infructueuse, alors même que ces petites surfaces pouvaient intéresser quelques
propriétaires des environs, rescapés, avec leur fortune au moins en partie, de
la guerre de Vendée. Le sieur Chabrol, receveur de l’Enregistrement et des
domaines de l’État au bureau de Montaigu en était responsable. Il afferma ces
biens à un nommé Pineau Lamotte de Montaigu.
En 1808 il fit apposer des affiches, renouvelées plusieurs
fois de quinzaine en quinzaine dans les communes de l’arrondissement de
Montaigu, pour informer de la mise aux enchères du renouvellement du bail à
ferme de ces biens situés à la Javelière et à la Courpière. Le sous-préfet de
Montaigu présida à la mise aux enchères de l’adjudication du bail le 9 mai 1808,
des biens « provenant le tout de la
communauté des propagandes de Saint-Fulgent ». Cette dénomination familière désignait la congrégation
de l’Union Chrétienne qui avait été réunie par Saint Vincent de Paul avec la
congrégation de la Propagation de la Foi. Ses membres continuaient d’être
désignées familièrement « dames propagandes ». C’est
François Augustin Brochard, menuisier à Saint-Fulgent, qui remporta l’adjudication
définitive, moyennant la somme de trente-cinq francs, pour un bail de 5 ans (43). La même année, 1808 un décret impérial affecta les
biens à l’entretien d’un hôpital à Saint-Fulgent (44).
Le gaulaiement de la Javelière en 1834
Dans les minutes notariales on
repère l’existence de borderies constituées de nombreuses parcelles, mais pas
de métairie. Ainsi en 1774, à l’occasion d’un acte d’arrentement, on constate
que les frères Bertrand, demeurant à la Javelière, possèdent une borderie évaluée à 720 £, correspondant à une
surface d’environ 7 ou 8 ha à cette époque
(45). Dans une vente en 1781 du 1/5 de
la valeur d’une borderie, on voit que l’acquéreur, possédant déjà le reste, est
propriétaire d’une borderie valant environ 360 £, soit une surface de l’ordre
de la moitié de la précédente (46).
Pour établir ce gaulaiement, on fit appel à François
Cougnon (1792-1858), fils de l’ancien capitaine de paroisse, prénommé François
lui aussi, exerçant le métier d’expert. Il avait été nommé maire de Saint-André-Goule-d’Oie de 1826 à 1829. Les
surfaces ont été indiquées par les propriétaires, reprises et validées dans le document,
lequel donne pour chacun sa part contributive dans la rente de 7 boisseaux de
seigle, à la mesure des Essarts, due sur le tènement.
Non féodale, elle n’avait pas été supprimée par la
Révolution. Elle était due à raison de 2 boisseaux pour M. de Sérigné et 5
boisseaux pour Jean Guyet de Sainte-Cécile. Pour ce qu’on sait sur les rentes
déclarées avant la Révolution, la rente à M. de Sérigné pourrait être celle due
autrefois à la seigneurie de la Guiffardière, d’un même montant. Ce n’est pas
la rente de 4 boisseaux de seigle due à la Roche de Chauché avant la
Révolution. En revanche la rente à M.
Guyet n’était pas connue. Jean Guyet de l’Aublonnière, mort en 1828, était l’ancien
régisseur de Linières. En 1834 c’est son fils, Jean Baptiste Guyet, qui devait
toucher la rente, ou sa mère, Rose Roger, une mère célibataire née à la
Maigrière (Saint-André).
Ils sont 33 propriétaires en
1834, au lieu de 28 en 1770, pour posséder 28,8 hectares dans le terroir de la Javelière, dont 4585 m2
de jardin, au lieu de 8000 m2 au début du 17e siècle. Les
prés totalisent près de 4 hectares, surface importante près du ruisseau du
Vendrenneau, propice à l’élevage.
Rose Brillouet, veuve Bordron, de
la Javelière, possède 3,7 ha, et François Fluzeau, de la Brossière, possède 3,5
ha. Indiquons au passage que Rose Trotin a reçu une
pension après 1815, à cause de la mort de son mari pendant la guerre de Vendée. Ce sont les plus importants propriétaires. En plus d’eux, on a 6
propriétaires possédant plus d’un hectare. Les 25 autres possèdent des surfaces
inférieures à 1 hectare. Tous ces propriétaires habitent à la Javelière (huit), Guierche
(six), Brossière (six), et Pont-Girouard (deux). Les autres habitent dans les villages
un petit peu plus éloignés de Saint-André, Saint-Fulgent et Vendrennes.
La Roche Herpière
Pont-Girouard |
Au début du 14e siècle,
Jean Cosseau tenait du seigneur de Languiller à cause de la seigneurie du Coin,
à foi et hommage plain et à rachat à 2 sols de service à la Notre-Dame de
septembre, le village de la Roche avec ses dépendances de maisons, ruages,
vergers. Les dépendances du village contenaient 4 septrées de terre tant
gaignables (labourables) que non gaignables et 1 journal à 1 homme de pré. Jean
Cosseau était l’héritier d’André de la Roche, alias Herpière, dont la famille
avait donné son nom à ce petit fief (48). Les redevances féodales étaient
alors estimées valoir 3 mines de seigle (24 boisseaux). En 1550 le village n’existait
plus et le fief avait été réuni au tènement voisin de la Javelière, devenant ne terre roturière. L’évolution de la Roche Herpière est la
conséquence des calamités guerrières, climatiques et sanitaires
qui ont fait disparaître la petite noblesse de la contrée à la fin
du Moyen Âge. Sa redevance
féodale fixée à 8 boisseaux de seigle, a été ajoutée aux 48 boisseaux dus sur
le tènement de la Javelière (49). De plus ses propriétaires devaient à la Roche
de Chauché une rente foncière de 4 boisseaux de seigle (50).
Après la Révolution ses
propriétaires devaient toujours trois rentes en seigle, non féodales, donc non
supprimées, à trois particuliers : 4 boisseaux à M. de Serigné, 1,66
boisseau à Jean Guyet de l’Aublonnière, et 4 boisseaux à Mme Beauvoir. Ils
étaient nombreux possédant des petites parcelles, soit 24 personnes, habitant
souvent la Javelière et la Brossière ou la Guierche. Pour établir un
gaulaiement, ils firent appel en 1834 eux aussi à François Cougnon (51).
Les surfaces des parcelles ont été
indiquées par les propriétaires. François Cougnon les a validées d’abord, puis
il a « supputé » comme on
disait alors, que la boisselée était chargée de 1,5 mesure, c’est-à-dire 1,5/8
partie d’un boisseau de seigle à la mesure des Essarts, soit 2,9 kg de seigle.
On remarquera au passage que malgré les lois révolutionnaires instaurant le système
métrique et les unités modernes de mesure, celles-ci n’étaient pas entrées dans
les mœurs. Il faudra attendre un décret du 4 juillet 1837 pour rendre obligatoire définitivement ces nouvelles unités de mesure.
Le plus gros propriétaire y
possédait 7 boisselées et 53 gaulées (9 317 m2), et le plus
petit y possédait 18 gaulées (274 m2). 7 d’entre eux avaient moins une
boisselée, 8 avaient entre 1 et 3 boisselées, et 6 plus de 5 boisselées. On n’y
trouvait pas de jardin, et seulement 2 boisselées de pré. Ces propriétaires
habitaient au Pont-Girouard (deux), à la Javelière (six), à la Courpière (Saint-Fulgent) (un) et surtout à la Brossière et à la Guierche (sieze).
Le tènement des Bruères
Le
village des Bruères est mentionné dans les confrontations du premier aveu connu
du Coin vers 1405. Les assises de Languiller poursuivent en 1545 Jacques
Boisseau de la Ridolière, teneur dans le tènement des Bruères, pour payer 1
chapon de cens annuel, avec les arrérages de 18 années échus à noël, et une
rente seigneuriale de 16 ras d’avoine (52). Les valeurs sont dus pour tous les
teneurs, même si la poursuite ne concerne que l’un d’entre eux. En 1550 les Bruères n’étaient plus qu’un tènement consistant en
masurits, c’est-à-dire des maisons en ruines, situés entre les villages de la
Ridolière, la Chevaleraye et la Javelière, joignant les tènements de la
Machicolière et Ridolière, le chemin de Sainte-Florence à Saint-Fulgent et le tènement
des Surries (53). Si le nom de ce lieu n’avait pas disparu, il aurait
été modernisé probablement en « Bruyères », mot révélateur de l’abondance
de cette plante dans les nombreuses landes de la paroisse au Moyen Âge. Comme à la Roche Herpière, la disparition de
l’habitat est la conséquence des calamités guerrières,
climatiques et sanitaires qui ont sévi à partir
du milieu du 14e
siècle pendant un siècle.
Aux assises de Languiller en
1701, c’est probablement le fils de Nicolas Mandin, Jacques, qui vient
présenter sa déclaration roturière pour ce qu’il possède aux Bruères. Deux
autres teneurs comme lui feront leurs déclarations, René Chacun et André
Bouffard (56).
(1) Archives de Vendée, chartrier de Roche-Guillaume, famille
Moreau : 22 J 29, sentence d’ordre du 9-9-1727 des syndics des créanciers
de Moreau et Menard.
(2) Déclaration roturière du 3-2-1666 de la chapellennie de la Rabretière à la Barette, Archives de la Vendée, transcriptions par G. de Raignac des archives de la Barette : 8 J 87-2, page 49.
(2) Déclaration roturière du 3-2-1666 de la chapellennie de la Rabretière à la Barette, Archives de la Vendée, transcriptions par G. de Raignac des archives de la Barette : 8 J 87-2, page 49.
(3) Archives de Vendée, chartrier
de la Rabatelière : 150 J/G 40, Languiller Boutinière Chevaleraye
Javelière procès sur la mouvance, avertissement du 27-2-1736 de la baronne des
Essarts dans le procès entre les seigneurs de Saint-Fulgent et de Languiller.
(4) Déclaration du 27-7-1717 de
Jean Trastour aux assises des Essarts, Archives de la Vendée, transcriptions
par Guy de Raignac des archives de la Barette : 8 J 87-2, page 108.
(5) Affaire de retrait féodal du
15-6-1744, Archives de la Vendée,
transcriptions par Guy de Raignac des archives de la Barette : 8 J 87-1,
page 53.
(6) Partage de biens entre les
Verdon du 8-5-1624, Archives de la Vendée, transcriptions par Guy de Raignac
des archives de la Barette : 8 J 87-2, page 108.
(7) 150 J/G 58, déclaration roturière du 7-6-1606 de
Toussaint Menanteau à Languiller pour la Chevaleraye à cause du Coin Foucaud.
(8) J. P. Leguay, L’eau dans la ville au Moyen Âge,
Presses Universit. de Rennes, 2002, p. 355 et s.
(9) Archives historiques du
diocèse de Luçon, fonds de l’abbé Boisson : 7 Z 19, famille Arnaudeau.
(12) Archives historiques du
diocèse de Luçon, fonds de l’abbé Boisson : 7 Z 76-1, lieux-dits de Saint-André-Goule-d’Oie.
(10) Note no 12 sur la
Chevaleraye à Saint-André-Goule-d’Oie, Amblard de Guerry : S-A 1
(11) Ferme du 26-8-1771 de la
métairie de la Chevaleraye, Archives de Vendée, notaires de Saint-Fulgent,
Thoumazeau : 3 E 30/120.
(13) Archives de Vendée, notaire de Saint-Fulgent, Frappier : 3 E 30/ 7,
reconnaissance d’une rente foncière sur la Chevaleraye du 24-6-1773 par A. de
Tinguy et M. Coutand.
(14) A. de Guerry, Chavagnes communauté vendéenne, Privat
(1988), page 49.
(15) Archives de Vendée, notaire de Saint-Fulgent, Frappier : 3 E 30/10, acte de vente du 18-6-1784 de 2 boisselées de terre
de P. Bruneau à A. Fortin.
(16) Notes de Paul Boisson aux Archives
de Loire-Atlantique, succession des émigrés à partager : Q 690, dossier
Fortin, an II-an VII, 23 pièces no 11 à 33, Arch. hist. dioc. Luçon, fonds
Boisson, 7 Z 10 IV.
(17) Sous ferme
du 29 thermidor an V de la métairie de la Chevaleraye, Archives de Vendée,
minutier ancien des notaires des Essarts, étude (A), Joseph David, 3 E 15 94-1, vues 95 et 96/114.
(18) Comte de Chabot, « Paysans vendéens : biographies, silhouettes
et faits d'armes », Abbeville Paillart, 1892
dans Archives de Vendée, bibliothèque numérisée, sélection thématique,
historiographie de la bibliothèque du vicomte de Chabot, biographies : BR 118, vue 12.
(19) A. Billaud, La Petite Église dans la Vendée et les Deux-Sèvres (1800-1830), NEL, 1961, page 266.
(20) Au début de ses Mémoires de guerre le général de Gaulle décrit son sentiment patriotique : « Toute ma vie je me suis fait une certaine idée de la France. Le sentiment me l’inspire aussi bien que la raison … ». C’est une description toute personnelle qu’il fait dans un long paragraphe. Son chauffeur n’en aurait pas écrit une ligne, mais n’en aurait pas moins ressenti un sentiment aussi fort.
(20) Au début de ses Mémoires de guerre le général de Gaulle décrit son sentiment patriotique : « Toute ma vie je me suis fait une certaine idée de la France. Le sentiment me l’inspire aussi bien que la raison … ». C’est une description toute personnelle qu’il fait dans un long paragraphe. Son chauffeur n’en aurait pas écrit une ligne, mais n’en aurait pas moins ressenti un sentiment aussi fort.
(21) Archives de Vendée, bibliothèque numérisée, périodiques
d’informations générales, revues scientifiques, Revue du Bas-Poitou 1905-4,
page 408 (vue 41).
ge de la succession
des enfants Fortin avec la République subrogée dans les droits du fils aîné
émigré.
(22) 150 J/G 40, donation de 1560
de J. de Belleville et aveu de Saint-Fulgent en 1618 à Languiller pour les biens donnés.
(23) Partage du 18-10-1779 de la
succession de René de Montaudouin seigneur de la Rabatelière, page 31, Archives
de Vendée, chartrier de la Rabatelière : 150 J/C 68.
(24) Notes no 1 et 6 sur la Chevaleraye à Saint-André-Goule-d’Oie, Amblard de Guerry, : S-A 1.
(25) 150 J/G 58, Languiller Boutinière Chevaleraye Javelière déclarations roturières, déclaration roturière du 2-9-1711 de Marguerite Rousseau, veuve Corbière pour la métairie de la Chevaleraye.
(24) Notes no 1 et 6 sur la Chevaleraye à Saint-André-Goule-d’Oie, Amblard de Guerry, : S-A 1.
(25) 150 J/G 58, Languiller Boutinière Chevaleraye Javelière déclarations roturières, déclaration roturière du 2-9-1711 de Marguerite Rousseau, veuve Corbière pour la métairie de la Chevaleraye.
(26) Idem (24).
(27) Idem (25).
(28) Marcel Faucheux, Un ancien droit ecclésiastique perçu en
Bas-Poitou : le boisselage, Potier, 1953, page 171 et s.
(29) 150 J/E 1, assises de la Rabatelière et autres fiefs du 19-8-1632.
(30) 150 J/C 74, Chapelle Begouin,
aveu du 29-5-1579 de la Chapelle Begouin.
(31) 150 J/G 39, copie de l’aveu du 26-1-1517 du seigneur de la
Boutarlière.
(32) Reconnaissance de rente du
13-11-1807 sur la métairie de la Chevaleraye, Archives de Vendée, notaires de
Chavagnes-en-Paillers, Bouron : 3 E 31/23.
(33) Idem (31).
(35) 150 J/A 12-3, aveu du
12-8-1606 d’Hélie de Saint-Hilaire à Languiller pour la Guiffardière et 11
lieux différents à Saint-André-Goule-d’Oie.
(36) Notes no 3 et 39 sur le Coin
à Saint-André-Goule-d’Oie, Archives d’Amblard de Guerry : S-A 1.
(37) Archives de la Vendée,
notaires de Sain- Fulgent, Frappier : 3 E 30/5, reconnaissance de rente sur
la Javelière du 27-9-1770.
(38) Reconnaissance du 9-6-1776
de la rente de 16 boisseaux avoine à la Javelière, Archives de Vendée, notaires de Saint-Fulgent,
Thoumazeau : 3 E 30/121.
(39) Reconnaissance du 16-1-1766
de la rente de 6 bx seigle à la Javelière à Guyet, Archives de Vendée, notaires
de Saint-Fulgent, Thoumazeau : 3 E 30/119.
(40) Archives de la Vendée,
estimation de biens nationaux : 1 Q 218, estimation des biens du couvent
de Saint-Fulgent à la Javelière du 7 germinal an 7.
(41) Archives Historiques de Saintonge et d’Aunis, 1896, tome 25, p.130, citées par famillesvendennes.fr : de Chevigné (Branche de Preigné et la Grassière).
(42) Propagation (école de la) à Montaigu dans le Dictionnaire toponymique, en ligne sur le site internet des Archives départementales de la Vendée.
(43) Archives de Vendée, Baux des
biens nationaux 1 Q 760 : ferme de la Javelière du 9-5-1808.
(44) Abbé Aillery, Chroniques paroissiales, Saint-Fulgent, Tome 1, 1892, pages 264 et 265.
(44) Abbé Aillery, Chroniques paroissiales, Saint-Fulgent, Tome 1, 1892, pages 264 et 265.
(45) Achat du 21-12-1774 d’une
portion de borderie à la Javelière de Mathurin Bertrand à Marie Bertrand,
notaires de Saint-Fulgent, Frappier : 3 E 30/7.
(46) vente du 24-9-1781 par
retrait légal d’un 1/5 de borderie à la Javelière, de Brillouet à Seiller
l’aîné, notaires de Saint-Fulgent, Bellet 3 E 30/127.
(47) Archives de la Vendée, don
de l’abbé Boisson : 84 J 16, gaulaiement du 12-3-1834 de la Javelière.
(48) Note no 6 sur la Roche Herpière à Saint-André-Goule-d'Oie, Archives d'Amblard de Guerry :S-A 3.
(49) 150 J/G 58, déclaration roturière du 14-5-1619 de 21 teneurs à la Javelière et Roche Herpière à Languiller à cause du Coin Foucaud.
(48) Note no 6 sur la Roche Herpière à Saint-André-Goule-d'Oie, Archives d'Amblard de Guerry :S-A 3.
(49) 150 J/G 58, déclaration roturière du 14-5-1619 de 21 teneurs à la Javelière et Roche Herpière à Languiller à cause du Coin Foucaud.
(50) Idem (29)
(51) Archives de la Vendée, don
de l’abbé Boisson : 84 J 15, gaulaiement du 3-3-1834 du tènement de la
Roche Herpière.
(53) Notes no 1 et 2 sur les
Bruères à Saint-André-Goule-d’Oie, Archives d’Amblard de Guerry : S-A 1.
(54) 150 J/G 58, déclaration
roturière du 13-11-1617 de 7 teneurs à Languiller pour la Boutinière,
Chevaleraye, Suries et Bruères, à cause des Bouchauds et du Coin Foucaud.
(55) 150 J/G 58, déclaration
roturière du 5-9-1685 de Nicolas Mandin à Languiller à cause du Coin Foucaud pour
les Bruères.
Emmanuel François, tous droits réservés