Pierre
François Mandin remplace François Fluzeau, comme adjoint du maire de Saint-André-Goule-d’Oie, à une date que nous ne connaissons pas. Ce dernier est mort en 1824. Mandin apparaît dans cette
fonction dans des registres conservés aux Archives à partir du 1e
janvier 1826, le maire étant alors François Cougnon. Il restera adjoint du
maire suivant nommé dans les deniers temps de la Restauration
monarchique : Léon de Tinguy. Mandin démissionnera, comme le maire, en
1830 pour protester contre l’arrivée du nouveau roi citoyen, Louis Philippe,
après que la Révolution de juillet 1830 eut détrôné Charles X. Le
maire et son adjoint étaient au service du gouvernement depuis la constitution
de l’an III en 1795, y compris dans une composante partisane. Les changements
de régimes entraînaient donc fréquemment des changements de partisans chez les
maires et leurs adjoints.
Dans les archives de la paroisse on relève que Pierre François Mandin fut
membre du conseil de la fabrique de Saint-André dès 1805. Il signera un procès-verbal de la fabrique le 10 avril 1836
comme président, trois ans avant son décès. Mais c'est sa vie de combattant vendéen qui a laissé plus de traces et mérite d’être racontée.
François
(le prénom Pierre est parfois oublié) Mandin, a été capitaine dans l’armée
vendéenne, ce qui pour un paysan le fait sortir du lot. Dans le contrôle
nominatif des anciens officiers, sous-officiers et soldats vendéens blessés,
qui sont proposés pour recevoir les secours accordés par l’ordonnance royale du
3 décembre 1823, on relève le capitaine Mandin Pierre François, né le 25 février
1769. Il y est dit qu’il « a fait
les premières campagnes. »
Dans
un autre document on note que Mandin Pierre François, «
capitaine, distingué, a commandé des
volontaires en corps d’élite. » En 1828, un nouveau contrôle nominatif
le dit toujours capitaine, avec la notation : «
A passé la Loire.
Mérite. » Il
est le 3
e capitaine connu de Saint-André dans les armées vendéennes,
après François Cougnon du Coudray et François Fluzeau de la Brossière. Nous
avons publié leur biographie sur ce site.
Les
recherches de l’historien Alain Gérard sur la guerre de Vendée montrent les
manipulations et mensonges véhiculés parfois avec de faux documents. Ainsi en
est-il de la déclaration, il est vrai particulièrement « trop belle pour
être vraie », de Westermann, triomphant après le massacre de Savenay. Nous
ne pouvons plus la reprendre sans tenir compte des travaux d’A. Gérard. Il en
est de même avec les méticuleuses vérifications d’A. de Guerry à propos de la
participation des frères Royrand aux combats de la guerre de Vendée. C’est
pourquoi nous reprenons cet article pour le rectifier sur ces deux points.
Sa famille
Pierre
François Mandin est né le 25 février 1769 à
Saint-André-Goule-d’Oie et est décédé
le 21 janvier 1839 dans la même commune. Il était fils de François Mandin (1745-1829)
et de Marie Roger (1745-1809), demeurant au bourg de Saint-André.
Son
père était sacristain de la paroisse et sa présence est fréquente sur les
registres clandestins (1793-1794) du prieur Allain, alors que ce dernier était
obligé de se cacher à Chavagnes-en-Paillers, au village de la Maigrière ou dans
la forêt de Gralas. Il enterrait les morts et devait sans doute suppléer à
l’absence du prêtre dans ces circonstances pour conduire quelques prières. Le
grand-père, Jean Mandin (1711-1756) et l’arrière-grand-père, François Mandin
(1681-1756), étaient aussi sacristains. Le père de ce dernier l’était aussi, ainsi
que nous avons pu le relever sur le registre paroissial de Saint-André en 1670
(voir page 79 de mon livre). Et l’avant-dernier de ses fils, Jean Mandin, le
sera aussi. Cette fonction de sacristain constituait un emploi partagé avec
celui de cultivateur, longtemps resté dans la même famille.
Pierre
François Mandin était l’aîné d’une famille de 8 enfants dont 6 survivants.
Pierre François Mandin dans les premiers combats des
gens de Saint-André-Goule-d’Oie
Il a
fait partie des jeunes gens de Saint-André-Goule-d’Oie qui se sont engagés sous
les ordres de Charles de Royrand (1726-1793), demeurant alors à la Burnière de
Chavagnes-en-Paillers. Le
« bounhomme Rouérand », comme l’appelaient les paysans, était un ancien
officier du régiment de mousquetaires de Navarre, puis d’Armagnac. Il avait été
blessé à la bataille de Raucoux (1746) et avait été distingué par le titre de
chevalier de Saint Louis. Il fut proclamé à Saint-Fulgent par les paysans des
environs comme leur général, en même temps choisi par d’autres chefs de bandes,
officiers comme lui venant d’autres régions du bocage. Il remporta la première bataille rangée des
révoltés vendéens contre des troupes de ligne le 19 mars 1793. En septembre
1793, son territoire du centre de la Vendée étant tenu par les bleus, il se
joignit à l’armée des Mauges et participa ensuite, par discipline militaire et
malgré ses convictions, à la Virée de Galerne, où il y mourut. Un autre frère Royrand,
Charles Augustin, fut fusillé à Vannes en 1795 après le désastre de Quiberon,
trois jours après son neveu, Charles César.
François
Mandin se retrouva aussi en compagnie d’un autre « gouledoisien », officier
membre de l’état-major du général de Royrand, propriétaire au bourg de
Saint-André-Goule-d’Oie, Jean Aimé Jacques de Vaugiraud. Celui-ci était né à Mortagne le 4
janvier 1753 et avait été officier de marine, comme le vice-amiral Pierre René
Marie de Vaugiraud (1741-1819), son cousin. Son père était Jean Gabriel de
Vaugiraud, chevalier seigneur du Coudray en 1753, et sa mère Marie Jacquette
Boutiller.
Maurice
Maupilier, dans son livre sur l’Histoire de Saint-Fulgent, raconte que vers la fin
de 1792 les rapports de police signalent dans la région de Montaigu la présence
d’Aimé de Vaugiraud qui se cache dans ses terres (il était noble). Cité à
comparaître devant le directoire du département de la Vendée, il ne se présente
pas. Le 2 mars 1793 le directoire se plaint que le district de Montaigu ne fait
rien pour le chercher. Ambroise Martineau, membre du directoire du département,
charge alors son frère Benjamin, membre de la municipalité de Saint-Fulgent, en
vertu de ses fonctions, de «
requérir
la force publique » pour exécuter l’arrêté d’arrestation de Vaugiraud.
La brigade de Saint-Fulgent n’a pas pu intervenir : la maison de Vaugiraud à
Saint-André était gardée par un rassemblement de paysans que Benjamin Martineau
qualifie, pour se justifier, de «
formidable ».
Les
administrateurs nomment alors Rouillé pour rechercher Vaugiraud. Il
réquisitionne des citoyens de Fontenay membres de la garde nationale. Les
« soixante hommes furent enveloppés
en un clin d’œil » (selon Mercier du Rocher) à Saint-Fulgent par des paysans.
Il n’y eu pas de bataille mais une fuite de Rouillé et de ses hommes, suivis par
Benjamin Martineau et son beau-père Simon Charles Guyet, pour se protéger des
insurgés.
Vaugiraud
assista le général de Royrand au moment de sa mort le 5 décembre 1793, près de
Baugé, après qu’il eut été blessé à la bataille de Granville. Il réussit à
repasser la Loire et continuera d’habiter le bourg de Saint-André (il est parrain
en 1806 et témoin d’un mariage en 1808).
Comme
Aimé de Vaugiraud, et avec d’autres hommes de Saint-André, François Mandin participa
à la Virée de Galerne. Citons aussi François Girard (natif de la Chevaleraye) qui fut chargé au Mans par
le généralissime de La Rochejaquelein, de retourner en Vendée porter une lettre
à Charette lui demandant des secours. Il réussit à rejoindre ce dernier, mais
trop tard pour empêcher le désastre de la Virée de Galerne.
Cependant,
tous les jeunes de la paroisse ne passèrent pas la Loire. Ainsi le capitaine de
paroisse, François Cougnon, fit le choix avec d’autres, de rester pour se
battre dans l’armée de Charette et celle du Centre reconstituée par Sapinaud
de la Rairie.
Dans la Virée de Galerne
|
Jules Girardet : La défaite de Cholet |
L’expression
signifie que les combattants et les fuyards, femmes et enfants (on sait que la
vicomtesse de Linière en faisait partie), ont traversé la Loire à Saint-Florent-le-Vieil (Maine-et-Loire) en octobre 1793, pour se diriger en direction du Nord. Le vent de galerne
désignait le vent du nord. Cette traversée a été comme une fuite éperdue, après
une défaite militaire, pour rejoindre un hypothétique débarquement d’alliés sur
la côte normande. Elle a concerné 35 000 hommes combattants, traînant avec
eux 15 000 femmes, vieillards et enfants.
Commencés
spontanément en divers lieux en mars 1793, les premiers combats vendéens furent
victorieux jusqu’à la défaite devant Nantes en juin 1793. Après la défaite
devant Cholet en octobre 1793, les combattants des armées d’Anjou et du Poitou
(sauf Charette qui était resté dans sa contrée de l’ouest de la Vendée), suivis
de celles et ceux qui fuient les incendies et les massacres, ne savent pas où
aller. Deux chefs suggèrent alors de rejoindre le Maine où des partisans
devraient venir les renforcer. Du 18 octobre au 23 décembre, une longue colonne
de Vendéens alla jusqu’à Granville où elle échoua à prendre la garnison. Sans
l’aide promise inconsidérément, elle reflua ensuite chez elle dans un cortège
de misères, se fit massacrer devant le Mans (où la vicomtesse de Linière a été
sauvée par un jeune chef : Forestier) et courut éperdue vers la Loire. Des
50 000 Vendéens qui ont traversé le fleuve deux mois plus tôt il ne reste
plus que 15 000 survivants. Devant Ancenis ils échouent à passer la Loire,
bien gardée par les républicains.
L’historien
E. Gabory indique que « la faim, la dysenterie en tuèrent plus que le
fer ; rien ne les fit trembler. Ils battirent Kléber, Marceau, Westermann
en dix rencontres : ils s’emparèrent d’une dizaine de villes. Sans vivres,
sans vêtements, ils parcoururent 170 lieues de chemin en moins de deux mois.
Ils traînaient avec eux des femmes, des enfants, des vieillards, des malades-
tout un peuple -et leurs difficultés étaient surhumaines. Nulle défaite ne fut
plus glorieuse. »
Bloqués
devant Ancenis, alors ils fuient vers Savenay en passant par Nort et Blain pour
rejoindre la Bretagne, où peut-être ils pourront trouver refuge. Ils ne sont
plus que 7 000, dont 5 000 en état de se battre. Ils se retrouvent le
22 décembre à Savenay. Au sud, la Loire immense et infranchissable, à l’est
l’ennemi qu’ils fuient, au nord des marécages vers la Vilaine, à l’ouest les
immenses marécages de la Grande Brière. Vers 13 h les soldats du général
républicain Westermann arrivent aux avant-postes vendéens qui ont résolu de
vendre chèrement leur vie. À la nuit tombée les républicains cessent le combat
malgré leur supériorité en nombre, mais craignant leurs adversaires dans les
combats nocturnes.
Le
23 décembre au matin Westermann se frotte les mains, les bleus sont maintenant
à quatre contre un. Les Vendéens attaquent les premiers, prennent deux pièces
de canon. Pliant sous le nombre, ils sont refoulés dans Savenay, où le combat
continue au corps à corps, furieux. Peu d’entre eux peuvent s’échapper, environ
2 000 Vendéens y réussiront. Les autres sont voués au massacre. La chasse
à l’homme durera huit jours. Pour l’abréger, on promet la vie sauve à ceux qui
se rendront : 1 200 fugitifs s’y laissent prendre : ils sont
fusillés au bourg de Savenay.
François
Mandin présent a réussi à s’échapper du massacre de Savenay. Son évasion de cet
enfer a été racontée dans un livre publié à Abbeville en 1894 : «
Paysans
et ouvriers – Héros et martyrs », par C. Paillart, Imprimeur-Éditeur.
Voici l’extrait intitulé « Les deux Mandin » :
« Nés
à Saint-Fulgent, au village de la Chaunière (1),
les deux cousins ne se
ressemblent guère. L’aîné fit toute la grande guerre et passa la Loire :
il se conduisit en vrai Vendéen pendant cette lamentable campagne d’outre Loire
et parvint à échapper au désastre de Savenay. Monté avec un autre Vendéen dans
une moitié de barrique, il se laissa aller au cours de l’eau et parvint à aborder
sur la rive gauche de la Loire, cette nuit-là, la lune brillait de tout son
éclat, les fugitifs furent aperçus pendant leur périlleuse navigation par les
chaloupes armées qui défendaient les rives du fleuve. Malgré les balles qui
sifflaient à leurs oreilles, les hardis navigateurs firent une heureuse
traversée, et après avoir couru maints dangers parvinrent à rejoindre Saint-Fulgent. »
Sa femme dans les épreuves de la guerre
À son retour François Mandin épousa le 11 janvier 1798 (ou 21 nivôse an VI - vue
16 à Saint-André) la veuve de son ancien camarade de combat, François Cougnon, un
cousin des frères Cougnon, les intrépides capitaines de paroisse de
Saint-André-Goule-d’Oie.
Il était mort à la bataille de Savenay. Leurs arrière-grands-parents étaient communs.
Au
sujet des morts à la bataille de Savenay, il faut rappeler qu’un certain nombre
de prisonniers furent emmenés à Nantes et fusillés dans les fameuses carrières
de Gigant. En souvenir des fusillés à Gigant, eux et les autres, une rue de
Nantes, située à l’emplacement de ces tragiques carrières, porte le nom de « rue
des martyrs ». Elle est située entre la rue du colonel
Desgrées du Lou et la rue Bouchaud. Et une stèle, conservée près du trottoir d’un immeuble moderne au no 7 de la rue des martyrs, existe toujours. Une croix en fer y est incrustée, et deux inscriptions y sont
gravées : « 1793-1794 » et « passants priez pour
eux ». Un petit espace devant la stèle n’a pas été pavée pour y lasser
pousser des fleurs (2).
La veuve de François Cougnon s’appelait
Jeanne Guilmineau. Le contrat de mariage fut passé devant le notaire des
Essarts, Vincent Frappier, le 9 frimaire an VI, soit le 29 novembre 1797 (3).
Suivant l’usage, tous les proches parents, oncles, frères et sœurs, cousins,
sont présents des deux côtés et cités dans le contrat de mariage. Celui-ci a
pour objet de faire entrer le nouvel époux dans la communauté existante entre
la mariée et son jeune fils âgé de six ans, né de son premier mariage. La part
du marié, égale à chacune des deux existantes de la mère et du fils, est
évaluée à trois cent francs, que devront verser ses parents.
|
La Bergeonnière |
Il
éleva aussi l’orphelin survivant, Pierre François (4). Le couple vécut au
village de la Bergeonnière et eut ensuite quatre enfants : Pierre né le
15.09.1799, Jeanne Françoise née le 17.12.1802 et décédée le 25.10.1803, Jeanne
née le 25.09.1804 et décédée le 22-10-1805, Geneviève Jeanne née le 08.05.1808.
Son
épouse, Jeanne Guilmineau, après avoir perdu son premier mari, vit elle-même la
mort de près. L’Abbé Charpentier, dans son ouvrage (1906) : « Saint-André-Goule-d’Oie
- Chez nous en 1793 », rapporte l’anecdote suivante, parlant de
la femme Mandin : « Un jour, sur le seuil de la maison de Mandin,
des cavaliers bleus qui passaient, obligèrent sa femme, Jeanne Guillemineau, à
se mettre à genoux. Ils voulaient la fusiller. Le premier lui tire un coup de
pistolet : le pistolet rate. Le second l’ajuste : le pistolet rate
encore. Un troisième lui met son arme sur le front : le pistolet rate
toujours… » La scène s’est déroulée au village de la Bergeonnière. Elle
a été rapportée par la petite-fille de Jeanne Guilmineau, Véronique Gilbert
(habitant la Rabatelière) à l’auteur, quelques dizaines d’années après les
évènements, et écrite par lui. On ne peut donc pas garantir l’authenticité des
détails. Mais il n’y a aucune raison de mettre en doute l’exactitude du fait
lui-même.
Dans
les « Chroniques paroissiales » des abbés Aillery et Pontdevie
(1891), les auteurs racontent un autre épisode de la guerre de Vendée
concernant ce Mandin qui avait «
échappé au désastre de Savenay et
passé la Loire sous le feu des chaloupes canonnières ». Voici en
résumé ce qu’ils écrivent.
|
Illustration de la revue
du Souvenir Vendéen |
La
maison de ce Mandin, ou plutôt de sa future femme Jeanne Guilmineau, a été
épargnée lors du passage d’une colonne infernale au mois de mars 1794 à la
Bergeonnière. L’histoire de ce « miracle » commence au soir de la
bataille de Chauché du 2 février précédent, gagnée par les Vendéens sous les
ordres du général Charette, contre trois colonnes infernales, l’une venant de
St Fulgent, l’autre des Essarts et la troisième venant de St Denis la Chevasse.
À l’issue
des combats, Charette donna l’ordre d’exécuter un prêtre
assermenté et un inconnu soupçonné d’être un espion (5). L’exaspération avait monté
parmi eux avec les tueries des colonnes infernales. L’heure était désormais
dans le camp vendéen à la vengeance. Au soir de la bataille, un capitaine des
« bleus » s’égare dans les champs en voulant se cacher des poursuites
des cavaliers vendéens. Il arrive au village de la Bergeonnière et frappe à une
porte pour demander l’hospitalité. C’est la maison où loge Pierre François
Mandin, revenu lui aussi de la bataille de Chauché. Il accepte de lui donner à
manger et de le loger pour la nuit. Le lendemain matin, il le conduira vers Saint-Fulgent. Sur ce dernier détail le narrateur a sans doute simplifié après coup,
car Mandin n’a habité chez sa femme normalement qu’à partir de 1798.
Deux
mois plus tard, la colonne militaire du général Grignon (ou de Dufour selon le comte de Chabot, les deux
semblent avoir sévi à Saint-André-Goule-d’Oie) remonte de Chantonnay vers
Montaigu. À partir de l’Oie, les destructions sur le côté gauche de la Grande
Route sont confiées au capitaine sauvé par Pierre Mandin. La troupe arrive
ainsi au village de la Bergeonnière et son capitaine reconnaît tout de suite la
maison hospitalière où il fut hébergé au soir de la bataille de Chauché. Il
place une sentinelle devant pour la protéger. Toutes les maisons du village
furent incendiées sauf celle de Jeanne Guilmineau, rapportent
les auteurs du récit un siècle plus tard.
Jeanne
Guilmineau est décédée à la Bergeonnière le 28 octobre 1828, à l’âge de 60 ans.
Elle avait fait son testament le 9 septembre 1726 devant Guesdon, notaire à Saint-Fulgent (6). Elle habitait alors au Coudray, étant déjà malade, probablement
dans la maison des parents de son deuxième mari. Elle lègue tous ses biens à
son mari. Le même jour, son mari a dicté son testament au même notaire (7).
Comme elle, il laisse tous ses biens au conjoint survivant.
On
relève la déclaration de succession de Jeanne Guilmineau dans les registres de
l’Enregistrement au bureau de Montaigu à la date du 10 avril 1829 (6).
Il avait
été nommé à la nouvelle fabrique de la paroisse en 1805/1806, constamment réélu
jusqu’en 1836 ensuite, année où il est président (7). En plus de sa fonction d’adjoint
au maire, on voir par là que le personnage était considéré parmi les siens.
Devenu
veuf, Pierre François Mandin s’est remarié le 10 février 1835 à Saint-André (vue
55) avec Marguerite Grolleau. Il avait alors 66 ans, quatre ans avant sa mort
en 1839. L’aîné de ses enfants, Pierre, est témoin du mariage sur le registre.
La nouvelle épouse a 52 ans alors ; elle est veuve elle aussi, de André
Lumineau. Elle est la fille de Jacques Grolleau et de Jeanne Pouzet. Jacques
Grolleau était meunier à la Boutinière et cette famille a été profondément
éprouvée, elle aussi, par les massacres des bleus (vue 137 en 1827 sur le décès
de sa mère Jeanne Pouzet).
(1) :
Il y avait aussi un François Mandin à Saint-Fulgent, qui n’a rien à voir avec
celui de Saint-André, ce qui a entraîné l’erreur ci-dessus sur la bonne personne.
(2) Pageot Auguste, Nos rues nantaises,
Nantes 1952, cité par l’abbé Boisson, Archives historiques du diocèse de Luçon : 7 Z 113, iconographie et notes biographiques de Vendéens.
(3)
Archives de Vendée, notaires des Essarts, étude (B) Vincent Frappier (1782-an
VII), Contrat de mariage de François Mandin et Jeanne Guilmineau du 9 frimaire
an VI vues 147 et 148 sur le site internet des Archives.
(4) Le
petit fils de François Cougnon fit ériger en 1886 un calvaire en mémoire de son
aïeul mort à Savenay le 21 décembre 1793. L’édifice, situé sur la route de
Chauché au carrefour de la Porcelière, a été restauré par l’association Le chant de la Pierre en 2008.
(5) Lionel Dumarcet, François Athanase Charette de la Contrie,
une histoire véritable, édition Le grand livre du mois,
1998, p. 321.
(6)
Archives de Vendée, notaires de St Fulgent, étude Guesdon : 3 E 30/21,
testament de Jeanne Guilmineau du 9-9-1826 et testament de Pierre François
Mandin du 9-9-1826.
(7) Archives
de Vendée, déclaration de succession au bureau de Montaigu le 10 avril 1829 vue
32.
(8)
Inventaire des effets et mobiliers appartenant à l’église de
Saint-André-Goule-d’Oie pour l’an 1836, ibidem : carton no 28, chemise II.
Emmanuel FRANÇOIS, tous droits réservés
Avril 2011, complété en août 2023
POUR REVENIR AU SOMMAIRE